Analyse De Film

Les plans 1 et 2 sont liés par la continuité de la voix-off (« Je suis Cuba » proféré dans chacun des

deux plans) et de la musique douce mais aussi par leur contenu profilmique (la nature) et leur

traitement filmique (forts contrastes N&B, contre-plongée, probablement filtre vert sur les arbres

dont les feuillages sont très clairs).

Le début brutal du plan 3 (les rockeurs qui sautent en PA, la musique très forte) marque une rupture

sonore, visuelle et thématique entre les plans 2 et 3 (et les segments I et II), d’autant que le plan 2

finissait sur le mot « doux ».

II plan 3 : sur les toits de la ville oisive, le concert et le défilé de mode, la descente dans l’ascenseur : les

immeubles au bord de la mer, la piscine sur la terrasse, la plongée sous l’eau (2 musiques sont mixées, le

groupe en direct et une musique plus orchestrale, par l’intermédiaire du speakeur et des applaudissements).

Style (/4) :

Les trois plans sont caractérisés par l’usage d’une courte focale très grand angle, avec des axes de prises de

vue très marqués (contre-plongée, plongée, caméra au ras du sol ou de l’eau, ou sous l’eau, gros plans

déformants). Ces choix de mise en scène vont de pair avec l’utilisation d’une caméra subjectivée (le regard

associé à la voix de Cuba qui s’observe elle-même des plans 1 et 2, les regards caméra du plan 3).

Le 1er plan joue sur le monumentalisme de la croix et des arbres, magnifiés par le grand angle et la contreplongée,

en plan fixe après un panoramique de recadrage partant des trois petites figures (un couple avec

un enfant) qui avancent sur le chemin en bas à droite du cadre.

Les plans 2 et 3 sont beaucoup plus mobiles (caméra à l’épaule ou couchée dans une pirogue / caméra

portée et dans l’ascenseur), très longs, complexes, et souvent virtuoses, relevant de la prouesse technique

(la caméra sous-marine depuis le haut de l’immeuble).

Ces deux très longs plans, qu’on peut considérer comme des plans séquences (au moins le plan 3), donnent

chacun un sentiment de continuité qui confronte d’autant plus leurs contenus (et plus largement les

segments I et II), en jouant sur des contrastes thématiques et esthétiques.

Hypothèse(s) (/2) (thème central de la séquence / axe d’analyse à privilégier) :

L’opposition marquée entre les deux segments construit un rapport conflictuel ou contradictoire en

termes de mise en scène : il s’agit de figurer la dualité de Cuba, le contraste entre deux facettes de l’île, l’île

originelle, naturelle, populaire, et l’île exploitée par la colonisation et le tourisme.

(analyse, interprétation)

Analyse thématique et formelle : opposition des thèmes / motifs / traitements esthétiques (/8) :

Le plan 1 met déjà en évidence une opposition entre nature (les palmiers) et culture (la croix), illustrant le

discours de la voix-off (la terre vierge « la plus belle » / la colonisation par les Européens). La croix

imposante au premier plan à cause de la contre-plongée apparaît donc comme un symbole de l’Occident

colonisateur, qui « recouvre » la nature.

On peut aussi y voir le symbole de la religion chrétienne dont le plan 3 montrera l’antithèse (alcool,

nudité...). On peut encore identifier la croix à une tombe, ce premier plan tenant le discours d’une « mort »

de Cuba exploitée (et la pirogue peut éventuellement s’interpréter comme le bateau

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