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Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ?

Dissertation : Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Octobre 2018  •  Dissertation  •  1 694 Mots (7 Pages)  •  4 066 Vues

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Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ?

En 1970, le rapport Meadows provoque un certain nombre d’interrogations sur les liens entre une croissance économique et un développement durable à un bon niveau. En 1992, le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro signale le risque d’un déséquilibre majeur au niveau climatique et fait monter la menace d’un danger écologique global. On constate que le développement durable est de plus en plus présent au sein des populations et de leurs gouvernements. Ainsi, le 26 mai 2017 lors du G7 en Italie les thèmes de la soutenabilité et du développement durable ont été abordés et sont désormais considérés comme une priorité pour la plupart de ces dirigeants. Il s’agit de définir la soutenabilité, le développement durable, tout en les reliant à la croissance économique. La soutenabilité est la capacité d’un mode de croissance à assurer dans le temps la reproduction ou l’amélioration des conditions du bien-être actuel. Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. La croissance économique est l’évolution de la richesse produite sur un même territoire, entre deux années ou entre deux trimestres. Cette richesse est appelée produit intérieur brut (PIB). Nous nous intéresserons à cette soutenabilité à partir de la deuxième moitié du XXème siècle, jusqu’à nos jours. Elle concerne un grand nombre de gouvernements partout dans le monde, c’est pourquoi nous ne fixerons pas de cadre spatial concernant le sujet proposé. Dans ce cas, la croissance peut-elle être soutenable et si oui, de quelle manière ? Dans une première partie, vous verrons que le capital naturel est un facteur clé pour une soutenabilité faible ; avec une forte substituabilité de différents capitaux (capital humain, physique, naturel, institutionnel). Dans une deuxième partie, nous étudierons la théorie de la soutenabilité forte ; si, à long terme, elle est compatible avec la préservation de l’environnement tout en observant ses limites et son impact sur la croissance économique.

Dans cette première partie, nous travaillerons sur la possibilité d’une croissance économique soutenable. Tout d’abord, il s’agit de comprendre quel est le rôle du capital naturel au sein de la croissance économique. Le capital naturel regroupe toutes les ressources renouvelables et non renouvelables de la planète. C’est un facteur clé de la croissance économique pour des pays à faibles revenus, où il est majoritaire. Dans le document 2, on constate que la part du capital naturel, en 2000, est double pour les pays à faible revenus (26%) face à des pays avec des revenus intermédiaires (13%). Il est même treize fois plus important pour les pays à faible revenus (26%) par rapport à des pays à revenu élevé de l’OCDE (2%). On peut donc émettre l’idée que, pour un certain nombre de pays, le capital naturel joue un rôle essentiel dans leur croissance économique. Il est par ailleurs important de préciser que le capital naturel est un bien commun : c’est un bien dont la consommation est non-exclusive (tout le monde peut librement en consommer) et rivale (ce que consomment les uns ampute d’autant la consommation des autres).


Il appartient à tout le monde ; en effet, n’importe quel individu peut utiliser des énergies renouvelables, même chose pour les énergies non-renouvelables. Des ménages peuvent utiliser l’énergie solaire en installant des panneaux photovoltaïques chez eux, des entreprises partout dans le monde peuvent se servir de pétrole, de gaz ou d’uranium. Ce qui prouve bien le caractère non-excluant du capital naturel. Par ailleurs, on peut imaginer qu’il est rival. En effet, utiliser ce type de bien entraîne des conséquences sur la consommation dans sa globalité.

Pour obtenir une croissance économique soutenable au niveau environnemental, il est possible de substituer différents capitaux : le capital humain (connaissances scientifiques, savoirs, savoir-faire et qualifications dont dispose un individu ), le capital physique (ensemble des moyens de productions installés comme les équipements industriels ou les divers outils de production), et le capital institutionnel (règles et organisations qui assurent la régulation de la vie sociale). Si le capital naturel peut être remplacé par d’autres types de capitaux, alors les progrès scientifiques et techniques peuvent assurer une croissance soutenable. Pour Hartwick ainsi que pour de nombreux économistes néo-classiques, l’accumulation d’autres formes de capitaux pourrait permettre de compenser le capital naturel ; le progrès technique a permis d’exploiter de nouvelles sources d’énergies au cours du temps. Du bois, on est passé au charbon, puis au pétrole, puis à l’uranium. Les progrès technologiques peuvent favoriser une croissance soutenable. Dans le document 1, l’entreprise A est une marque de réussite dans la vente, la commercialisation de ses produits écologiques, mais également dans la réduction de pauvreté énergétique sans soutien extérieur (très faible, « voire nul »). Dans le document 3, les progrès dans l’intensité énergétique, dus aux progrès scientifiques et techniques, semblent montrer que la croissance peut devenir plus économe en ressources naturelles. Au niveau mondial, il y a eu une hausse de 0,5 points de pourcentage de l’intensité énergétique entre 1990 et 2005 (-1,7 % par an

  • -1,2 % par an). Même schéma pour l’Europe, avec une hausse de 0,7 points de pourcentage entre 1990 et 2005 (-1,2 % par an à 0,5 % par an ). Ou encore en Chine, avec une hausse de 5,5 points de pourcentage entre 1990 et 2005 (-6,5 % par an à -0,5 % par an). On constate donc que le capital naturel peut-être substitué par une accumulation des divers capitaux énoncés précédemment. En suivant cette théorie de la soutenabilité forte, la croissance économique peut-être soutenable. Par ailleurs, Simon Kuznets considère que le passage au stade industriel d’une économie s’accompagne d’une augmentation de ses rejets polluants, mais que par la suite, le progrès technique et le développement des activités tertiaires permettent de réduire ce degré de pollution.

Nous avons vu que la croissance peut, dans une certaine mesure, être soutenable : en utilisant le capital naturel puis en accumulant différents capitaux. Mais la théorie de la soutenabilité forte pose des limites cette théorie de la soutenabilité faible. Est-on réellement en mesure de proposer un mode de croissance économique sans qu’il ait un impact sur l’environnement ?


Dans cette partie, nous allons voir quelle est la théorie de la soutenabilité forte et si elle a des conséquences sur l’environnement, à long terme notamment. La substitution n’est pas parfaite ; en effet, on peut estimer qu’une partie du capital naturel n’est renouvelable que sous conditions d’une utilisation raisonnée. Pour Daly, la croissance peut être soutenable, uniquement lorsqu’on ne consomme pas des ressources renouvelables au-delà d’un seuil qui assure notamment leurs reproductions à l’identique dans le temps. Le principe de précaution doit être mis en avant : lorsqu’on a des doutes sur une atteinte à l’environnement, alors il faut se rétracter. Les mentalités au sein de nombreuses sociétés doivent évoluer, vis à vis des habitudes des générations précédentes par exemple. On peut également utiliser ce principe de précaution concernant la faune et la flore ; la destruction progressive de l’Amazonie doit conduire à un changement de mentalité et à se rétracter lorsque les dégâts deviennent trop importants. Dans le document 4, on constate qu’il y a une quasi disparition d’un bien commun (les morues) due à une surexploitation (au-delà du seuil de renouvellement) au Canada. La pêche de morues a fortement diminuée, la cause étant l’interdiction intégrale de la pêche commerciale en 2003 au Canada. La croissance économique doit donc être limitée par les conditions de son renouvellement. Par ailleurs, le degré de pollution ne doit pas excéder les capacités de la planète à l’assimiler sans dommage pour l’équilibre écologique. Dans cette perspective, le capital naturel dont nous disposons ne doit pas être entamé, car lui et les autres forment de capitaux sont complémentaires et non substituables.

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