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Comprendre et faire comprendre

Dissertation : Comprendre et faire comprendre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2019  •  Dissertation  •  811 Mots (4 Pages)  •  452 Vues

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Comprendre et faire comprendre :

Il convient aux amis de se donner nouvelle, de se mettre au fait l'un l'autre de toutes sortes d'états de faits qu'il nous semble bon, approprié, temps de faire savoir.

Paul Valéry présentait les mots comme des planches jetées sur un abîme avec lesquelles on traverse l'espace d'une pensée. Ce chemin de planches qu'on peut appeler conversation, qui se dessine, qui surgit, permettant l'échange peut s'avérer tortueux, il arrive qu'une planche jetée par un interlocuteur se disloque lorsqu'il est à notre tour de l'emprunter, précipitant notre naissante pensée dans l'abîme et nuisant à la qualité des échanges.

" Je ne sais pas quoi faire " c'est ce qu'elle me dit, je fais état de son embarras, l'ayant écouté d'une oreille sincère j'ai vécu mot à mot l'aventure qu'elle m'a raconté, les détails, les pourquoi.

Dans mon esprit c'est un chemin, assemblé d'une main d'orfèvre qui surplombe l'abîme, je l'arpente sagement, en fait l'expérience et réproduit en conscience tous les divers effets qu'une telle histoire, implantée hypothétiquement dans ma vie aurait généré chez moi.

Je l'ai maintenant vécu aussi et n'en suis pas peu fier, j'ai soupesé chaque mot à l'entrée de mon oreille afin qu'installé dans ma pensée il y pèse le poid qu'il convient, j'ai observé mon interlocutrice avec attention afin de ne pas dénaturer l'idée qu'elle m'expose. Je vais même jusqu'à atténuer ma personnalité pour introduire dans mon esprit, un sentiment ressenti à sa manière supposée, différente de la mienne, tout cela dans l'optique de comprendre au mieux, de ressentir de manière exacte le récit qui m'est exposé.

Ayant assimilé ce concentré sentimental comme il convient, il est d'usage d'émettre un avis et ce faisant, j'y tiens, d'essayer de donner à voir avec quel briot je viens de moi-même de vivre les instants qu'elle m'a décrit. Je me répands en commentaires, en questions, essaie d'affiner mon propos et opte pour une réponse médiane : "Je ne peux décider pour toi, cette décision repose sur un choix qui est tien, toutefois, te voyant si défaite, tu pourrais peut-être songer à changer de travail." Cette réponse qui fût la mienne n'a nullement rendu compte de la finesse des travaux qui l'ont généré. Si banales et consensuelles que fûrent les planches que j'ai jeté à ce moment la, je me fis la réflexion juste qu'elles n'étaient en rien semblables au majestueux chemin de bois qui avait recouvert l'abîme à l'écoute du récit. J'avais assimilé un chemin splendide et avait en réponse, jeté sur l'abîme quelques planches de maigre facture.

Il est exclus de détailler grossièrement notre réflexion avant de donner réponse. Il faut toutefois choisir ses mots avec grand soin de manière à exprimer un avis pertinent mais pas seulement. Je ne dois pas formuler une phrase qui m'est plaisante, ni une phrase qui lui est plaisante. Je dois formuler un assemblage de mots, de planches et les jeter sur l'abîme de façon à permettre un certain cheminement sur l'abîme

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