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Analyse de la pratique en service de néonatologie

Rapport de stage : Analyse de la pratique en service de néonatologie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2022  •  Rapport de stage  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  466 Vues

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Raillard Maïlyss, étudiante infirmière 3A

Analyse de la pratique en service de néonatologie :

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I ) Le contexte :


Lieu : La situation vécue s’est déroulée lors de mon stage en néonatalogie effectué en troisième année de formation en soins infirmiers. Le service de néonatalogie comporte 18 places. Dans le service il y avait 2 chambres mères-enfants. Les visites étaient autorisées pour les parents 24h/24 et 7j/7.
Il est important de savoir que dans le cas d’une hospitalisation mère-enfant il n’y a pas de durée déterminée mais la mutuelle prend à sa charge 12 jours.
Le service de jour comportait 2 IDE sur toute la journée (7h15-19h45). Sachant que le secteur de soins intensifs est divisé en 3 salles qui comportent chacune 6 bébés.


Situation vécue : J’ai pris en charge le 1er décembre un nouveau-né prématuré né à 32 SA et ayant une atrésie de l’œsophage pesant. La maman âgée de 26 ans ne s’attendait pas à cette grossesse et ne la souhaitait pas, mais la découverte de celle-ci s’est faite tardivement. Le papa est parti à l’annonce de celle-ci. La maman est très impressionnée par les appareils et la sonde nasogastrique que porte son fils, elle ne souhaite presque pas porter son enfant et vient le voir qu’une fois par semaine pour une durée de deux heures.  

Ce jour, une réunion médicale avec la maman était prévue pour expliquer la chirurgie qu’allait devoir recevoir son fils afin de lui poser une stomie. J’accueille la maman, en lui expliquant que j’avais réalisé les soins de son fils ce matin, et que si elle souhaitait lui changer la couche et le prendre dans ses bras elle pouvait. Mme refuse et dit ne pas avoir le temps, qu’elle est venue uniquement pour signer l’autorisation parentale pour l’opération. Lors de la réunion Mme explique au médecin qu’elle a compris le but de l’intervention chirurgicale et qu’il est inutile de lui faire perdre son temps avec des explications médicales. La maman signe alors l’autorisation. Je lui propose alors de venir prendre son fils dans les bras étant donné que la réunion ait été plus courte que prévue. Je lui explique également que son bébé était un petit peu douloureux aujourd’hui et gêné par la sonde nasogastrique, et qu’il serait bénéfique qu’il ait un petit moment avec sa maman. Mme accepte de venir le prendre 20 minutes dans les bras. Je pose alors bébé dans les bras de sa maman, puis il se met à pleurer et à rejeter sa tétine, sa maman dit alors d’un ton agacé puis sec : « Ça suffit maintenant ! J’en ai marre de toi. Tu ne te calmes jamais ! ». Elle est alors dans l’incompréhension.

Je tente alors de la rassurer, lui pose la main sur le bras et lui dit d’un ton compatissant qu’avec la chirurgie que son enfant allait recevoir, la situation irait en s’arrangeant.

Je lui propose de la soulager et elle me tend alors son fils. Je le sers très près de mon corps et lui présente la tétine, il la met en bouche et se calme presque immédiatement. Sa maman me dit alors « Vous voyez comme il se calme avec vous ! ». Je pose bébé dans son berceau puis je m’approche d’elle. Je lui explique qu’elle doit parler à son fils, avec des contacts physiques avec lui, des papouilles, câlins. Qu’il a besoin de sa maman.  Il m’est difficile de dire tout cela car pour moi cela devrait être naturel d’être présente pour son enfant, j’ai comme la sensation qu’elle le rejette, que c’est un « poids » pour elle. Mais je remarque aussi que cette maman souffre, qu’elle est perdue et qu’elle se sent impuissante face à l’état de santé de son bébé ce qui est tout à fait légitime. Bébé nécessite toute notre attention durant nos prises de postes mais est surtout en manque de contact avec maman.

Questionnement :

Quels sont les obstacles auxquels la maman est confrontée et qui lui empêche de créer des liens avec son fils ?

Analyse :

Comme le spécifie Pauline Clatot rédactrice dans son texte intitulé « In utero, le fœtus se développe en lien avec les émotions de sa mère », les liens de l’enfant avec la mère se crée avant la naissance. En effet, la mère va, tout au long de sa grossesse, d’une certaine façon commencer à connaitre son bébé, elle va le sentir grandir. Le fœtus va apprivoiser la voix, les humeurs de sa mère. Être mère, c’est un processus qui se produit bien avant la naissance. Et , si pour une raison ou une autre, celui-ci ne se fait pas correctement, il peut y avoir une incidence sur le futur de l’enfant. D’ailleurs, dans ma situation, c’est un enfant non désiré et la maman a vécu sa grossesse seule, sans un compagnon pour la soutenir.

Autre point qui peut engendrer une forme de rejet de la part de la mère pour l’enfant, est que lors de la naissance prématurée, renoncer à l’enfant parfait devient une nécessité, c’est de nouveau un travail de deuil qui devra avoir encore lieu. Ce travail aura des conséquences directes sur l’investissement affectif des parents à l’égard de leur bébé celui lui a été enlevé dès la naissance pour raison de santé. Dans ma situation la maman n’a donc pas pu « faire connaissance avec son fils » et il a fallu qu’elle se résigne à oublier l’image de l’enfant parfait, du fait qu’il présentait une infirmité.

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