Texte libre

Le Piano

Le soleil venait de finir sa course pour laisser place à la Lune, qui éclairait de sa lumière pâle, les rues de Montmartre. Il était 10 h du soir et je venais à peine de sortir de ma faculté. J'avais passé la journée entière à travailler et maintenant que cela était fini, je ressentais le poids de tous ces efforts sur mes épaules. J'étais terriblement fatigué.

Le chemin pour rentrer chez moi n'était pas long et heureusement je fus rentré plus vite que prévu. J'habitais un immeuble parisien ordinaire. C'était un immeuble habité essentiellement par des étudiants. J’y occupais le 5e étage. L'appartement était grand et donnait vue sur le sud. C'était un immeuble de façade haussmannienne à cinq étages avec un grenier. Bien qu'assez vieux, il avait été rénové 5 ans auparavant. Les couloirs étaient certes un peu poussiéreux, mais ils donnaient une impression de paix et de quiétude profonde qui me plaisait beaucoup.

Mon appartement, quant à lui, était composé d'une pièce de vie assez grande, d'une cuisine, d'un salon, d'une salle de bains et d'une toilette. Les murs étaient couverts d'une assez vieille tapisserie, d’un vert opaque, que les propriétaires m’avaient demandé de laisser en état. Il se dégageait de cette maison une odeur assez particulière, très douce, très agréable. C’était un mélange de fleurs, qui traînait de si delà, attendant patiemment d'être arrosées, de vieux livres et de café.

En plus de cela, habitant au dernier étage, j'avais eu la chance de posséder un bout du grenier. Il était étroit et poussiéreux et je n'avais jamais mis les pieds dedans. Je savais cependant que la propriétaire y avait disposé quelques cartons appartenant à sa famille dont elle ne se servait plus et m’avait même autorisée à y jeter un coup d'œil si je le souhaitais.

Cet appartement était petit, mais chaleureux. Dans le salon se trouvait un magnifique piano de la marque Locke d'un noir si puissant qu’il avalait une partie de la lumière présente dans cette pièce. Dès mon plus jeune âge, mes parents avaient mis un point d'honneur à ce que j'ai une éducation autant intellectuelle qu’artistique, et donc, à l'âge de 5 ans, il m'avait mis au piano, et depuis ce jour-là, je ne m'en étais jamais lassé.

Ce soir-là, j'étais tellement fatigué que, à peine rentré chez moi, j'étais aller dans ma chambre me coucher. Mais pourtant je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'avais si mal à la tête. Cela m'apprendra à travailler autant. Ma tête semblait être sur le point d'exploser et mes oreilles sifflaient. Mon teint était devenu aussi pâle que la lune qui brillait dehors. J’avais froid et puis d’un coup si chaud. Mes cheveux restèrent collés à mon front tant j’avais sué Cette nuit-là, je pensais sincèrement que j'allais y rester et que ma vie si courte se finirait ainsi.

Ce supplice dura pratiquement toute la soirée est ce n’est que vers minuit que je commençais à me sentir mieux.

Soudain, un frisson me parcourir le corps et tous mes sens se mirent en alerte.

J'avais cette terrible intuition que quelque chose n'allait pas, que c'était très proche de moi. Je me forçais à respirer un peu plus bas puis je tendis l'oreille. Je pensais avoir mal entendu, mais en écoutant une deuxième fois, je prêtais plus attention au son que j'entendais. C’était du piano, une belle mélodie, elle envahissait et tous mes sens et me donnait la chair de poule. Au début, je pensais à me rendormir, songeant sûrement qu'il s'agissait d'un voisin, mais c'est beaucoup trop proche. J’avais alors une seule certitude, quelqu’un s'était introduit chez moi et jouait du piano.

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