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Berlin pendant la Guerre froide

Commentaire d'oeuvre : Berlin pendant la Guerre froide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 247 Mots (5 Pages)  •  2 883 Vues

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DM d’histoire[pic 1]

Analyse de document

      En 1945, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’URSS partagent l’Allemagne et Berlin en quatre zones d’occupation. La ville devient rapidement un enjeu très important pour les puissances occidentales et les régimes communistes, et connait alors une succession de crises durant la période de la guerre froide. Le document qui nous intéresse ici est une caricature parue dans le St Louis Dispatch en 1948 du dessinateur de presse américain Daniel R. Fitzpatrick. Elle représente une des crises majeures de Berlin, le blocus de celle-ci organisé par les communistes en juin 1948. A travers cette illustration l’auteur dénonce la politique de l’URSS en Allemagne au lendemain de la 2ème guerre mondiale et au début de la Guerre Froide.

Alors en quoi ce document illustre-t-il l’enjeu que représente Berlin au début de la Guerre Froide ?

Pour cela, on s’intéressera d’abord au contexte de sa réalisation et ensuite sur le point de vue de l’auteur.

     Cette caricature réalisée en 1948 intervient dans un contexte d’après-guerre. En effet le 8 Mai 1945, l’armée Allemande capitule et la 2nd Guerre Mondiale prend fin, ce qui est perçu par les alliés comme une libération et une victoire de la démocratie, tandis que la population allemande réagit de manière très variable même si la majorité y voit une défaite évidente. L’Allemagne ruiné tant économiquement qu’humainement et matériellement, va bénéficier  de l’aide des alliés victorieux d’Hitler, les Américains, les Anglais, les Français et l’URSS qui commencent à occuper le territoire vers 1948. Ils se sont découpé le pays en quatre secteurs (chaque secteur étant attribué à un pays) et en une zone spéciale pour Berlin (qui constitue une enclave car elle est en zone soviétique) qui sera occupée conjointement par les quatre Puissances.  Il faut alors distinguer la RFA qui domine la partie ouest de l’Allemagne et de Berlin, et la RDA, gouvernée par les Russes, qui possèdent les parties est et en particulier qui encerclent Berlin. A cause de cette configuration géographique, la ville de Berlin va être le cadre des débuts de la guerre froide.  Au mois de juin 1948, pour relancer l’économie, Américains, Anglais et Français symbolisés par leur drapeau respectif dans l’image, décident de la création d’une nouvelle monnaie dans leurs secteurs. Staline voit ce système monétaire comme une provocation capitaliste et l’unification des zones comme un affront.  Le cadre dans lequel intervient la caricature de Daniel Robert Fitzpatrick n’est pas anodin étant donné qu’à cette période chaque camp essaye d’une manière ou d’une autre de véhiculer avec la propagande une vision bien précise et orientée du monde qui les entoure. L'image de l'ours a souvent été utilisée pour représenter symboliquement la Russie et par extension l'Union soviétique. Ici, les soviétiques (en particulier Staline) représentés sous les traits de cet ours aux griffes acérées (identifiable à l’étoile sur sa casquette qui fait référence à l’armée rouge), enserrant Berlin-ouest, reprochent alors leur influence économique sur l’Allemagne et en particulier sur Berlin. Ils décident donc de bloquer les voies d’accès terrestres aux secteurs occidentaux par  la mise en place d’un blocus de la ville pour « asphyxier » Berlin Ouest et obliger ces trois pays à partir pour contrôler toute la ville. L’ours symbolise bien cette volonté de conquérir le monde, en effet il a l’air de manger Berlin comme une proie sans en laisser une miette. Le fait que cette proie qu’est Berlin soit plutôt imposante par rapport à ce prédateur qu’est l’ours et qu’il commence à la manger sans même avoir fini de l’attraper (il reste un espace entre ses pattes) signifie que la Russie avait peut-être les « yeux plus gros que le ventre » et étaient surement trop amitieux en s’aventurant dans cette  «conquête » de Berlin. C’est un encerclement de la ville plutôt agressif : les deux pattes avant de l’ours sont anormalement longues. Les griffes prédominantes et pleines de sang montrent la violence de cette attaque qui se referme sur la ville et les pressions que subissent les occidentaux.  Cependant ces derniers ne tardent pas à réagir. Ils veulent défendre Berlin contre l’expansionnisme soviétique. Le  problème principal était de libérer l’état de siège de Berlin ouest. La solution trouvée est un ravitaillement des zones internes de Berlin Ouest par un pont aérien intense et cadencé. Au printemps 1949, les soviétiques stoppent leur blocus devant son inefficacité. C’est principalement afin de stopper un flot d’émigration croissant que subit la république démocratique allemande, que les soviétiques prennent la décision de construire un mur en plein cœur de  Berlin. Ce mur sera appelé «Mur de la honte » par les Occidentaux car selon eux il devrait faire honte à ses initiateurs ou à une communauté plus large qui soutient la séparation ou reste passive devant la situation. Ce mur, acmé de la guerre froide, qui va perdurer durant de nombreuses années est donc  la conséquence d’une situation économique, sociale, morale et politique très difficile au sein de l’Allemagne et plus particulièrement à Berlin, qui oppose des idéologies très différentes qui ne peuvent coexister. C’est le symbole à l’origine de l'évolution des relations internationales et d’une certaine bipolarisation de l’Europe et du Monde pendant la Guerre Froide.

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