E3C première la socialisation

GROUPE DE S.E.S. 1ères, ÉPREUVE DE CONTRÔLE CONTINU, PARTIE 1.

DEVOIR FACULTATIF D’ENTRAÎNEMENT.

DATE LIMITE : SAMEDI 31 OCTOBRE 2020.

Mobilisation de connaissances et traitement de l’information.

Il est demandé au candidat de répondre aux questions en mobilisant les connaissances acquises dans le cadre du programme, en adoptant une démarche méthodologique rigoureuse de collecte et d’exploitation de données quantitatives.

[pic 1]

QUESTIONS.

1. À l’aide d’exemples, montrez les liens pouvant exister entre la socialisation primaire et la socialisation secondaire.
2. En vous appuyant sur quelques données, montrez ce que nous apprend la colonne “ ensemble des 18 à 23 ans “ du document 1.
3. En vous appuyant sur des données pertinentes du document 1, illustrez et expliquez deux types de “trajectoires individuelles improbables“.

1. La socialisation est le processus au travers duquel les individus intériorisent les valeurs et les normes d’une société. La socialisation permet à un individu de s’intégrer dans la société et de créer des liens sociaux Cette socialisation peut être assurée par différentes instances comme la famille, l’école ou les groupes de pairs. La socialisation primaire est la socialisation de la naissance jusqu’à l’adolescence. Elle permet à l’enfant d’intérioriser les normes et valeurs de la société. La socialisation secondaire est le

processus durant lequel l’individu découvre de nouveaux mondes sociaux tout en s’émancipant des agents de socialisation primaire. Cette phase de socialisation a lieu à la fin de l’adolescence et à l’entrée de la vie adulte. La socialisation secondaire passe par l’interaction avec de nouveaux agents de socialisation tels que le travail, les groupes de pairs ainsi que la vie conjugale et la famille. La socialisation secondaire est dans la continuité de la socialisation primaire. L’individu évolue dans le même milieu que celui d’origine, en compagnie de personnes semblables et qui partagent des normes et valeurs communes. Ainsi, la socialisation primaire a un impact sur le genre et l’appartenance sociale. Par exemple, l’origine sociale joue sur la vie adulte : en fonction de son origine sociale l’enfant reçoit des normes et valeurs et un capital culturel différents qui vont conditionner la capacité de l’enfant à s’adapter au milieu scolaire. Un enfant venant d’une famille aisée, dont les parents ont les moyens et la volonté de nourrir son capital culturel, en l’emmenant au musée ou en investissant dans des livres, aura de plus grandes références culturelles et une manière de s’exprimer qui correspond à celle attendue à l’école. Un enfant d’une famille plus modeste, dont les parents ont probablement fait moins d’études ou une famille immigrée métrisant mal la langue du pays, ne possède ni les capacités intellectuelles ni le moyen de transmettre un grand capital culturel. L’enfant aura donc un moins bon niveau de langage et moins de ressources culturelles. Ces différences se retrouvent dans l’orientation scolaire des enfants : lorsque les études sont longues et sélectives, les enfants issus de milieu favorisé sont surreprésentés contrairement aux enfants issus de milieu modeste.

1. Le document 1 est un tableau de données représentants l’origine sociale des élèves des classes préparatoires et des grandes écoles de l’enseignement supérieur en France, en pourcentage, d’après le Ministère de l’Education nationale. La colonne « ensemble des 18 à 23ans » nous apprend que 29 ,2% des individus âgés de 18 à 23ans sont des enfants d’ouvriers. Or, dans les grandes écoles supérieures telles que les écoles d’ingénieurs, les enfants d’ouvrier ne représente que 6% des élèves de l’école. 17,5 % des individus âgés de 18 à 23 ans sont des enfants de cadres supérieurs.  Cependant, ils représentent 68% des élèves de l’ENA.

La colonne nous apprend donc que dans les grandes écoles de l’enseignement supérieur, les élèves issus de familles de cadres sont surreprésentés bien qu’ils ne constituent qu’une moindre partie des individus âgés de 18 à 23 ans. Les enfants d’ouvriers qui constituent presque un tier de la population âgée de 18 à 23 ans sont sous-représentés au sein des grandes écoles.

1. Une trajectoire individuelle improbable se caractérise par le fait qu’un individu subit un changement de milieu social et donc une rupture avec l’héritage culturel. Cette trajectoire peut également définir le fait qu’un individu accomplit un parcours personnel exceptionnel, s’éloignant fortement de ce qui lui était attendu statistiquement.

Un enfant issu d’un milieu social favorisé, bien que sa famille possède un grand capital culturel, n’en bénéficie pas toujours. La présence d’un capital culturel familial n’a du sens, que si ce capital culturel est placé dans les conditions qui rende possible sa transmission. Des parents exerçants la profession de cadre, croulant sous le travail, peuvent ne pas trouver le temps d’emmener leurs enfants régulièrement au musée, au cinéma ou à la bibliothèque bien qu’ils en aient les moyens. La famille ne crée alors pas de conditions régulières pour la transmission de leur capital culturel, l’enfant n’en héritera pas. Au cours de la socialisation primaire, ce manque d’intérêt de la part de l’enfant pour la culture et donc une rupture avec l’héritage culturel peut être encouragé par d’autres facteurs. Le désir de se rebeller durant l’adolescence peut en être un : l’adolescent adopte des comportements indécents en opposition aux valeurs et aux normes qu’on lui a inculqué durant son enfance. Ces comportements indécents, comme voler ou prendre de la drogue, peuvent également être influencés par la rencontre de nouveaux groupes de pairs. En conséquence de ce déclassement social, l’individu se désintéresse des études ce qui engendre son échec scolaire qui est paradoxal à son milieu social. D’après le tableau, 63,7% des élèves de l’école poly- technique, une école hautement qualifiée, sont des enfants de cadres supérieur. L’individu a donc suivi une trajectoire scolaire qu’on ne lui pensait pas être destinée.

...