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Comment analyser la structure sociale?

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Par   •  24 Février 2017  •  Cours  •  1 492 Mots (6 Pages)  •  977 Vues

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I- Stratification et classes sociales

A. Les premières théories des classes sociales

La stratification sociale désigne l’ensemble des systèmes de différenciation fondés sur une distribution inégale des ressources et des positions dans une société, à travers différents groupes sociaux. Le système des castes et la société d’ordres sont des exemples de stratifications sociales fondées sur l’hérédité. Dans les sociétés où il n’existe pas de hiérarchie sociale officielle mais dans lesquelles on observe une tendance à l’hérédité des positions, on parle de classes sociales.

Les membres d’une même classe sociale se caractérisent par une même place dans les rapports de production selon Karl Marx : la bourgeoisie est la classe dominante car elle possède les moyens de production, tandis que le prolétariat est dominé et ne possède que sa force de travail. Max Weber compète et nuance cette analyse. Pour lui, la stratification sociale n’a pas seulement une dimension économique : elle repose également sur le prestige des individus et leur pouvoir. Les trois dimensions sont à prendre en compte pour bien positionner un individu dans une société. Il est ainsi possible de définir des groupes de statut, qui regroupent tous les individus auxquels est associé un même niveau de prestige, et qui adoptent une conduite de vie spécifique.

L’approche wébérienne est dite nominaliste : les classes sont seulement des catégories de perception de la réalité, et rien ne dit que les individus ont le sentiment d’appartenir au groupe. L’approche marxiste est dite réaliste : les classes sociales sont en lutte de leurs membres ont conscience d’appartenir à un groupe.

B. Comment classer les individus ?

A la suite des travaux de Marx Weber, certains sociologues ont tenté de mettre en place dans grilles permettant de classer la population en un nombre restreint de catégories. La classification de Warner, réalisée dans la ville de Newburyport au début des années 1930, est une des premières tentatives du genre. Cette classification se rapproche des théories de Weber sur les groupes de statut : les individus sont hiérarchisés en fonction de leur statut social et de leurs rôles sociaux.

Plus récemment, on note des tentatives au niveau européen pour créer une classification commune à tous les pays membres de l’UE. Le projet ESeC (European Socio-economic Classification) reprend les travaux de Goldthorpe, qui classe les individus en fonction de leur position sur le marché du travail et de la relation qui les unit à leur employeur (autonomie par rapport à l’employeur ou au contraire forte dépendance). Selon leur situation sur le marché du travail (stabilité/précarité, autonomie/dépendance), les individus adoptent des comportements sociaux différents.

II- Comment la société française est-elle stratifiée ?

A. La nomenclature des PCS : intérêts et limites

L’INSEE a mis au point en 1950 la nomenclature des CSP (catégories socioprofessionnelles). Cet outil, remanié en 1982 (PCS : professions et catégories socioprofessionnelles) puis en 2003 vise à classer les individus, et en premier lieu les actifs, dans huit grands groupes présentant chacun une certaine homogénéité sociale, c'est-à-dire que les individus appartenant à un même groupe ont des comportements et des pratiques similaires, ainsi que des situations économiques relativement proches. Pour cela, l’INSEE s’appuie sur différents critères de classement (dont le métier, le statut économique et le niveau de qualification).

Cette grille des PCS permet d’étudier, entre autres, les pratiques culturelles des Français, en fonction de leur profession. Elle permet de voir les écarts et les inégalités entre les PCS. Cependant cette nomenclature est très incomplète : elle ne prend pas en compte de nombreux critères de différenciation sociale comme le sexe ou l’âge. Par ailleurs, elle ne tient pas compte des transformations du marché du travail, qui génèrent de très fortes inégalités à l’intérieur de PCS : la précarité croissante (chez les jeunes ouvriers et employés notamment) n’est par exemple pas décelable si l’on s’en tient à la grille des PCS.

B. La multiplicité des critères de différenciation sociale

L’âge et le sexe sont deux critères majeurs de différenciation sociale. En effet, on constate que les pratiques culturelles varient fortement selon ces deux critères. Du point de vue de l’âge, il existe des effets d’âge et de génération. Du point de vue du sexe, on constate qu’il y a des pratiques plutôt féminines et des pratiques plutôt masculines. Ces différences s’expliquent principalement par des socialisations différentes.

De façon plus générale, on retrouve des différences de styles de vie très importantes entre certains groupes sociaux. Ainsi, selon Pierre Bourdieu, les classes sociales se distinguent par le volume de capital qu’elles possèdent (économique, culturel, social). Chacune de ces classes essaie d’imposer sa vision du monde social comme étant la plus légitime. Cependant, toutes les classes ne sont pas à armes égales : les classes dominantes (d’un point de vue économique et/ou culturel) disposent d’un fort capital symbolique, qui leur permet de s’imposer plus facilement. Les classes sociales cherchent donc à se différencier les unes des autres en mettant leurs pratiques en avant : c’est la logique de la distinction.

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