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Philosophie et religion

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Par   •  2 Mai 2021  •  Dissertation  •  2 073 Mots (9 Pages)  •  1 528 Vues

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                                                          Philosophie :

On entend souvent dire que les Hommes ont parfois associé des éléments se trouvant dans la nature à des divinités mythiques afin de pouvoir expliquer des faits naturels dont ils en ignoraient la provenance.

Une religion est un ensemble codifié de croyances et de pratiques essentiellement collectives e de grande importance dans un espace social donné. Cependant, il est compliqué de définir les religions par leur objet qui peut être comme relevant du sacré à travers le Bouddhisme ou du divin comme les religions monothéistes occidentales. La religion apparaît donc comme quelque chose de complexe et compliqué à définir.

L’ignorance est un décalage entre la réalité et une perception de cette réalité, décalage qui est la conséquence d’une croyance, d’un préjugé ou d’un fait avéré de ne pas savoir.

Il semblerait donc que la religion et l’ignorance peuvent parfois être liées et que la religion pourrait expliquer et éclairer une partie de l’ignorance des Hommes en y apportant des réponses, réponses qui peuvent parfois s’avérer fausses.

On peut donc en arriver à se demander s’il faut voir dans la religion une forme d’ignorance ?

Il peut d’abord sembler qu’il existe bien dans la religion une certaine forme d’ignorance. Il faut néanmoins remarquer qu’il ne faut pas voir dans la religion uniquement une forme d’ignorance. Cela invite donc à penser que c’est à l’humain de choisir pourquoi il s’engage dans une religion.

La religion se fonde et s’abrite sur de l’ignorance.  

Si l’être humain recourt à la religion, c’est avant tout pour pouvoir comprendre et avoir une explication à ses peurs ainsi qu’à des phénomènes naturels. Le poète et philosophe latin Lucrèce l’explique dans son ouvrage De la nature. Celui-ci montre à travers l’exemple des châtiments des Enfers que ces châtiments sont la traduction imaginaire des souffrances produites par les passions humaines et que par conséquent, la religion apporte à l’être humain une explication à certaines peurs. L’Homme se réfugie également dans la religion afin de comprendre certains phénomènes inexpliqués se déroulant dans la nature. Si nous prenons l’exemple de la mythologie grecque, les grecs qui ne pouvaient expliquer scientifiquement l’origine de la foudre pensaient qu’il s’agissait de Zeus qui avait déversé sa colère sur eux ou qu’un raz de marée était du à une colère de Poséidon. Ces explications étaient retranscrites de manière orale à travers des chants ou des histoires ou par voie écrite à travers des livres sacrés.

L’ignorance dans la religion se traduit aussi à travers des livres sacrés qui relatent l’histoire et les fondements de la religion à laquelle on aspire se convertir. La Bible qui est un ensemble de textes considérés comme sacrés par les pratiquants de la religion chrétienne et juive évoque par exemple un ensemble d’histoires étant réel selon l’Église sur Moise. L’un de ces mythes serait que Moise aurait guidé le peuple juif à travers la mer des Joncs en écartant sur son passage l’eau et en la refermant sur les troupes du pharaon le pourchassant. Dans un autre cas similaire, le Coran, ouvrage faisant office de base sacrée de la religion musulmane évoque souvent le prophète Mahomet qui cite souvent Allah. Or dans les deux exemples que nous venons de citer, il n’y a jamais eu de preuves formelles de l’existence de Moise ou Mahomet ou encore, de leurs actions. On peut donc voir qu’il existe une certaine forme d’ignorance au sein même d’ouvrages sacrés se réclamant comme les détenteurs de l’histoire de leurs religions.

Les autorités religieuses à travers la religion cherche parfois également à maintenir une certaine forme d’ignorance. C’est ce que critique le philosophe néerlandais Baruch Spinoza dans son ouvrage Traité théologico-politique. Selon lui, la volonté de Dieu est « un asile de l’ignorance »  pour celui qui veut des réponses sans chercher les véritables causes de la Nature. Cela signifie qu’un être humain qui cherche des réponses qui ne sont pas scientifiquement prouvées comme vrai  n’a qu’à aller les chercher dans la religion. Cet exemple peut s’illustrer par l’histoire de Galilée qui prouva scientifiquement que la Terre tournait autour du Soleil et non l’inverse, ceci lui causa beaucoup d’ennuis vis-à-vis de l’Église car cette découverte était incompatible avec la morale chrétienne qui prônait le géocentrisme. Il ressort ici que les autorités religieuses peuvent parfois maintenir une certaine forme d’ignorance volontairement.

Nous avons donc montré en quel sens la religion semble être une forme d’ignorance. Cependant, il serait faux de penser qu’un être humain se dirige vers la religion seulement pour avoir des réponses à des questionnements auxquels il ne peut répondre. Par conséquent, il faut donc se pencher sur les autres raisons qui font qu’un être humain rejoigne une religion.

On ne peut pas voir dans la religion qu’une forme d’ignorance car ça ne serait qu’une approche limitée. En effet, il existe de nombreuses autres formes que celle de l’ignorance qui ont fait qu’un être humain se décide à se tourner vers la religion.

Un être humain peut choisir de croire en une religion après avoir trouvé sa foi. Cette idée est soutenue par la philosophe Simone Weil qui fut une résistante durant la seconde guerre mondiale et qui était de religion chrétienne. Selon elle, lorsque l’intelligence d’un être humain éprouve ses limites, elle se porte alors vers la foi. Cette foi qui trouve sa source dans l’amour et la contemplation . On peut donc ici voir que l’amour et la contemplation que l’on porte à une religion et qui se traduit par la foi peut être une raison de se diriger vers cette religion sans toutefois être en accord avec l’histoire religieuse expliquée dans les textes sacrés. A ce moment là, vous appartenez à une religion sans cependant forcement croire aux textes sacrés .

On peut également voir dans l’attachement d’un être humain à une religion une source morale. Cette thèse est défendue par le philosophe allemand Kant dans son ouvrage Canon de la raison pure.   Cette idée découle du fait que selon lui, il est impossible de comprendre et d’apprendre sur des sujets qui dépassent les limites de l’expérience sensible. C’est à dire que tout ce qui relève des objets traditionnels de la métaphysique ou du divin tel que Dieu par exemple est l’objet de croyance et non de savoir. En effet, selon Kant savoir signifie être certains de quelque chose et d’être capable de le prouver à la différence de croire qui signifie que l’on croit en quelque chose mais qu’on ne peut pas le prouver. C’est donc pour cela que l’on parle de source morale lorsque notre croyance en Dieu est rationnelle. L’être humain n’est ici pas forcement ignorant tout en pratiquant sa religion car certes il croit en Dieu et en son existence mais il est rationnel car il sait qu’il ne peut pas prouver son existence.

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