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Philosophie, la religion

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Par   •  5 Avril 2018  •  Cours  •  1 366 Mots (6 Pages)  •  586 Vues

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La religion

  1. Définition nominale

On entend par religion le culte rendu à Dieu ou au divin, et celle-ci a un caractère sacré. Au plan de l’étymologie latine, le mot « religio » ne vient pas de « religare » (= relier) mais plutôt de « relegere » (= relire, recueillir, et pratiquer le rite avec scrupule). Examinons maintenant successivement les trois définitions réelles qui disent l’essence ou encore la vérité de la religion. Ces 3 définitions entrent en conflit : il y a tout d’abord le phénomène, ou encore le fait religieux ; puis la religion révélée ; et enfin la religion dite naturelle ou encore rationnelle.

  1. Définition du fait religieux par les sciences dites positives (E. Durkheim, G. Dumézil, C. Lévi-Strauss, M. Mauss)

Les formes élémentaires de la vie religieuse : la méthode qui est celle d’Emile Durkheim apprend tout d’abord que la religion est un fait social ou encore collectif, puis qu’il n’existe pas de religion universelle (par ex, il y a des différences entre la religion animiste, la religion monothéisme, ou encore le panthéisme), et enfin que l’objet universel du culte n’est pas Dieu mais le Sacré (par opposition aux profanes). Dans nos sociétés laïques, le dernier rite sacré est le rituel des funérailles : c’est une caractéristique essentielle de l’être humain. Le Sacré est pour Durkheim est fondamentalement ambivalent, sacré et maudis, interdit et obligé. Cette ambivalence est expliquée par  l’anthropologue René Girard dans un ouvrage intitulé La violence et le Sacré. Il y évoque le rite du sacrifice. En effet, le sacrifice du bouc émissaire ou encore de la victime émissaire est la résolution réelle de la crise d’un groupe ou d’une société. Il s’agit d’un conflit généralisé et interminable engendré par le désir mimétique. Le mécanisme de la victime émissaire met fin à la violence à l’injustice de la rivalité réciproque des individus. Selon R. Girard, le groupe reporte sur la victime la violence qui lui est inhérente. Le théâtre tragique grec est une variante du sacrifice. En effet, selon Aristote, il obéit au même principe : l’imitation (la mimesis) des passions sur la scène tragique effectue une purgation, cad une catharsis des mêmes passions. Le sacrifice a donc pour fonction de réguler la violence interhumaine, cad de « réconcilier les membres d’un groupe, si celui-ci ne possède pas encore un droit pénal ». D’un côté, la victime est tuée parce que tous la croient coupable de la crise au sein du groupe, et de l’autre côté, la victime est considérée comme étant sainte : elle est faite sacrée. Il y a donc une expérience religieuse, cad une expérience du sacré, chaque fois qu’il y a une expérience émotionnelle d’un groupe autour d’un objet ambivalent.

Au contraire, on peut dire que comme toute science l’anthropologie positive, cad qui explique des faits observables, est moralement et métaphysiquement neutre car sa méthode ne lui permet d’expliquer que des faits. Elle ne peut donc pas se prononcer sur le référent divin du langage religieux, cad sur l’être suprasensible et immatériel désigné par la croyance religieuse. La science est agnostique par sa méthode : elle est incapable de se prononcer sur la question de l’existence de Dieu

  1. Définition de la religion révélée

L’attitude religieuse consiste dans la foi, cad dans la certitude immédiate du sentiment de l’existence et de la perfection de Dieu. Cette certitude est tirée d’écritures inspirées par Dieu et reçues par un prophète. Ce prophète, ce porte-parole, est le témoin de la révélation et c’est pourquoi le croyant a foi en lui. Cependant, si la foi en Dieu se réduit à la confiance dans son témoin, alors la religion devient secte avec le témoin comme gourou (au mauvais sens du terme).

  1. Troisième et dernière définition : la religion dite naturelle

On la nomme aussi « religion rationnelle », car l’idée de Dieu est tirée de la raison qui appartient à la nature de l’Homme. Cette religion est parfois appelée déisme, et est par principe universelle. Il ne faut pas confondre le déisme et la science de Dieu, que l’on nomme la théologie rationnelle (ex : les preuves de l’existence de Dieu selon Descartes).

  1. Aporie (Platon)

Cette aporie consiste dans un célèbre dilemme. Ce dilemme est formulé par Euthyphron : « Est sacré, cad absolument juste, bon et vrai, ce que Dieu veut ». Socrate demande alors : « Est-ce parce que  des actions ont en elles-mêmes une valeur (la justice et la bonté) que Dieu les veut ; ou bien au contraire, est-ce parce que Dieu les veux qu’elles sont sacrées ? ». Dans le premier cas, les valeurs sont fondées dans la raison de Dieu, cad que Dieu n’est donc pas au-dessus de la raison. Celle-ci est le fondement de l’idéal car elle contient les idéaux du vrai et du bien. Dans le second cas, Dieu est au-dessus de la raison. Il est alors absolument incompréhensible, et peut être absurde ou irrationnel, Dieu n’est ni juste ni injuste. Cette aporie, cad cette impasse logique, oppose finalement dans l’idée de Dieu, d’une part son infinie raison et d’autre part son infinie liberté.  

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