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Cours sur l'engagement politique

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Par   •  6 Octobre 2021  •  Cours  •  2 401 Mots (10 Pages)  •  587 Vues

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Sciences Economiques et Sociales Terminale Sociologie et Science Politique 2020-2021

CHAPITRE 5 : COMMENT EXPLIQUER L’ENGAGEMENT POLITIQUE DANS LES SOCIETES DEMOCRATIQUES ?

I. Quelles sont les formes et les déterminants de l’engagement politique ? 1. Quelles sont les formes de l’engagement politique ?

Dans nos sociétés démocratiques, la notion d’engagement politique est valorisée, toutefois sa définition est complexe.
Selon Pascal Perrineau (né en 1950), s’engager politiquement « consiste essentiellement à avoir une activité politique (des activités les moins intenses : inscription sur les listes électorales aux activités les plus intenses : adhésion à un parti) ». Le vote constitue la forme d’engagement politique la plus évidente. Au-delà du vote, les modalités d’engagement politique sont diverses et peuvent présenter des formes, une intensité et des finalités différentes. Ainsi, le militantisme dans un parti politique, un syndicat, l’engagement associatif, ou la consommation engagée, dès lors qu’ils s’inscrivent dans une logique de défense d’une cause, d’expression d’une revendication impliquant la Cité politique, constituent des formes d’engagement politique qui peuvent passer par des formes d’action collective.

L’engagement politique peut revêtir une dimension individuelle. Toutefois, en s’appuyant sur des organisations et des réseaux, il peut revêtir une dimension collective tels les manifestations, les pétitions, les grèves ou encore les mouvements sociaux.

Par ailleurs, on distingue traditionnellement la participation conventionnelle de la participation non conventionnelle. La participation conventionnelle regroupe la participation électorale (vote) et la participation partisane (adhésion à un parti, campagnes électorales, activités militantes) tandis que la participation non conventionnelle qui vise souvent à influencer le pouvoir politique englobe des activités plus protestataires (pétition, grèves, occupation de locaux, séquestrations, désobéissance civile, grèves de la faim etc.).

L’engagement politique désigne donc un ensemble d’activités variées c’est-à-dire des actions et comportements qui ne se limitent pas à la participation électorale.

2. Quels sont les déterminants de l’engagement politique ?

a. Le paradoxe de l’action collective

L’engagement dans l’action collective revêt quelque chose de paradoxal. Pour Mancur Olson, un individu rationnel va décider d’agir ou non en mesurant les couts et les avantages de sa participation. Le paradoxe de l’action collective désigne l’idée selon laquelle l’engagement est irrationnel car les coûts de la participation sont individuels tandis que les avantages sont collectifs, le succès d’une action ou d’une mobilisation profitant à tous, y compris ceux qui n’ont pas participé. Par ailleurs, la participation n’est généralement pas une garantie du succès de l’action collective. Par conséquent, le choix individuel rationnel serait d’adopter un comportement de passager clandestin c’est-à-dire en ne supportant pas les coûts inhérents à la participation en laissant les autres agir et l’action collective n’aura pas lieu. Ainsi, alors que le calcul individuel coûts/avantages de la participation devrait conduire à l’absence de toute action collective, les individus persistent à s’engager collectivement.

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b. Les raisons qui poussent les individus à s’engager

Le paradoxe de l’action collective peut être résolu par la mise en place d’incitations sélectives et des rétributions symboliques.
Les incitations sélectives désignent les mécanismes qui permettent de pousser les individus à se mobiliser et à empe
̂cher les comportements de passager clandestin. Ainsi, elles permettent de réduire le coût de participation aux actions collectives et à l’inverse augmenter le coût de la non participation. Elles regroupent, d’une part les avantages réservés à ceux qui participent à l’action collective et d’autre part les représailles contre ceux qui adoptent un comportement de passager clandestin. Les incitations sélectives peuvent être positives (assistance juridiques, accès à des postes rémunérés) ou négatives (affiliation obligatoire).

Toutefois, la recherche d’avantages matériels ne suffit pas toujours à expliquer l’engagement. Pour Daniel Gaxie, les rétributions symboliques expliquent aussi l’engagement. Les rétributions symboliques désignent les avantages non matériels et les gratifications subjectives que les individus retirent de leur participation politique : les sentiments de fierté et/ou d’appartenance, la sociabilité, l’estime de soi, les liens affectifs ou amicaux, le sentiment d’utilité, l’accès à des positions prestigieuses au sein de l’organisation etc. Ainsi, il considère que l’engagement est dû à des valeurs altruistes, des éléments affectifs ou encore des liens sociaux qu’il procure.

Par ailleurs, l’engagement et la protestation politiques dépendent aussi de la structure des opportunités politiques qui désigne l’environnement et les conditions politi ques per metta nt à la mobilisa tion de se dé velopp er. En effet, selon l’environnement politique notamment la nature du pouvoir politique, l’accès aux décisions ou l’état de l’opinion publique, l’engagement politique peut être plus ou mois facile. Ainsi, en fonction du moment ou de l’existence ou non de relais politiques, la probabilité de succès d’un mouvement est plus ou moins forte et cela influence la mobilisation. Par exemple, dans un contexte de répression, les mobilisations ont de faibles chances d’atteindre leurs objectifs tandis que dans un contexte ou la revendications sont possibles, l’action collective a plus chances d’aboutir aux résultats escomptés.

3. Quelles sont les variables sociodémographiques qui influent sur la probabilité de s’engager ?

Si l’engagement politique dépend des conditions d’émergence de l’action collective, il est aussi influencé par des variables sociodémographiques que sont la catégorie socioprofessionnelle, le diplôme, l’âge et la génération et le sexe. A rebours de l’idéal démocratique, la participation politique est relativement faible dans nos sociétés. Elle est d’autant plus forte, intense et variée que le statut social et le niveau de diplôme de l’individu sont élevés.

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