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Cours De Sciences Politiques: Comment repérer ce qui est politique ou non ?

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Par   •  17 Novembre 2014  •  6 569 Mots (27 Pages)  •  1 199 Vues

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Première partie :

Comment repérer ce qui est politique ou non ?

I- Au cœur de l’Etat : le pouvoir politique.

A- Qu’est ce que le pouvoir ?

1- Une approche institutionnelle : « le » pouvoir.

Il s’agit des détenteurs du pouvoir politique, il peut s’agir de l’Etat par opposition à la société civile, ou bien des gouvernants et non l’opposition (actuellement le PS), ou encore l’ensemble des institutions constitutionnelles lorsque l’on dit « les pouvoirs publics ». Ce sont des définitions en relation avec celles de la philosophie, notamment celle de Montesquieu dans la théorie de la séparation des pouvoirs dans L’esprit des lois (1748) : « pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des chose, le pouvoir arrête le pouvoir ». La Constitution américaine de 1787, puis la déclaration des droit de l’Homme de 1789 « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée n’a point de constitution » font appel à cette définition du pouvoir et à leur séparation.

2- Une appréhension substantialiste : détenir « du » pouvoir.

On peut aussi détenir du pouvoir, que l’on entasse comme un capital. Beadie et Hermel s’accordent à dire que cette approche substantialiste n’apporte pas grand chose puisque cela revient à dire que l’on détient des prérogatives, on revient alors à une approche institutionnelle du pouvoir, ou bien cela veux dire qu’on est capable d’exercer une influence sur un certain nombre de personne, on revient alors à une approche interactionniste.

3- Une vision interactionniste : établir des « relations de pouvoir ».

a- Le pouvoir est indissociable d’une relation sociale.

Le pouvoir est appréhendé comme une relation qui se caractérise par la mobilisation de ressources destinée à obtenir d’un individu qu’il adopte un comportement qu’il n’aurait pas nécessairement adopté en dehors de cette relation. Max Weber est l’un des premier a expliquer cette définition du pouvoir : « le pouvoir c’est toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances ». Le pouvoir n’est pas une substance, il n’existe pas en soi, il faut le construire et se l’approprier, aménager des relations personnelles pour que ce pouvoir devienne une réalité.

b- Les relations de pouvoir ne sont pas nécessairement politiques.

Cette analyse du pouvoir relationnel a été développée en France par Michel Crozier dans Le phénomène démocratique, où il formalise cette analyse dans le cadre des entreprises. Un individu a d’autant plus de pouvoir sur un autre que le comportement de ce dernier est très encadré par des règles tandis que celui du premier l’est beaucoup moins. Le pouvoir d’un acteur sur un autre croit en fonction de l’imprévisibilité de son comportement face à son partenaire.

Définition de Crozier reprise par R. Dahl (1961): « le pouvoir d’une personne A sur une personne B c’est la capacité de A d’obtenir que B fasse quelque chose qu’il n’aurait pas fait sans l’intervention de A ». La question est de savoir à partir de quand un tel pouvoir peut être considéré comme politique ? Il est politique lorsqu’il met en relation des détenteurs de pouvoir institutionnels. Le pouvoir est également politique quand il met en relation une personne détentrice d’un poste ou mandat politique avec un autre individu ou groupe social de la société civile.

c- Au cœur de l’Etat, de multiples élites participent au pouvoir.

C’est au niveau des élites que l’on trouve le plus de relations de pouvoir. Jusqu’aux travaux de Robert Dahl, la plupart des analyse de science politique prenant comme objet d’étude l’Etat, voyaient l’Etat avec une vision moniste, c’est à dire avec une élite homogène au pouvoir qui s’accorde pour dominer le peuple, Liss, L’élite au pouvoir. Robert Dahl analyse dans son ouvrage Who gouverns ? qui est une étude des élite dans la ville de New Heaven, l’influence réciproque des familles de notables traditionnellement implantées et toutes les élites qui parviennent à influencer les politiques publiques. Le pouvoir politique est polyarchique, il existe une grande hétérogénéité de leader, et de sous-leader. Cette hétérogénéité est telle que finalement les électeurs conservent un rôle d’arbitrage important puisque ces élites n’ont pas les mêmes objectifs. Il existe une division du travail politique mais qui ne menace pas la démocratie dans la mesure où les élites sont plus en concurrence qu’en connivence. Le pouvoir politique reste donc détenu par le citoyen lambda.

Puisque ces élites influencent le pouvoir, deux questions se posent : comment se fait il que ses hommes d’influence arrivent ils à occuper ces places importantes proche du pouvoir alors que dans une société démocratique le pouvoir politique doit appartenir au peuple ? Que reste t il comme possibilité pour les citoyens de participer à la vie politique ? Pierre Bourdieu dans plusieurs de ses ouvrages (Propos sur le champ politique, 2000 ; la délégation et le fétichisme politique, 1984) mène une réflexion centrale sur le lien qui s’établie en démocratie entre les représentants et les représentés qui est souvent fort éloigné de la théorie démocratique. En réalité on voit souvent les citoyens relayés dans une position de plus en plus passive, de profanes, une attitude qu’il appelle de « remise de soi » qui consiste à accorder plus qu’un mandat politique mais toute sa confiance à des mandataires politiques qui vont outrepasser les prérogatives politiques qui devraient être les leurs. Bourdieu rappelle qu’au sein de la société existent différentes activités de lutte entre les acteurs pour l’acquisition de capitaux et de positions de pouvoir. La situation est donc inégalitaire puisque ces capitaux sont inégalement répartis dans la société. Il existe plusieurs types de capitaux : le capital économique, le capital culturel, le capital social, le capital symbolique. Le capital politique a la particularité de regrouper une part de chacun de ces différents capitaux. Il faut ajouter des capitaux spécifiques importants en politique : le temps libre, l’art oratoire. Pour s’imposer en politique

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