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Rousseau, Analyse linéaire

Dissertation : Rousseau, Analyse linéaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 436 Mots (6 Pages)  •  742 Vues

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Analyse linéaire

I. Empressement du jugement européen

Les politiques font sur l'amour de la liberté les mêmes sophismes que les philosophes ont faits sur l'état de nature ; par les choses qu'ils voient ils jugent des choses très différentes qu'ils n'ont pas vues et ils attribuent aux hommes un penchant naturel à la servitude par la patience avec laquelle ceux qu'ils ont sous les yeux supportent la leur

Dans son premier argument, qui est une analogie, Rousseau commence par s'en prendre aux hommes politiques européens, qu'il estime aussi peu que les philosophes. Tous fondent leur jugement sur ce qu'il voient, mais ils n'ont qu'une vision restreinte du monde (« ils ont sous les yeux »). Ils n'aboutissent ainsi qu'à des « sophismes » quand il s'agit de juger si les hommes tiennent à la liberté.

Le talent oratoire de Rousseau consiste à employer un rythme binaire :

Complément circonstanciel de propos « par les choses » + proposition subordonnée relative « qu’ils voient ».

Complément circonstanciel de propos « par la patience » + proposition subordonnée relative « avec laquelle ».

II. Raisons de la docilité de l'homme social

sans songer qu'il en est de la liberté comme de l'innocence et de la vertu, dont on ne sent le prix qu'autant qu'on en jouit soi-même et dont le goût se perd sitôt qu'on les a perdues. Je connais les délices de ton pays, disait Brasidas à un satrape qui comparait la vie de Sparte à celle de Persépolis, mais tu ne peux connaître les plaisirs du mien.

« Sans songer » prive les politiques de la faculté de raisonner. Dans une seconde analogie est employé pour la deuxième fois le terme « liberté ». Cette fois, la liberté, qui est un état, est assimilée à l'innocence et à la vertu qui sont des qualités.

On trouve encore des tournures binaires :

« l'innocence et la vertu »,

« dont on ne sent le prix (…) et dont le goût »,

« se perd sitôt qu'on les a perdues ».

« Il en est » et « on » sont des tournures impersonnelles qui donnent un aspect universel : la liberté concerne chaque homme.

Le paragraphe se termine par un exemple emprunté à l’Antiquité, ce qui est gage de sagesse. L’absence de guillemets, inhabituelle pour introduire du discours direct, sert à mieux intégrer les paroles rapportées au discours et à abolir la distance temporelle. L’exemple est fondé sur une opposition (« mais ») qui annonce toutes celles à venir.

III. La liberté est naturelle

Comme un coursier indompté hérisse ses crins, frappe la terre du pied et se débat impétueusement à la seule approche du mors, tandis qu'un cheval dressé souffre patiemment la verge et l'éperon, l'homme barbare ne plie point sa tête au joug que l'homme civilisé porte sans murmure, et il préfère la plus orageuse liberté à un assujettissement tranquille.

Le rythme binaire s’intensifie avec une série de comparaisons (« comme ») et d’oppositions (« tandis que »). Le « coursier indompté » désigne en termes nobles « l’homme barbare », ce qui prouve que chez Rousseau, l’adjectif « barbare » n’est nullement péjoratif. Le coursier s’oppose au « cheval dressé », de même que l’homme barbare s’oppose à « l’homme civilisé », et que « la plus orageuse liberté » du premier répond à l’« assujettissement tranquille » du second. La fougue et la violence sont ce qu’a choisi l’homme barbare (« hérisse », « frappe », « se débat ») tandis qu’à l’homme civilisé revient une tranquille mais servile sécurité.

Dans tous ces exemples ce sont des termes antithétiques qui donnent donc des antithèses au rythme binaire.

Rousseau utilise l'article indéfini « un », et parle de « l'homme barbare » en général pour donner une valeur universelle à son texte, il généralise ce dont il parle.

IV. Sacrifices observés pour une inestimable liberté

Ce

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