Revue de presse Kenworth.

Économie, jeudi 10 août 1995, p. B3

Plus de 1200 membres de la FTQ en conflit 

Par suite de la grève déclenchée hier chez le fabricant de camions Kenworth, à Sainte-Thérèse, 1215 membres de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) sont actuellement impliqués dans onze conflits de travail, dont quatre sont des lock-out. [pic 3]

Selon le bilan compilé par la centrale syndicale, qui regroupe au-delà de 470 000 membres, le plus important conflit, numériquement, est celui qui touche les 850 salariés de la production et des bureaux de Kenworth. Les principaux points en litige sont le régime de retraite et l'indexation des salaires au coût de la vie. Parmi les autres conflits d'importance, il y a le lock-out qui frappe une centaine de membres du Syndicat des métallos, chez le fabricant de tôle forte, Ralfor Plus de Montréal, depuis le 10 juillet. Dans l'Outaouais, les 88 salariés du super-marché Grande-Rivière à Aylmer sont eux aussi en lock-out, depuis le 1er juillet. [pic 4]

D'autres conflits de travail sont en cours dans les entreprises suivantes: C.Q.S à Trois-Rivières (depuis le 5 avril 1993); Produits forestiers Bellerive Kanenda à Mont-Laurier; Granicor à Saint-Augustin-de-Desmaures; Commonwealth Plywood à Princeville; Praxair à Varennes; G.U.S. Canada à Hull; Plastiques Flexibulb à Trois-Rivières et la municipalité de Lafontaine au nord de Montréal.

Par ailleurs, une grève pourrait être déclenchée bientôt à la compagnie de transport adaptée Aidbus de Montréal.

Catégorie : Économie
Type(s) d'article : Nouvelle brève
Taille : Court, 157 mots

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Doc. : news·19950810·LE·061

Le Devoir
Les Actualités, mercredi 10 avril 1996, p. A1

Kenworth ferme ses portes: 900 chômeurs
Les employés étaient en grève depuis le 8 août dernier [pic 5]

Trudel, Clément [pic 6]

L'usine de camions lourds Kenworth, de Sainte-Thérèse, ferme et laisse sans travail quelque 900 employés. Par la voix de son vice-président Gary Moore, la direction de cette succursale à part entière de PACCAR inc., dont le siège est à Bellevue (État de Washington), invoque le motif de la chute des commandes pour ce type de camions - l'industrie subirait, selon lui, un amaigrissement de 30 % de son carnet de commandes. [pic 7]

La fermeture laisse sans emploi 850 travailleurs syndiqués représentés par les TCA (Travailleurs canadiens de l'automobile) et une cinquantaine de cadres. Le 8 août 1995, le syndicat avait déclenché une grève avec, comme principale revendication, une amélioration des conditions de mise à la retraite. Les bénéfices offerts ne seraient que de 10 080 $ par an pour un travailleur qui prendrait sa retraite à l'âge de 62 ans après 30 ans de service. Le syndicat avait, à l'automne, révélé que le p.-d.g. de PACCAR, Charles Piggot, s'il avait choisi de prendre sa retraite à ce moment-là, aurait touché 476 000 $ US par an!

C'était la stupeur hier chez les grévistes et au siège de la FTQ. La centrale à laquelle sont affiliés les grévistes donne d'ailleurs ce matin une conférence de presse à laquelle participeront le président de la FTQ, Clément Godbout, et le directeur des TCA pour l'ensemble du Canada, Basile Hargrove. Pour l'essentiel, la réaction du directeur des communications, Louis Fournier, a été d'avouer que c'est «la première fois que nous entendons parler d'arguments de ce type» pour justifier une fermeture de Kenworth à Sainte-Thérèse. Concédant que les négociations n'avaient jamais été faciles à Kenworth - il y eut une longue grève de neuf mois en 1972 et une courte grève en 1992 -, M. Fournier ajoute que «les syndiqués étaient prêts à régler sur la base de la dernière offre monétaire globale de PACCAR [...] et d'accepter moins de bénéfices salariaux pour reporter les sommes offertes par la société sur les bénéfices de retraite». [pic 8][pic 9]

L'offre patronale a été faite en janvier et confirmée lors d'une réunion au ministère du Travail, en mars, selon la FTQ. La convention était échue depuis le 31 juillet 1995 et, en novembre, le syndicat avait annoncé qu'il réduisait ses demandes initiales. 

Rejoint à Bellevue hier après-midi, le directeur du service des relations publiques de PACCAR, Steve Buckner, a été plus que concis, se bornant à confirmer ce que le vice-président Gary Moore avait déclaré plus tôt dans la journée: l'usine ferme surtout à cause de la chute des commandes dans l'industrie du camionnage. Il «ne saurait dire» si un plan de paiement pour les employés du Québec, ainsi privés de travail, est prévu.

La multinationale PACCAR a cinq usines aux États-Unis, une au Mexique et une au Royaume-Uni. Elle affichait en 1993 des ventes de 3,5 milliards $ US et un revenu avant impôt de 220 millions, selon le Hoover's Handbook of American Business (1995). PACCAR se place au troisième rang des fabricants de camions lourds, après Daimler-Benz et Navistar International, selon la même publication. La compagnie américaine avait acquis Kenworth en 1945; treize ans plus tard, elle faisait l'acquisition d'un autre fabricant de camions, Peterbilt. Au moment du déclenchement de la grève, l'usine Kenworth de Sainte-Thérèse (ancienne usine Sicard) produisait quotidiennement 27 camions lourds de marque Kenworth ou Peterbilt.

Il se peut que les installations de PACCAR à son usine de Mexicali (nord du Mexique) aient joué dans sa décision de fermer Sainte-Thérèse, laissent entendre des responsables syndicaux. La FTQ pourrait ne pas se résigner à la fermeture de cette usine, qui offre un gagne-pain à 850 de ses syndiqués, 750 employés de production et une centaine d'autres travaillant dans les bureaux.

Catégorie : La Une; Actualités
Sujets - Le Devoir : Industrie de l'automobile; Fermetures d'entreprises; Grèves et lock-out
Lieu(x) géographique(s) - Le Devoir : Laurentides
Société(s) - Le Devoir : Paccar
Type(s) d'article : Nouvelle
Taille : Moyen, 438 mots [pic 10]

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