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Comment savoir ce qui est juste ?

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Par   •  29 Novembre 2021  •  Dissertation  •  3 516 Mots (15 Pages)  •  457 Vues

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Comment savoir ce qui est juste ?

« J’aimerais le tuer plus que tout, cependant si je m’y autorisais je franchirais un point de non-retour » Ainsi pense le super-héros Batman lorsqu’il s’interroge sur le jugement qu’il devrait porter sur le Joker. Le joker est un tueur en série qui n’a de cesse de s’échapper de prison. La seule personne capable de l’arrêter, Batman, est incapable de se salir les mains. Une logique utilitariste voudrait que Batman tue le joker pour éviter la mort d’innombrables innocents. Batman fait-il ici preuve d’égoïsme ? Serait-il mieux de rompre avec ses principes pour sauver des vies ? La figure de super héros intervient quand la justice des hommes ne peut résoudre un problème. Le super héros enfreint alors ironiquement la loi pour faire appliquer la sienne. Batman a perdu ses parents de manière injuste d’où sa volonté d’être le bras de la justice. Cependant Batman peut-il faire de sa justice la justice ? Le justicier Batman est-il juste ? rien n’est moins sûr. Pour y répondre il faudrait déjà savoir ce qui est juste. Être juste, c’est l’idée que l’on est en adéquation avec le bien. On suppose donc l’existence d’un bien et d’un mal et le juste consisterait à être en accord avec le bien. Il suffirait alors d’appliquer de manières équivoques des règles universelles pour être juste. Se positionner ainsi c’est supposer que l’homme a la capacité de penser le bien et le mal et par là même, le juste comme l’injuste. Ainsi, on peut parler de conscience morale pour qualifier la faculté de juger conformément à des critères de bien ou de mal.  Nous interroger sur la conscience morale permettrait alors, de discerner ce qui fait la différence entre le bien et le mal soit le juste et l’injuste. Dans une volonté de savoir ce qui est juste,  nous nous interrogerons sur la problématique suivante ; d’où vient la morale ?

Pour répondre à cette question nous verrons dans une première partie que la conscience morale est un sentiment. Nous analyserons en quoi ce sentiment est inné et si cela implique une conception du juste qui se voudrait universelle. Néanmoins, dans une deuxième partie nous verrons qu’une conception innée de la conscience morale n’est pas suffisante à définir ce qui est juste. Ainsi nous verrons en quoi la conscience morale est le résultat d’un savoir. Sachant que les savoirs diffèrent de chacun, cela ferait de l’idée même de morale une idée relative. Ainsi nous verrons en quoi il y aurait une conscience morale relative à chacun. Soit une vision de la justice qui nous est propre. Enfin dans une troisième et dernière partie, nous verrons que dans la réalité il ne suffit pas de savoir ce qui est bien ou mal, que la réalité est plus complexe. Cela nous conduira à penser que la conscience morale consiste à avoir des principes et alors comprendre que la justice n’est pas juste, elle s’ajuste.

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Tout d’abord en partant du principe que la conscience morale est innée, on peut souligner qu’elle caractérise l’Homme. Dire que la morale est innée c’est dire que l’on partage une morale, une morale universelle. Une morale qui vaudrait pour tous en tout temps. Il est cependant évident que notre morale subi un certain conditionnement social ; les événements vécus altéreraient alors notre morale. Dans ce sens, il faudrait que l’homme s’isole des sociétés pour comprendre la morale innée et ainsi savoir ce qui est juste.  Il y a une conscience que l’homme éprouve et qui le fait agir dans une direction plutôt que dans une autre. Une conscience qui fonctionnerait à l’instar d’un instinct. L’homme sans réfléchir sentirait alors ce qui est bien ou mal. L’homme ne sait pas ce qui est juste, il le sent. Pour le sentir il s’agirait là de faire taire le bruit ambiant de nos semblables. Se détacher de la compétition sociale et de l’intérêt particulier lié aux apparences et au qu’en dira-t-on. Se détacher de nos affects et intérêts superficiels donc. Le juste ne doit dans ce sens pas être le fruit d’un calcul, d’un raisonnement. Il faut écouter son cœur, son âme. Rousseau écrit « Conscience, conscience, instinct divin, céleste et immortelle voix, guide assuré d’un être ignorant et borné, mais libre ». ; Ici on comprend que sans réfléchir, on sent ce qui est bien et ce qui est mal. La conscience morale est un don de divin. Un don qui permet à l’homme de se distinguer de l’animalité. Si la conscience morale est un don l’homme n’aurait en principe pas besoin d’une éducation sociale pour éveiller celle-ci. En effet, puisque la conscience morale n’aurait pas besoin d’être éduquée pour être acquise. La société alors viendrait dépraver une conscience morale, que l’on puise à la racine même de notre origine. C’est l’éducation de notre morale qui serait l’altération d’un sentiment naturel à l’Homme. Ainsi, pour savoir ce qui est juste,  il faudrait se délivrer de nos chaînes et s’échapper là où nul autre pourrait corrompre notre conscience morale. Le juste, le vrai, lui est loin de la Métropole de Batman.

Au fil de ce raisonnement on se rend compte que la conscience morale alors, est de l’ordre du sentiment et non de la raison. Tout homme serait donc capable de sentir ce qu’il faut faire. A la naissance nous serions tous égaux face à la morale. Ce qui suppose alors que nous serions entièrement responsables de nos actes. Ainsi faire le mal comme le bien est du ressort de notre arbitraire. C’est quelque part une liberté qui nous est propre. Cependant ce n’est pas sentir le bien qui va nous pousser à le faire. Pour Batman, combattre le crime est juste. Cependant l’homme chauve-souris combat le crime exclusivement la nuit, là où il pourrait aussi le faire le jour. Comme évoqué précédemment l’homme est libre de pousser sa conscience morale à prendre telle ou telle direction. En suivant ce raisonnement on pourrait également faire le mal non pas par ignorance ou par erreur mais en connaissance de cause ; Le Joker sait que tuer quelqu’un est mal cela ne l’empêche pas d’opérer pour autant. Il est de notre entière responsabilité de faire le bien ou le mal. Ainsi, faire le mal serait une liberté de choix . Un choix personnel, non pas une erreur mais bien un acte fautif. Les hommes sont alors égaux dans ce sens. Ce qu’un homme peut exiger à un autre, l’autre pourrait l’exiger en retour. Comme Rousseau nous l’indique, les droits que nous offrent la liberté sont soumis à des devoirs. Faire le bien implique alors le devoir de prendre des mesures pour le faire. Cependant il est possible d’agir non pas en droit mais en fait. Il s’agit ici de réaliser quelque chose sans pour autant être soumis au devoir. Un dirigeant prenant le pouvoir suite à un coup d’Etat, dirige bien le pays. Cependant il le dirige en fait et non en droit puisque pour prendre le pouvoir en droit il aurait dû suivre les devoirs imposés pour le devenir ; soit être élu pour une démocratie. Faire une chose en « fait » serait donc de l’ordre du mal là où faire une chose en droit serait du ressort du bien. Un enfant vole des friandises, il les a alors obtenues en fait. Les obtenir en droit voudrait qu’il se soumette au devoir qu’implique ce droit soit, acheter ces friandises. Voler les friandises serait donc perçu comme mal là où il serait juste de les acheter. Nous avons vu dans cette première partie que le concept de conscience morale est inné à chacun, elle se sent. C’est ce qui fait quelque part notre humanité. Cependant dans une société développée il est évident que l’homme doit nourrir sa conscience morale d’information. Le Justicier Batman quant à lui, lorsqu’il applique la justice contre ses ennemis les « méchants » il agit en fait et non en droit. Ce qu’il fait n’en est pas pour autant qualifié d’injuste. En réalité, une conscience morale instinctive s’avère obsolète dans nos sociétés développées. Une morale qui viendrait du ressentiment se présente en réalité comme un laissé aller, un pathos. La conception du bien ou du juste absolu sans être instruit s’avère être un sofisme

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