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Bac Blanc français: Dissertation: En quoi les paroles ou les pensées des personnages permettent-elles à un auteur de faire comprendre son point de vue sur le monde réel et sur l’individu ?

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Par   •  9 Septembre 2014  •  1 686 Mots (7 Pages)  •  1 792 Vues

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François Mauriac, dans Le romancier et ses personnages, 1933, écrit à propos des auteurs de romans : « Les

personnages qu’ils inventent ne sont nullement créés, si la création consiste à faire quelque chose de rien. Nos

prétendues créatures sont formées d’éléments pris au réel ; nous combinons, avec plus ou moins d’adresse, ce que

nous fournissent l’observation des autres hommes et la connaissance que nous avons de nous-mêmes. Les héros

de romans naissent du mariage que le romancier contracte avec la réalité. »

En quoi les paroles ou les pensées des personnages permettent-elles à un auteur de faire comprendre son point de

vue sur le monde réel et sur l’individu ? Vous vous appuierez sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez pu

étudier en classe, et sur vos lectures personnelles.

Lecture du sujet et réflexions préliminaires

La question est précise, et contient la problématique : En quoi les paroles ou les pensées des personnages

permettent-elles…

Cela implique une réflexion plutôt thématique, recherchant les types de personnages et la manière dont les auteurs

les ont représentés, ou les modalités de cette représentation du personnage.

Cela peut conduire à diverses sortes de plans.

La citation de Mauriac peut être utile : « nous combinons, avec plus ou moins d’adresse, ce que nous

fournissent l’observation des autres hommes et la connaissance que nous avons de nous-mêmes » et « Les

héros de romans naissent du mariage que le romancier contracte avec la réalité. »

Cela signifie que le romancier procède à une réflexion sur lui-même, sur les autres hommes, c’est-à-dire le monde,

puis construit des personnages plus ou moins composites. Ceux-ci représentent donc, implicitement et

logiquement, des aspects de la réalité qui nous environne, mais modifiés, interprétés, jugés, délimités, par la

capacité du romancier à voir le monde, ou par sa volonté de ne voir que telle ou telle partie du monde.

Mauriac ne dit à aucun moment que le romancier est un essayiste qui donne une opinion directement.

Donc on rejoint ce que la lecture de la question finale nous disait.

Quel plan ? Ou quels arguments ? Ou quels types d’exemples ?

Le personnage peut-être un porte-parole, plus ou moins visible : son statut de héros, ou de penseur, ou d’acteur

dans un monde proche du monde réel, permet de comprendre un point de vue, c’est-à-dire l’endroit où se place

l’auteur pour faire sa description, ou son point de vue au sens où il s’agit d’une opinion : le cas d’Etienne Lantier

est particulièrement propice à cela.

Voltaire prend aussi le Huron comme porte-parole, indirectement, puisqu’il nous le montre pensant, analysant la

société du siècle de Louis XIV, parlant à des personnages proches de cette réalité, soit qu’ils aient véritablement

existé, soit qu’ils soient le double littéraire de tel ou tel dignitaire de l’2glise ou de la royauté. Les exemples sont

faciles à trouver : la conversation avec les Huguenots permet au Huron d’entendre et de comprendre ce qu’un

autre personnage, le petit homme noir, explique sous la forme d’une leçon d’histoire politique, sociale et

économique.

On élargit sur Zola, et on trouve les personnages à fonction d’exemple, exemple de victime, ou de bourreau : la

description du travail des mineurs, les montrant miséreux, mais actifs, ou les montrant soumis à leurs employeurs,

ou victimes, fait comprendre une intention sociale, pas forcément dénonciatrice mais au moins sélective. Idem

pour L’Assommoir : les paroles de Coupeau, son langage vulgaire, les pensées de Gervaise devant l’alambic, les

paroles de Nana à son père, les racontars de la troupe des repasseuses dans l’atelier de Gervaise, sont bien une

description d’un Paris populaire, plein de petits défauts, donc on comprend que Zola a voulu nous faire sentir la

misère morale et sociale d’un quartier, la Goutte d’Or.

On élargit sur Hugo, Le dernier jour d’un condamné, et le personnage est porteur d’une idéologie contraire à la

peine de mort, le récit entier le montre, les discours que Hugo lui fait tenir sont révélateurs.

On revient à Zola, Nana est un personnage qui porte en lui assez de tares pour représenter le peuple vicié par son

éducation ou par les classes sociales aisées, puisque c’est une fille du peuple plutôt inculte et ignorante, mais sa

beauté physique et son absence de morale (pas de transmission par les parents, cf. L’assommoir) font d’elle une

proie consentante, une poule de luxe, ce qui permet de montrer l’immoralité du monde du spectacle, de la presse,

de la banque.

On revient à Maupassant : Duroy, surnommé Bel-Ami, représente le type de l’arriviste sans scrupules, et le monde

dans lequel il évolue est lié à la critique morale, même si Maupassant ne porte aucun jugement direct : ce sont les

autres personnages qui font le portrait de Duroy, ou ses pensées intimes qui le montrent comme amoral, ou le récit

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