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Commentaire de texte Gustave Flaubert, Salammbô, (1862) Bac Français Antilles-Guyanne 2021

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Par   •  3 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 517 Mots (7 Pages)  •  1 203 Vues

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Commentaire de texte

Gustave Flaubert, Salammbô, (1862)

Les écrivains réalistes veulent peindre la réalité́ de leur temps. Ils représentent l’ensemble des milieux sociaux, même les plus défavorisés. Gustave Flaubert, écrivain français du XIXe siècle fait partie de ces écrivains. L’amour est un thème omniprésent chez Flaubert. Nombreuses de ses œuvres tournent autour de la passion amoureuse, telle que Madame de Bovary. Il n’hésite pas à dépeindre la dimension cruelle qu’elle peut avoir, et ses conséquences. Cette thématique est retrouvable dans son roman Salammbô, publié en 1862, où l’on peut voir les tourments que crée la passion entre Salammbô et Mathô. Dans l’extrait que nous allons aujourd’hui commenter, Mathô subit de nombreuses tortures du peuple des Carthage, car c’est un rebelle libyen. Cette scène se déroule sous les yeux de Salammbô, qui aime secrètement Mathô. En quoi Gustave Flaubert montre-t-il la dimension tragique de ces deux personnages ? Pour ce faire, nous étudierons dans un premier temps le cadre précis et morbide, puis nous analyserons l’expression d’un amour incontrôlable, pour enfin montrer le destin commun tragique des deux protagonistes.

Tout d’abord, Flaubert installe son récit dans un cadre réaliste. En effet, il utilise de nombreuses informations précises permettant de nous installer dans l’histoire.

On peut noter par exemple des indications spatiales qui nous permettent de situer ce récit « rue de Boudès », « rue de Soepo », « Marché-aux-herbes » et « Place de Khamon » (l5 à 6), « la terrasse » (l12 et 21), « la balustrade » (l21), « sa tente » (l23). De plus, l’auteur n’hésite pas à s’attarder sur des détails minutieux « fouets en cuir hippopotame » (l1), « les franges de leur tunique étaient trempées de sueur » (l2 à 3), « faisant avec ses lèvres le bruit des gens qui grelottent par un grand froid » (l4 à 5), « lui entourant la taille de ses bras, balbutiant des paroles douces » (l24). Cela renvoie bien au mouvement littéraire du réalisme, auquel appartient Flaubert.

Cependant, ce cadre réaliste est morbide et lugubre. En effet, tout au long du texte, on peut repérer le champ lexical de la violence « le frappèrent » (l1), « souffert » (l23), « tressaillements » (l26) et le champ lexical de la mort « rompus, pendaient » (l17), « dénudés » (l18), « effroyable » (l22), « agonisât » (l23), « mourût » (l25), « abattit » (l26). On est donc dans un cadre où règne la violence et la mort. Cette violence se caractérise par le supplice de Mathô. En effet, il n’est pas en posture dominante puisqu’il se fait torturer. À l’image du cadre de ce récit, cette torture est décrite précisément, à l’aide de deux adverbes, l’un de manière « furieusement » (l2) et l’autre de temps « longtemps » (l2). La répétition de « si » (l2) avant les deux adverbes accentue le côté intense et durable de ce supplice

Dans sa course, Mathô va rencontrer du regard Salammbô, son amante. Cependant, leur union est impossible à cause du camp auxquels ils appartiennent, qui sont ennemis.

Un jeu de regard s’installe entre les deux protagonistes. Comme ils ne peuvent pas s’adresser la parole publiquement, il ne leur reste plus que le regard, comme le témoigne le champ lexical de la vue « regarda », « yeux » (l8), « aperçu » (l12), « regard » (l14), « yeux » (l16), « prunelles la contemplaient » (l22), « revoyait » (l23), qui marque l’importance du regard. Ils ne peuvent plus se quitter de vue. Mathô, alors dans une position très difficile, n’a plus que se yeux, comme le montre cette tournure négative « il n’avait plus, sauf les yeux » (l16). Cela montre que la seule chose qui le rattache encore à un être humain est la vue de sa bien-aimée, Salammbô. Flaubert montre bien la puissance de ce regard puisque le temps à l’air de s’arrêter et le monde disparaît peu à peu pour ne laisser que Mathô et Salammbô « il y avait plus d’espace » (l8), « toutes les choses extérieures s’effaçant » (l12), « elle n’avait perçu que Mathô » (l12 à 13). La négation restrictive « n’(…) que » (l12) montre bien la focalisation que fait Salammbô sur Mathô. On comprend que c’est ce regard qui absorbe le monde comme le montre cette métaphore « un de ces abîmes où le monde entier disparaît sous la pression (…) d’un regard » (l13 à 14).

Ce regard puissant et absorbant

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