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Explication de texte spinoza

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Par   •  10 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 063 Mots (9 Pages)  •  1 581 Vues

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HAMMOU RANIA TL2  

EXPLICATION DE TEXTE 

                Le texte de Spinoza porté à notre attention dresse les frontières entre la liberté et l’esclavage.  Il est en effet question ici d’esclavage, mais pas au sens propre du terme. Il est véridique que le terme  « esclave » désigne  premièrement  un statut politique, et, renvoie à une réalité historique. Dans l'Antiquité, par exemple, est esclave un homme qui ne dispose pas du statut accordé aux êtres humains, et qui, littéralement, est  soumis au régime des objets et des outils. Effectivement, il peut être acheté, vendu ou encore loué, et est soumis à un commerce officiellement reconnu.  Bien que de nos jours, l’esclavage soit aboli, il existe toujours des formes d’esclavages modernes.

 Toutefois, au sens métaphorique, retenu ici dans le texte du philosophe hollandais, on dit esclave celui qui est aliéné, c'est-à-dire celui qui est au principe de l’action de quelqu’un, ou encore celui qui est dominé par un pouvoir perçu comme extérieur à lui-même comme les passions,  les désirs, la dépendance ou encore l’endettement. Pour les passions, cela signifierait donc que nous sommes impuissants  face à ces mouvements affectifs très vifs, qu’ils soient utiles ou non ; ce qui est « le pire esclavage », et, dans la même optique, un élan de déraison.  

Parallèlement, la liberté comme elle est définit dans ce texte, n’est pas justifié par le fait d’agir par tyrannie, c'est-à-dire agir seulement dans le but  de satisfaire ses désirs ou se procurer du plaisir sans se préoccuper d’éléments extérieurs, ce qui signifierait  donc agir avec déraison, mais ; tout au contraire,  d’agir avec raison, c'est-à-dire agir sous des lois morales, qui peuvent donc être universelles, puisque l’on agira d'après la maxime qui fait que nous pouvons aussi vouloir que cette maxime devienne une loi universelle.

De ce fait, la thèse de Spinoza  défend donc que l’homme libre soit celui qui vit « sous la seule conduite de la raison ». Ici, l’interrogation dégagée est donc de savoir si être libre,  c'est faire tout ce que l'on désire ; ou, autrement dit : perdons-nous notre liberté lorsque l’on obéit à des lois ? La liberté n’est elle donc pas, comme on le croit habituellement, une indépendance totale vis-à-vis d’une quelconque autorité qui viendrait la limiter ? Et, comment peut-il y avoir une relation entre la liberté et l’obéissance ?

                On pense généralement que « l’homme libre [est] celui qui agit selon son bon plaisir », or, comme le stipule Spinoza, cela n’est pas « absolument  vrai » ; et, par définition, ce qui n’est pas absolument vrai, c’est ce qui peut l’être en partie mais pas de manière totale. Conséquemment, on comprend qu’on se sent libre lorsque l’on n’est pas contraint, et,  que ce cela procure du plaisir. Toutefois, comme le précise le philosophe avec le terme « captif », qui connote une certaine idée de servitude et d’emprisonnement ; le désir dans sa spontanéité peut être la marque d’une certaine passivité et d’une contingence, c'est-à-dire le besoin de quelque chose qui n’est pas nécessaire. Effectivement, « être captif de son plaisir » c’est être prisonnier de ce dernier, et donc être incapable d’agir dans ses intérêts, mais seulement agir sous la conduite hédoniste et passive de l’assouvissement de son plaisir, ce qui est « le pire esclavage ».

Prenons l’exemple d’un des personnages mythiques crées par l’auteur Oscar Wilde : Dorian Gray. Ce dernier, envahi par la passion ardente de rester jeune à jamais, vend son âme au diable, et, c’est un tableau de son portrait qui vieillira à sa place. Néanmoins, après de longues années de péchés comprenant la luxure, Dorian Gray essaiera de se repentir lorsqu’il se rendra compte que le tableau est noirci par tous ses vices qui ont détruit l’âme du protagoniste. Malheureusement, à la suite de ce repentir hypocrite qui était fait par peur, le tableau de ce dernier n’en est que pire. Alors, il décide de poignarder son portrait, ce qui le tue. Ironiquement, c’est donc son désir d’une jouvence immuable qui lui ôta la vie, ce qui appuie donc l’argument du philosophe selon lequel «être captif de son plaisir »  rend « incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile », ce qui veut donc dire qu’il n’existe pas de notion de libre-arbitre pour celui qui est captif de son plaisir.

 Ainsi, le philosophe prétend que la liberté ne se trouve pas en l’exercice d’un vouloir, mais en l’exercice d’un pouvoir ; ce qui sous-entend que celui qui est libre, c’est celui qui possède les capacités d’agir dans le but d’atteindre quelque chose qui lui soit utile. C’est dans cette optique que celui qui est libre, c’est avant tout celui qui est capable de se libérer de ses désirs par la connaissance rationnelle, qui lui permettra de s’affirmer en  puissance librement car il dispose de la raison et n’est donc pas condamner à subir invariablement ses passions. Continuellement, posséder la capacité de savoir,  grâce à la raison, ce qui est nuisible ou ce qui est utile, c’est assurer la satisfaction de ses intérêts. C’est pourquoi le texte précise les termes « de son entier consentement » et « sous la seule conduite de la raison », car celui qui agit avec raison sera motivé à vouloir ce qui lui est utile et c’est ainsi et seulement ainsi qu’il pourra être libre par « entier consentement » et seulement « sous la seule conduite de la raison ».

Cependant, l’Histoire est la preuve que tous les hommes n’agissent pas sous la conduite de la raison. Véridiquement, celui qui agit seulement selon son bon plaisir devient vite un danger pour l’Homme, comme peuvent le démontrer certains écarts de liberté qui tissent le berceau de la tyrannie et qui favorisent les conflits et les guerres en tout genre, orchestrés par des tyrans égoïstement assoiffés par leur désir de pouvoir, dénués de toute raison. De plus, il est dit dans l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. », ainsi ; pour poursuivre notre explication, on peut se demander si le principe de la liberté et celui de la règlementation sont compatibles.

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