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L'être humain n'est-t-il pas un animal dénaturé?

Dissertation : L'être humain n'est-t-il pas un animal dénaturé?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2017  •  Dissertation  •  3 267 Mots (14 Pages)  •  876 Vues

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Accroche

Sujet définition – « homme »

« dénaturé »

problémati- que

annonce de plan

Présentation de la première partie

l'homme a perdu l'instinct

L'être humain n'est-il qu'un animal dénaturé ?

« Entre tant de merveilles du monde, la grande merveille c'est l'homme » affirme Sophocle. N'est-il pas celui qui ne se contente pas de vivre des fruits de la terre, mais laboure ses flancs pour en tirer sa nourriture, creuse ses entrailles pour y chercher le métal dont il fera ses outils. Animal intelligent, industrieux, entreprenant... Non vraiment, on ne voit pas en quoi l'homme pourrait bien être un animal dénaturé.

Commençons par définir l'être humain. Il est bien un animal, un mammifère, primate, proche cousin du chimpanzé avec lequel il partage plus de 99 pour-cents de son patrimoine génétique. Mais un simple coup d'œil jeté dans le monde autour de nous nous permet de constater qu'il a notamment développé une emprise inouïe sur la nature, et cela parce qu'il est le seul animal à s'être élevé au niveau du langage et de la maîtrise technique. Donc s'il fallait caractériser le rapport de l'homme à sa nature animale, il semblerait qu'on doive affirmer qu'il a augmenté, approfondi cette nature. Or que signifie l'adjectif « dénaturé » ? N'indique-t-il pas au contraire que cette évolution de l'homme a altéré, voire corrompu, perverti sa nature ? En quoi, encore une fois, un tel progrès évolutif implique-t-il une dénaturation ? Ne devrions nous pas dire au contraire que l'être humain est l'animal qui se hausse au-dessus de sa propre nature ? Le problème, au fond, n'est-il pas que l'homme étant libéré de l'instinct devient un animal, le seul, condamné à se régler lui même ? Mais alors ne court-il pas aussi le risque de la perversion ? N'est-il pas confronté au danger du déséquilibre, à la tentation de construire cette régulation autour de sa seule personne, de devenir « le tyran de lui-même et de la nature » (Rousseau) ?

Nous verrons dans une première partie que l'homme paraît effectivement au premier abord le moins adapté, le plus faible des animaux. Mais nous montrerons ensuite qu'il ne doit cette apparence qu'au fait qu'il a pris une route radicalement nouvelle dans la nature, celle de la conscience de soi. Nous verrons alors que cette évolution, si elle élève la puissance de l'homme, lui fait aussi effectivement courir un risque nouveau: celui de la chute, qui n'est plus un simple retour en arrière, mais l'effondrement dans la régression, la perversité.

* **

Pour commencer il est important de signaler qu'effectivement l'homme n'est pas un animal comme les autres. En effet, comme le dit Rousseau, contrairement à l'animal « qui est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans », l'homme ne dispose pas, dans sa nature, de moyens d'adaptation immédiats à son milieu naturel. L'animal, au contraire, dispose d'un corps qui porte les marques de cette adaptation spécifique (griffes, fourrure,

C'est-à-dire qu'il

a perdu l'adaptation immédiate à la nature

la situation humaine face à la nature, une situation angoissante

une dernière phrase montre que je suis en étroite liaison avec le sujet

Transition qui montre les limites de la première partie

puis pose une série de questions l'homme

bénéficie en fait d'une autre adaptation

la perfectibilité

au cœur de la nature humaine, l'activité

écailles, nageoires), mais, en outre, son comportement obéit pour la plus large part au mécanisme du déclenchement instinctif. En ce sens on peut bien affirmer que l'homme est un animal dénaturé.

En effet, si l'adaptation définit la capacité d'un corps vivant à développer des aptitudes lui permettant d'occuper une niche écologique, comment ne pas mesurer au premier abord l'immense fossé qui sépare l'homme de l'animal ? Voyons sa bouche, beaucoup moins puissante que celle de ses cousins primates, voyons ses membres antérieurs, incapables de lui servir à accélérer sa course en cas de fuite. Voyons, au bout de ses doigts, ses ongles minuscules, si atrophiés qu'ils n'ont plus la moindre utilité naturelle. Dans le mythe de Prométhée, lorsque les Dieux ordonnèrent à Epiméthée et Prométhée de distribuer aux différentes espèces les qualités qu'ils avaient créées pour elles, Épiméthée, tout occupé à sa tâche de donner ses griffes et sa fourrure au lion, ses cornes au taureau, ses nageoires au poisson... finit par oublier l'homme, et Prométhée, revenu inspecter le travail de son frère, trouve l'homme nu, c'est-à-dire dépourvu de toute adaptation spécifique précise. Cette nudité, on la retrouve dans un autre mythe, celui de la Genèse. Mangeant du fruit de la connaissance du Bien et du Mal, quelle est la première découverte d'Adam et d'Eve ? Ils découvrirent qu'ils étaient nus, et se sentent alors submergés par la honte.

Il y a donc bien en l'homme une certaine sortie de la nature qui s'expérimente en partie comme une perte, une dépravation. L'immense respect que vouent les cultures primitives aux animaux et aux plantes (totem) peut être lié à cette très vive conscience ressentie très tôt par l'être humain que, contrairement aux animaux, il n'a pas exactement de lieu qui lui soit propre dans la nature. Dès lors n'est-ce pas là la première raison de l'angoisse, ce sentiment si spécifique à l'être humain selon Jean Paul Sartre ? Sans doute, avec l'angoisse, puis-je expérimenter ma liberté, mais cette liberté se présente d'abord à moi sous les traits du dénuement, de l'absolue pauvreté. L'angoisse, peur sans objet, peur qui naît du sentiment de l'inconnu, de la prise de conscience du manque, du dénuement n'est-elle pas, elle aussi, un signe très sur de notre dénaturation

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