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Auguste Perret, l'ordre du béton armé

Cours : Auguste Perret, l'ordre du béton armé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2016  •  Cours  •  2 351 Mots (10 Pages)  •  1 381 Vues

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Architecte et entrepreneur, Auguste Perret a joué un rôle de premier plan dans la définition d'une esthétique spécifique au béton armé. Il a inventé un ordre architectural classique, comparable aux ordres antiques, mais intégralement fondé sur les performances techniques du nouveau matériau. Quelle a été la vie de cet architecte novateur dans la construction à l’aide du béton ? Quelles ont été certaines de ses réalisations, contestées pour certaines ?

Auguste Perret est né en 1874. Il s’inscrit dans la lignée d’un grand-père carrier et d’un père tailleur de pierre. C’est peut-être de cela qu’il tient un goût du matériau simple traité noblement et un sens aussi pragmatique de la construction.

Malgré une bonne formation dans l’atelier Julien Guadet, à l’École des beaux-arts de Paris, Auguste Perret n’obtiendra pas de diplôme à sa sortie des beaux-arts, en 1898, quittant les études pour rejoindre la future entreprise familiale.

C’est donc en 1905 qu’il crée avec ses frère Gustave Perret, qui est architecte et Claude Perret, quant à lui entrepreneur, l'agence d'architectes et entreprise de travaux publics et particuliers Perret frères. Auguste Perret devient alors l’un des premiers entrepreneurs à employer le béton armé dans la construction. C’est ainsi que huit ans après l’apparition de l’agence Perret frères, en 1913, Auguste Perret réalise sa première grande construction : le théâtre des des Champs-Élysées à Paris. C’est l’une des plus importantes agences de la première moitié du XXe siècle dont la notoriété internationale, avant la Seconde Guerre mondiale, dépasse celle de Le Corbusier.

La célébrité d'Auguste Perret, comme dit antérieurement, commence avec la réalisation du théâtre des Champs-Élysées qui lui vaut, par le biais de quelques scandales, une notoriété immédiate alors même qu'il cherche à défendre des idées particulièrement modernistes comme d'imposer le béton, de bâtir des ‘‘buildings’’ tout autour de Paris ou de concrétiser un ‘‘style sans ornement’’ pour mettre fin à l'Art nouveau. Dans les années 1920 et 1930, il commence des entretiens et théorise sa pensée, sans publier mais faisant l'objet de nombreux articles de revues soutenu en particulier par Marie Dormoy, critique d’art. Il tient également le poste de président de la Société des architectes modernes, fondée par Hector Guimard en 1922.

Perret concrétise son Ordre du béton grâce à la Tour d'orientation de Grenoble en 1924 puis multiplie ses réalisations dans d'importantes commandes publiques, des ateliers d'artistes (Boulogne-Billancourt), des bâtiments industriels ou des chantiers privés comme la réfection de la Maison d'Ananie à Paris, sans oublier l'église Notre-Dame du Raincy en 1923. Sous l'Occupation, Auguste Perret conserve la première place parmi les architectes modernes : il sera élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1943 et présidera l'Ordre des architectes.

Après la guerre, Auguste Perret est un maître reconnu quand de jeunes architectes l’approchent pour tenter de créer une école française de reconstruction. Mais le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme ne souhaite pas une unité de réponse, préférant encourager la diversité et juger ensuite de l’efficacité sur chacun des ouvrages : cela va permettre d’intégrer des projets particulièrement modernes (Cité radieuse de Marseille) et d’autres plus régionalistes (Saint-Malo). L’équipe de Perret remporte malgré tout le plus important chantier : celui du Havre. Renommé Atelier pour la reconstruction du Havre, le groupe prend en charge la réédification ex nihilo des 150 hectares du centre-ville. Auguste Perret mourra avant l’achèvement du chantier.

Auguste Perret est reconnu comme l'architecte le plus important de France puis mis en parallèle avec Le Corbusier qui fut son élève. L'originalité de son œuvre vient de son audace à utiliser le béton, comme s'il s'agissait de pierres de construction. Il fut le premier à considérer que la planéité que conférait le béton aux ouvrages était proche de l'œuvre d'art. Il a osé abandonner les ossatures métalliques alors qu'elles étaient considérées comme le summum de la modernité.En raison de ses propriétés statiques, le béton surpasse tous les matériaux de construction antérieurs. Ses composants (ciment, sable, gravier, eau) que l’on peut se procurer partout en font un moyen de construction économique. Le béton est coulé dans un coffrage ayant la forme désirée. Il sèche ensuite pendant plusieurs heures puis est décoffré. Le béton associé à des armatures métalliques permet d’obtenir du béton armé. La doctrine d’Auguste Perret, le classicisme structurel, formulée dans les années 1910, émerge d’une fusion entre les idéaux de Viollet-le-Duc (rationalisme constructif, symbolisé par la prééminence de l’ossature) et ceux, classiques, de la tradition des Beaux-Arts.

Le classicisme structurel établit une correspondance étroite entre la structure en béton armé et le langage classique et affi rme le caractère porteur de l’ossature comme base de l’expression architecturale. Tout bâtiment conçu selon les principes du classicisme structurel vise à rendre lisibles les actes successifs de l’édification. Il révèle, à travers une volonté de transparence conceptuelle, le matériau et la technique dont il est né. Dans l’histoire de l’architecture moderne, Perret occupe le statut de celui qui a fait du béton armé, conçu comme un matériau grossier destiné à l’industrie, un élément raffi né de la forme architecturale. Son attachement au béton provenait de l’idée que ce dernier pouvait être l’intermédiaire entre le passé et ses traditions et le présent : on pouvait le traiter d’une manière qui à la fois évoquait les temples de l’antiquité et témoignait des avancées techniques du XXème siècle.

S'il respecte quelques règles semblant ressortir d'une sélection et d'une diversité ouvertes par l'histoire, Perret n’aura cessé d’introduir de nouvelles mutations et de lutter contre le mimétisme des styles architecturaux plus anciens, qu’il caractérise d’obsolètes. On peut retenir quelques exemples caractéristiques de cette opposition : le béton armé qui est un matériau économique et dont les exemples historiques (béton à la chaux des Romains) montrent qu'il se solidifie avec le temps; l'absence d'ornement qui ne se justifie pas dans le jeu structurel (si le ‘‘chapiteauest maintenu, c'est qu'il offre une juste transition entre la colonne et la poutre); la division

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