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Le travail, nécessité ou non ?

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Par   •  21 Janvier 2016  •  Dissertation  •  1 435 Mots (6 Pages)  •  870 Vues

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de Montgolfier

Robin

TS2

Le travail n'est il pour l'homme qu'une nécessité ?

        Le travail, du latin tripaliare « tourmenter avec un tripalium (instrument de torture ou pour ferrer les animaux) » désigne la négation par l'homme du donné naturel, son action, consistant à transformer la nature, à la cultiver, afin de l'accorder à ses besoins. Cette transformation porte donc l'empreinte de celui qui l'a façonnée.

A l'instar de son étymologie le travail est depuis le péché originel perçu comme une activité contraignante, « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » est il écrit dans la genèse, le travail apparaît alors comme une obligation, une exigence de la nature pour que l'homme assouvisse ses besoins, mais n'est il que cela ?

Nous verrons dans une première partie le rôle du travail pour l'homme puis dans une seconde partie son action libératrice et enfin pour terminer ses conséquences sociales.

        La notion de travail est un bon exemple de l'évolution de la philosophie en fonction de l'état social où elle s'exerce, en effet chez les philosophes grecs le travail était jugé indigne de l'homme véritable et était l’apanage des esclaves, le maître déléguant cette tâche à son esclave sans se rendre compte que ne préparant pas ce qu'il consomme, il se confond avec le monde dont il ne peut comprendre le sens puisqu'il ne le transforme pas, n'a pas d'influence sur lui; à la différence de l'esclave qui, lui, nie son être-là immédiat (Dasein), transforme le monde extérieur et l'humanise afin de lui imposer une nouvelle forme. Pour les grecs le travail semble alors n'être qu'une nécessité, ne contenant aucune noblesse, et est symbole du déterminisme et par conséquent de l'absence de liberté. Mais la nécessité du travail résulte alors d'une lutte de l'homme contre la nature, dans ce cas serait-ce parce l'homme n'est pas adapté à la nature, la refuse ? C'est ainsi que, selon Georges Bataille, « l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain ». Cela marque la forme particulière que prend le travail chez l'homme, qui non content de transformer des matières premières à l'aide de ses outils naturels, pense, conceptualise puis exécute pour concrétiser, car c'est le projet représenté qui détermine les modalités de l'action. Ainsi pour Marx « ce qui distingue d'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ».

Le travail de l'homme n'est pas immédiat, il est médiatisé par la pensée : alors que l'instinct animal agit immédiatement et selon la circonstance, l'intelligence humaine invente des outils qui, servant d’intermédiaires pour l'action, vouent l'homme au développement historique, par conséquent selon Marx « En même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent ». c'est ainsi que l'homme s'humanise en travaillant, car en ce faisant il mobilise et développe sa spécificité : la pensée.

Le travail en plus d'avoir un rôle humanisant a également des fonctions libératrices.

        L'importance de cette spécificité est signalé par Pascal : « L'Homme n'est qu'un roseau, le plus fragile de la nature ; mais c'est un roseau pensant », cette phrase n'est pas sans rappeler le mythe de Prométhée : à la différence des animaux, bien pourvus par la nature, l'être humain est au départ démuni de tout, mais c'est justement cette faiblesse de naissance qui finira par faire sa force car grâce à son travail et sa technique, l'homme est devenu le maître de son environnement.

En même temps qu'ils transforment la réalité extérieure et la propre réalité de l'homme, le travail et la technique semblent également libérer l'homme en l'affranchissant progressivement de la nécessité et en lui dégageant du temps libre : en satisfaisant plus rapidement et plus efficacement ses besoins l'homme peut travailler moins et se consacrer à la « culture » proprement dite, aux loisirs lui permettant de s'accomplir ailleurs que dans le travail. Pour Hegel, le travail permet à l'homme de différer la satisfaction de ses désirs et de ne plus être dans un rapport immédiat aux choses comme l'est l'animal. Son rapport aux choses et à la nature étant ainsi médiatisé par le travail, il devient indirect et pensé. Le travail est donc libérateur de la nécessité naturelle, c'est ainsi que pour Marx « Le règne de la liberté ne commence, en réalité, que là où cesse le travail imposé par le besoin et la nécessité extérieure». Cette libération permet à l'homme de s'appuyer sur le déterminisme naturel pour le détourner à sa raison, c'est la ruse de la raison (Hegel). Pour Kant « La nature semble même avoir trouvé du plaisir à être la plus économe possible, elle a mesuré la dotation animale des hommes si court et si juste pour les besoins si grands d’une existence commençante , que c’est comme si elle voulait que l’homme dût parvenir par son travail à s’élever de la plus grande rudesse d’autrefois à la plus grande habileté ». Le travail est donc libérateur des contraintes naturelles.

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