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Le bonheur propre

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Par   •  4 Mars 2017  •  Dissertation  •  3 988 Mots (16 Pages)  •  651 Vues

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Le bonheur

Introduction :

Kant affirme dans Fondement de la métaphysique des mœurs, que le bonheur ne peut pas être défini : nous ne pouvons dire avec certitude ce qui nous rendra heureux car pour cela il nous faudrait une connaissance absolue de nous-mêmes et du monde. Le bonheur n’est pas un idéal de la raison mais un idéal de l’imagination.

Le bonheur peut être conçu comme étant un sentiment concret ou bien comme étant une idée abstraite. S’il est quelque chose de concret le bonheur serait un vécu ou un ressenti, il s’éprouverait. Dans le second cas, il consisterait plutôt en un jugement porté sur sa vie. Si alors le bonheur est un jugement, là encore on peut le concevoir de plusieurs façons : un jugement visant à estimer si nous avons eu ou non de la chance. D’ailleurs on peut rattacher cette définition du bonheur à l’étymologie du mot « bonheur » signifiant bonne chance (« heur » en vieux français veut dire chance).

Toutefois selon Schopenhauer, on peut penser que le bonheur est un jugement parce que toute sensation est douloureuse : le bonheur désignerait en ce sens une absence de douleur ou de malheur.

Enfin, le bonheur sera encore un jugement si on le conçoit non comme un plaisir mais comme le contentement ou la satisfaction d’avoir bien agi : là encore il s’agit d’un jugement sur notre passé. Ainsi, selon les Stoïciens, le bonheur se réduit à la vertu : l’homme vertueux, qui agit bien, est heureux. Il ne s’agit pas ici d’une sensation, (on pourrait donc être heureux dans la souffrance) mais d’un jugement sur notre action passée et sur son caractère vertueux.

La distinction entre vécu et jugement  correspond à la distinction entre abstrait et concret ainsi qu’avec celle entre relatif et absolu : il est vécu, et ne dépend de rien d’autre, c’est quelque chose d’absolu ; mais si notre bonheur est un jugement qui compare notre sort à celui des autres, alors le bonheur provient d’une comparaison : il est relatif.

De plus, on peut se poser la question de la durabilité du bonheur. On peut le considérer de deux façons différentes : il est durable, tandis que le plaisir est éphémère. Mais on parle parfois d’un « instant de bonheur », et dès lors on distingue outre la durée le bonheur du plaisir, c’est l’idée que le bonheur est plus entier, qu’il désigne un bien-être complet du corps et de l’esprit, tandis que le plaisir ne concerne que le corps.

Le bonheur serait alors un état de satisfaction total et stable.

Enfin, le bonheur est ce vers quoi tout homme tend. Le bonheur est recherché par tout homme.

 Comment peut-on accéder au bonheur ? Qu’est-ce que le bonheur ?

 Le bonheur nécessite-t-il d'être recherché pour être atteignable ?

I. Le bonheur et la durée

A. Le bonheur se distingue du plaisir par sa durée

Les définitions du bonheur et du plaisir sont proches mais on peut distinguer ces deux états de satisfactions par la durabilité qui les distinguent : en effet, le véritable bonheur doit être durable. C’est d’ailleurs une caractéristique qui peut distinguer le bonheur du simple plaisir.

On trouve cette idée chez Aristote Livre I, 6 d’Ethique à Nicomaque : « une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l’œuvre d’une seule journée, ni d’un bref espace de temps »

On trouve aussi chez Montaigne cette idée qu’on ne peut juger du bonheur qu’au jour de sa mort. Non seulement parce qu’alors seulement on voit l’ensemble de sa vie, mais aussi parce qu’on voit sa manière de réagir face à la mort.

B. Il faut chercher le bonheur dans l’instant présent

L’espoir nous empêche d’être heureux (Pascal)

   Le bonheur est à chercher dans l’instant présent et l’espoir est un obstacle au bonheur.

Selon Pascal le passé et le présent sont des moyens  et notre seule fin est l’avenir. Ainsi il considère que  « nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et en espérant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

Pascal est pessimiste, et il ne pense pas que l’homme puisse trouver le bonheur, pas même en se concentrant sur l’instant présent, car il tombe alors dans l’ennui, c’est-à-dire la douleur de regarder sa misérable condition en face.

Le désespoir est la clef du bonheur

Comte-Sponville est quantà lui un peu moins pessimiste, et pense qu’en oubliant un peu le futur et en pensant un peu plus à l’instant présent il est possible d’être heureux. Ainsi, ce philosophe contemporain affirme, dans son Traité du désespoir et de la béatitude, que la clé du bonheur est de renoncer à l’espoir.

Selon lui, Platon s’est trompé, car il a confondu le désir et l’espoir. Le désir n’est pas toujours manque, c’est l’espoir qui est toujours manque : on peut désirer ce qu’on a, alors qu’on n’espère jamais ce qu’on a. Comte-Sponville sauve le désir et condamne l’espoir : l’espoir est un désir vain qui ne peut que rendre malheureux, qui détourne l’homme de son bonheur présent pour un bonheur hypothétique et qui ne dépend pas de lui.

Le bonheur appartient au passé

   Ainsi si pour certains le bonheur ne se trouve qu’à l’instant présent, d’autre, tel que Schopenhauer considère le bonheur comme rien d’autre que l’absence de malheur. Si le bonheur est l’inverse du malheur, il procède nécessairement d’un jugement sur notre passé.

Être heureux, c’est constater qu’on ne souffre plus. C’est donc toujours un jugement sur notre passé qui fait notre bonheur, par comparaison avec notre état présent. Le bonheur peut donc être conjugué au présent, mais il n’est reconnu que par un jugement sur notre passé.

Mais les moments les plus heureux de notre vie ne sont-ils pas encore plus beaux dans notre souvenir que quand nous les avons vécus ?

Car quand nous vivons ces moments, nous sommes pris dans l’action : nous ne savons pas ce qui va arriver, ni si ce bonheur va durer. Par conséquent nous n’en jouissons pas de la même manière que quand nous contemplons ces mêmes moments, une fois révolus, dans nos souvenirs : alors toute incertitude a disparu. Notre mémoire les embellit sans cesse et nous les idéalisons, si bien que le bonheur présent semble bien pâle en comparaison des bonheurs passés. Alfred Musset dira « Un souvenir heureux est peut-être sur terre plus vrai que le bonheur »

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