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Exemplier de références philosophiques sur la MORALE

Fiche : Exemplier de références philosophiques sur la MORALE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Août 2021  •  Fiche  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  347 Vues

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Exemplier de références philosophiques sur la MORALE

Francis Hutcheson, Recherche sur l’origine de nos idées de la beauté et de la vertu, trad A-D Balmès.

L’extrait de Hutcheson concerne l’affirmation d’un sens moral chez l’être humain. L’homme est par nature capable d’apprécier autre chose que ce qui sert son intérêt. Il est capable d’apprécier le bien moral, dans le comportement des autres et dans le sien, grâce à un concept nommé le sens moral. Cette appréciation relève de la sensibilité plutôt que de la raison. Nous sommes capables de sentir ce qui est moralement bon. Pour Hutcheson, l’approbation morale est le fait d’une sensibilité particulière, une perception du caractère vicieux ou vertueux d’une action dans la perception même de l’action. Une perception dans les perceptions.

Il prend l’exemple de deux hommes qui nous font la même action, l’un par pur altruisme et l’autre par contrainte. Même si l’action nous est également profitable, nous aurons quand même de différents sentiments à leur égard. On pourrait dire que cela ne fonctionne que pour le bien, or, pour le mal, c’est identique.

On retrouve cet exemple même quand les actions bonnes ne nous touchent pas et touchent autrui aussi loin soit-il. Ainsi, on va se servir de la raison pour apprécier les actions, et distinguer ainsi le sens moral et le sens naturel.

QU’EST-QUE HUTCHESON APPELLE LE BIEN/SENS NATUREL ?

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Rousseau suppose que la morale est avant tout affaire de sentiment, qu’elle est le résultat de l’association de l’amour de soi et de la pitié. S’aimer soi permet de se préserver et de persévérer dans son être. Mais un amour de soi sans limite serait dangereux. De la persévérance à la domination, le chemin est étroit. Ainsi, la nature était bien faite selon Rousseau, la pitié est un affect qui modère toute expression de soi contre autrui. Naturellement, l’homme, comme tout être vivant, n’aime pas souffrir. La souffrance d’autrui, lui revenant en écho, le touche dans sa sensibilité. En effet, le sujet imagine ce que serait cette souffrance pour lui, en la rapportant à soi. Il souffre donc avec l’autre, certes d’une intensité moindre, mais le mal quel que soit son degré l’indispose. Avec la pitié, il serait donc impossible de blesser quelqu’un d’autre, car ce serait se blesser soi-même, ce que l’amour de soi interdit. Pour Rousseau, la morale n’est donc pas une fin en soi, mais un moyen de se protéger en protégeant les autres, ce qu’il explique dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : « […] c’est elle (la pitié) qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée : Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais peut-être plus utile que la précédente : Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible. »

Sigmund Freud, Le malaise dans la culture, Chapitre VII

Pour Freud, distinguer le bien et le mal n’est pas quelque chose d’inné, car l’homme est attiré vers le mal, il le souhaite, donc le distinguer est impossible pour lui. Pour lui, distinguer le mal du bien vient du fait de risquer de perdre l’amour d’autrui et ainsi mettre en danger son propre-soi. Il met alors au même plan la volonté et l’action qui dans tous les cas sont semblables aux yeux d’autrui. En un sens, on peut comprendre chez Freud que ce n’est pas l’acte en lui-même qui rend mal l’acte, c’est la réaction de ce qu’il appelle l’autorité. C’est ce qu’il se passe dans le moi.

Or, avec l’arrivée du sur-moi, « les phénomènes de conscience morale sont élevés à un stade nouveau » dit Freud. C’est grâce au sur-moi que l’on peut parler de moralité. L’homme moral est alors celui qui possède ce moi qui l’empêche d’agir mal, et ce sur-moi qui l’empêche d’avoir des pensées immorales.

David Hume, Enquête sur les principes de la morale

Pour Hume, distinguer le caractère moral de quelqu’un, c’est d’abord se baser sur un caractère universel, sur lequel les hommes vibrent en accord. L’humanité est quelque chose qui est commune à tous les hommes selon Hume, alors bien que l’ambition personnelle puisse être plus forte dans de rares cas, la morale se repose sur ce principe d’humanité universelle. C’est une passion qui est commune à tous les hommes.

L’action morale est celle qui bénéficie à l’homme lui-même ou à la société. Pour distinguer qu’une action est bien ou mal, il faut d’abord s’interroger sur la portée de cette dite action sur mon être. Si elle affecte mon avarice et/ou mon ambition, l’action ne peut pas être considéré comme immoral car elle n’affecte que mon ego. Si, au contraire, elle affecte l’humanité ou l’homme lui-même, alors dans ce cas, la moralité entre en jeu.

René Descartes, Passions de l’âme – Le généreux et la générosité

Il s’agit de comprendre ce qu’est la « générosité », passion vertueuse qui a aussi un effet bénéfique sur d’autres passions moins heureuses. Lé générosité pour Descartes, c’est entreprendre ce qu’il y a de meilleur pour les autres, de faire des actions vertueuses et donc morales. Descartes s’interroge ensuite sur la caractérisation de ces êtres : il écrit que les hommes généreux (au sens qu’il donne à cet adjectif) « sont entièrement maîtres de leurs passions, particulièrement des désirs, de la jalousie et de l’envie, à cause qu’il n’y a aucune chose dont l’acquisition ne dépende pas d’eux qu’ils pensent valoir assez pour mériter d’être beaucoup souhaitée ». La réflexion cartésienne est ici assez proche de ce que nous avons vu dans le Manuel d’Epictète. Une juste estime de soi, en tant qu’être humain, consiste à comprendre ce dont nous sommes capables et ce qui dépend de nous. Grâce à la rationalité du jugement qui permet de voir clair, notamment en ce qui concerne notre propre être, nous cessons d’accorder de l’importance à ce qui n’en a pas ou qui en a peu. Cela nous permet de développer cette disposition affective de la générosité, que l’on pourrait opposer à l’orgueil et à la mesquinerie de celui qui veut tout pour lui-même : c’est un rapport à soi qui conditionne le rapport aux autres. Je n’envie pas les autres si je suis occupé à m’améliorer moi-même et à agir le mieux possible dans l’exercice de ma liberté. Un peu plus loin, Descartes écrit que les généreux sont maîtres « de la colère, à cause que, n’estimant que fort peu de choses qui dépendent d’autrui, jamais ils ne donnent tant d’avantage à leurs ennemis que de reconnaître qu’ils en sont offensés. ». Je n’aurai pas le comportement ni le ressenti du colérique qui est bouleversé par ce qu’il perçoit comme une offense de la part d’autrui, pour la bonne raison que je ne suis pas atteint même dans le cas où l’on me vise. C’est la même logique : les autres ne peuvent pas me fâcher, si ce qu’ils font pour me nuire me paraît secondaire, par rapport à ce que je peux moi-même faire en tant qu’être libre et responsable. Attention, cela ne signifie pas que la générosité est liée à un mépris des autres, au contraire. La conscience qu’a l’homme de sa propre valeur va de pair avec la reconnaissance de la valeur de tout autre homme qui, comme lui, est à la fois libre et défaillant.

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