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Pas de pensée sans langage, Hegel

Étude de cas : Pas de pensée sans langage, Hegel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Juin 2018  •  Étude de cas  •  2 466 Mots (10 Pages)  •  3 621 Vues

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Pas de pensée sans langage, Hegel

→ Présentation

→ lire texte

→ Intro

“C’est dans les mots que nous pensons. Nous n’avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité et par suite nous les marquons d’une forme externe, mais d’une forme qui contient aussi le caractère de l’activité interne la plus haute. C’est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c’est une tentative insensée. Et il est également absurde de considérer comme un désavantage et comme un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle-ci au mot. On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu’il y a de plus haut, c’est l’ineffable. Mais c’est là une opinion superficielle et sans fondement ; car, en réalité, l’ineffable, c’est la pensée obscure, la pensée à l’état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu’elle trouve le mot. Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie.”

Hegel, Philosophie de l’esprit (1817).

Introduction :

Le texte “Pas de pensée sans langage” est tiré de l’Encyclopédie des sciences philosophiques écrit par Friedrich Hegel en 1817, qui était un philosophe allemand. Hegel se destine tout d'abord à devenir pasteur. Il étudie la philosophie et la théologie. Par la suite il intègre l'université de Iéna et y enseigne. Il façonne alors ses perceptions philosophiques au fil des événements de l'époque (Napoléon) et de ses recherches sur l'histoire des peuples. Hegel enseigne la philosophie sous la forme d'un système unissant tous les savoirs suivant une logique dialectique (=est une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et d'interprétation).

Ce texte expose le rapport entre les mots, le langage et la pensée (thème du texte). La pensée dépend-elle alors des mots ? Les mots seraient l’expression du langage et serait indispensable à la pensée (idée centrale). Hegel soutient que les mots et seulement les mots donnent une réalité objective à notre pensée. Il explique d’abord ce processus d’objectivation de la pensée. Puis, il nous présente défavorablement la thèse selon laquelle l’ineffable est la pensée la plus haute. Enfin, il considère la pensée sans les mots comme étant fondamentalement obscure.

Premièrement, nous verrons donc que les mots sont les moteurs de la pensée, pour ensuite voir que la pensée peut être influencée par ce que l’on voit.

https://www.youtube.com/watch?v=wplpIJmoiAQ

I- Les mots, moteurs de la pensée

Tout d’abord, Hegel soutient que c’est dans les mots que nous pensons, qu’il n’y a donc pas d’extériorité entre pensée et parole ou plutôt entre l’acte de penser, d’avoir des idées et l’acte de parler, de faire des phrases. Ce qui signifie donc qu'on ne pense pas dans les images, les sensations ou les affects.

En effet, la philosophie pense avec des mots. Le langage serait la condition de la pensée. Dans la Grèce Antique, le terme « logos » signifiait à la fois le terme pensée et le terme langage.

Le langage est considéré comme le véhicule des pensées et des émotions. Il se traduirait par un système de signes, qui permet l'expression et la communication. Cependant, le langage est postérieur aux pensées. Il faut faire la distinction entre langue et langage. En effet, toute langue est un langage mais l’inverse n’est pas vrai. Il y a une dimension communautaire dans la langue. Le langage permet d’organiser les pensées et d’avoir des idées générales. Pourtant, on peut le considérer comme imparfait, et qui pourrait figer la pensée. Grâce aux signes simples, on peut en créer des complexes. Par exemple avec l’alphabet composé de 26 caractères simples, ont peut créer un dictionnaire de signes complexes. Concernant la nature du locuteur, elle n’a pas d’importance. En effet, chaque sujet possède son propre langage. Il ne faut pas restreindre le langage comme « vocal et écrit ». Ainsi, le langage des signes n’utilise ni le vocal, ni l’écrit.

De surcroît, la pensée proviendrait du langage. La pensée, de façon générale, est tout ce qui nous passe par la tête. En fait, penser, c’est être conscient d’une manière quelconque. On ne peut pas penser sans les mots. Les mots nous permettent de comprendre notre pensée. Hegel veut dire que c’est le langage en général qui nous permet de penser. Or, les mots ne sont qu’une partie du langage. Il y a aussi les signes, les gestes, les rites. Et quant aux mots, il y a ceux de la parole et il y a ceux de l’écrit. Il est pourtant vain d’essayer de prétendre penser sans se servir des mots. Pour Hegel, le langage n’est pas l’expression d’une pensée qui lui préexistait. Il est le moyen, pour la pensée, de se construire, de prendre forme, d’avoir une consistance réelle et précise, et de sortir de l’impression vague et indéterminée. C’est donc par le langage et par lui seul que nous pouvons penser. La pure pensée est un mythe. Nul ne peut dissocier le langage et la pensée.

Dans le texte, on peut voir que la pensée est d’abord subjective, c’est-à-dire connue du seul sujet à la première personne. Or, cette subjectivité ne lui permet pas de connaître sa pensée. Il faut donc qu’elle soit objective. C’est pourquoi Hegel précise qu’il faut que la pensée soit différenciée de notre intériorité. Si elle reste dans l’intériorité, elle reste subjective et donc elle n’est pas connue par le sujet lui-même comme étant sa pensée personnelle. En résumé, en donnant une « forme externe » à la pensée qui n’est que subjective, on lui permet d’être objective pour le sujet.

“C’est dans les mots que nous pensons. Nous n’avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective” (l°1-2) :

Ce sont les mots qui permettent de penser, c’est-à-dire d’être conscients de pensées réelles et déterminées puisque dans leur différence, les mots permettent justement de repérer le cheminement de la pensée. Pour Hegel, le langage est ce qui objective la pensée.

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