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L'engagement Est-il Inhérent à La Littérature

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Par   •  22 Septembre 2012  •  983 Mots (4 Pages)  •  1 260 Vues

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L’engagement est-il inhérent à la littérature ?

Séverine Liard

Formes de l’engagement littéraire (XVe-XXIe siècles), sous la direction de Jean Kaempfer, Sonya Florey et Jérome Meizoz, Lausanne, éditions Antipodes, 2006, 281 p.

Mot(s)-clé(s): Engagement

Le présent ouvrage constitue les actes du colloque qui s’est tenu à Lausanne en 2005 à l’occasion du centenaire de la naissance de Jean-Paul Sartre, ayant pour thème « Formes et modèles de l’engagement littéraire ».

Organisé en quatre grandes parties : archéologie de l’engagement, engagements paradoxaux, politiques littéraires et l’engagement aujourd’hui, cet ouvrage prétend, outre revenir sur les « fondamentaux », approfondir et mettre à jour la réflexion sur la délicate notion d’engagement littéraire.

La première partie nous plonge à l’époque de Charles VI. L’auteur (Jean-Claude Mühlethaler) nous informe que, bien que certains, comme Sartre, pensent que l’époque médiévale était dépourvue d’intellectuels ou du moins d’écrivains engagés, cette opinion est discutable. Deux exemples viennent étayer sa thèse : Alain Chartier et Christine de Pizan qui ont tous deux dénoncé les malheurs de la France en ayant conscience de leurs responsabilités et du rôle qu’ils avaient à jouer. Il serait donc légitime de parler d’engagement des écrivains dès cette époque bien que le terrain n’en soit ni social ni politique comme c’est le cas pour l’écrivain moderne. Il est avant tout religieux voire théologique, comme le précise Frédéric Tinguely.

Cet engagement serait en quelque sorte en germe : à chaque époque correspond sa figure de l’intellectuel. En effet, on peut trouver des références déjà dans la Grèce antique sous les traits du poète, du devin, du héros, du sage, du sophiste ou encore du philosophe-médecin. Plus proche, Jacques Le Goff voit dans le personnage d’Abélard, Professeur d’Université et goliard1 « la première grande figure de l’intellectuel moderne ». On retrouve ensuite ces traits chez les clercs, chers à Julien Benda, puis comme le note François Rosset, chez les groupes littéraires et notamment celui qui gravite autour de Mme de Staël, à savoir le Groupe de Coppet qui disserte sur divers thèmes tels que la politique, l’économie, l’histoire, la philosophie, la littérature, etc. On trouve déjà cette volonté de transdisciplinarité exigée et inhérente à l’intellectuel moderne.

Dans la seconde partie, retenons que si certains auteurs, tel Marcel Proust, se disent sceptiques quant à l’engagement trop souvent synonyme d’asservissement, d’autres comme Stendhal usent de leur plume pour se faire héraut. En effet, Jacques Dubois nous explique qu’Henri Beyle écrit des romans noirs afin de dénoncer la politique menée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Héritier de la Révolution et de l’Empire, son intention n’est autre que de stigmatiser cette politique détestable à son goût en prêtant ses opinions à ses personnages.

Finalement la question s’impose : qu’entend-on par engagement lorsqu’il s’agit de littérature ? Benoît Denis revient sur cette notion ainsi que celle de contre-engagement dans un texte fort intéressant. Si l’engagement peut prendre deux

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