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Commentaire texte de Bergson sur la conscience

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Par   •  8 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 598 Mots (7 Pages)  •  2 336 Vues

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PHILOSOPHIE

Modèle de corrigé

Expliquez le texte suivant :

Bergson, L’énergie spirituelle (1919)

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Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix ; puis, à mesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix.

La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

        Comment expliquer les variations d’intensité de notre conscience ? Telle est la nature de l’interrogation à laquelle se livre Bergson, en remarquant que la conscience n’a pas la même densité selon l’activité intellectuelle de l’homme.

C’est ainsi que dans un premier temps (lignes 1 à 8), Bergson analyse la disparition progressive de la conscience dans le cas d’une action qui peut à peu devient automatique ; avant d’envisager dans un deuxième moment (lignes 8 à 12), la situation inverse, c'est-à-dire quand la conscience atteint le maximum d’intensité. Cela lui permet de conclure (lignes 11 à 16), en tirant le bilan des deux cas qu’il a étudiés précédemment.

Le premier moment du texte (lignes 1 à 8) débute par une interrogation, qui permet à Bergson d’annoncer ce qui va constituer le premier objet de sa réflexion. Il explique, en effet, que lorsque l’une de nos actions devient automatique, c'est-à-dire étymologiquement de la même nature que celle d’un automate, la conscience disparaît de cette action. Il oppose ici action «spontanée » et action «automatique ». L’action spontanée utilise la conscience de l’homme, même si elle se fait naturellement. Elle reste, tout de même, le résultat d’une décision de l’homme qui choisit d’agir. Par contre, l’action automatique implique de comparer l’homme à un être non  conscient et qui agit de façon purement répétitive, parce qu’il a été exclusivement conçu dans ce but (un automate). Effectivement, l’action automatique, pour autant qu’elle existe chez l’homme, ne requiert pas l’intervention de la conscience, puisqu’elle ne résulte pas d’un choix délibéré de l’individu qui agit.

C’est cette différence entre action spontanée et action automatique que Bergson explique ensuite (lignes 2 à 8), avec l’exemple du processus d’apprentissage d’un exercice. En effet, dans ce type d’apprentissage, on peut, comme le fait Bergson, distinguer deux étapes. Dans un premier moment, il faut apprendre tous les détails de l’exercice demandé et son mode d’exécution. Cela demande alors beaucoup d’attention et la conscience est donc, à ce moment, essentielle. Dans ce cas, chaque action exige de la part de celui qui la fait une décision, donc une réflexion préalable, ce qui permet comme le dit Bergson de faire des «choix ». Puis, au fur et à mesure que cette acquisition se fait, l’exercice devient «naturel » pour celui qui l’exécute, qui n’a donc, dès lors, plus besoin d’y prêter la moindre attention. Alors effectivement, la conscience devient progressivement de moins en moins utile. C’est notamment le cas des principales acquisitions motrices de l’homme (la marche par exemple) qui exigent, au départ, de l’enfant, une grande attention et deviennent, pour l’adulte, parfaitement automatiques. On trouve aussi ce phénomène dans le travail à la chaîne, et dans la répétition de gestes qu’il implique de la part de ceux qui l’exécutent, ainsi que cela peut se voir, par exemple, dans le film Les temps modernes de Charlie Chaplin, dans lequel on voit des individus dont le comportement est totalement dirigé par la «cadence » imposée par la machine.  

Cependant, il faut bien noter que, même dans l’action automatique, persiste le choix de l’individu qui agit, mais la différence avec l’action spontanée est que ce choix n’est plus conscient. On trouve donc ici chez Bergson une idée qui apparaissait déjà au 17ème siècle chez Leibniz quand celui-ci évoquait «les petites perceptions ». Selon Leibniz, nous recevons en permanence par nos cinq sens des perceptions, mais nous n’en avons pas conscience car, comme l’action automatique, elles sont devenues pour nous habituelles, et n’exigent plus d’attention de notre part. Seule une importante variation d’intensité de ces perceptions infimes peut les faire revenir à notre conscience, mais pour autant elles ont un rôle capital sur nos actions, car elles nous informent sur le monde qui nous entoure. Ainsi, chez Leibniz, comme chez Bergson, l’habitude fait passer de la conscience à la non-conscience des actions ou des perceptions qui ne requièrent pas d’attention de notre part.

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