Une pièce de théâtre se ressent-elle ou se comprend-elle?

Introduction

Le théâtre est à la fois un genre littéraire bien défini et une représentation scénique. Chaque dramaturge se forge donc sa propre opinion sur ce qu’est réellement le théâtre.

Giraudoux est l’un des plus grands romanciers puis dramaturge du 20eme siècle. On remarque chez lui une très grande variété de style : En effet, il peut s’appuyer sur des mythes grecs tout en les modernisant, ou bien s’inspirer du folklore allemand. Il écrit même quelques pièces comiques. C’est grâce à sa rencontre avec Louis Jouvet, comédien et metteur en scène, que Giraudoux commence à écrire des pièces de théâtre. Lors de l’été 1937, Jean Giraudoux écrit L’impromptu de Paris en s’inspirant de la pièce de Molière L’impromptu de Versailles. Dans cette pièce, il expose ses grandes idées sur le théâtre. Il fait dire à l’un de ses personnages : « Le mot comprendre n’existe pas au théâtre ; le vrai public ne comprend pas, il ressent… Ceux qui veulent comprendre le théâtre sont ceux qui ne comprennent pas le théâtre. Le théâtre n’est pas un théorème, mais un spectacle. »

On peut donc se demander si une pièce de théâtre se ressent ou se comprend.

Dans une première partie, nous verrons qu’en effet, le vrai public ressent une pièce de théâtre, Puis dans une seconde nous montrerons qu’il est quand même nécessaire de comprendre une pièce de théâtre.

I. Le mot comprendre n’existe pas, on ressent

1. Comique de geste = pas besoin de comprendre pour apprécier = mise en scène

(Premièrement) Une pièce de théâtre est constituée de nombreuses répliques distribuées entre chaque personnage, mais aussi de didascalie. Ce sont des notes fournies par l’auteur précisant l’action, le jeu des acteurs ou la mise en scène. Grâce à ces didascalies le spectateur peut profiter pleinement du spectacle.

Par exemple, dans L’île des esclaves de Marivaux, lors de l’arrivée des deux personnages sur l’île, Arlequin boit, « siffle », « chante » et rit. Le spectateur peut alors apprécier le spectacle juste en regardant et sans chercher à comprendre. En voyant Arlequin bouger sur scène, le public peut immédiatement ressentir l’émotion qu’a voulu faire passer Marivaux en faisant bouger ainsi les personnages.

De plus, la mise en scène est aussi très importante dans une pièce de théâtre. En effet, par exemple dans Huis clos Sartre précise que la pièce se déroule dans « un salon du Second Empire ». Si le lecteur se contente de lire la pièce de théâtre, il a du mal à visualiser le décor. Alors que s’il la regarde cela lui permet de mieux le visualiser et cela lui permet également de pouvoir apprécier le travail effectué par le metteur en scène pour se rapprocher au plus de ce que voulait réellement l’auteur.

Ainsi, le public apprécie la pièce en admirant le jeu de rôle des acteurs, ainsi que la mise en scène. Le théâtre n’est pas un texte, mais un spectacle joué par des acteurs. On ne peut donc pas parler de théâtre si l’on ne voit pas sa représentation sur scène.

2. Sentiments = moment forts

(De plus) Chaque pièce possède des « moments fort ». C’est adire des moments important dans l’histoire qui provoque des émotions cher le public.

Par exemple à la fin de la pièce de Musset, On ne badine pas avec l’amour, le personnage de Rosette meurt. A cet instant, quand le spectateur apprend cette nouvelle, il ne peut s’empêcher de ressentir de la tristesse envers ce pauvre personnage. C’est donc un moment fort de la pièce qui fait appel aux sentiments du spectateur.

Ou par exemple dans Huis clos de Sartre, à la fin de la pièce également, Estelle essaye de tuer Inès avec un coupe-papier pour éliminer l’obstacle qui, selon elle, l’empêche d’avoir une relation amoureuse avec Garcin. Or à cet instant, Inès se met à rire et se moque d’Estelle : «Tu sais bien que je suis morte » car ils sont en enfer. Ce moment dans Huis clos est très important car c’est à cet instant qu’Estelle réalise qu’ils sont vraiment en Enfer, qu’ils sont morts. Le spectateur peut ressentir plusieurs émotions à cet instant : Il peut percevoir la joie diabolique d’Inès de pouvoir se moquer d’Estelle, mais il peut également ressentir la déception qu’éprouve Estelle lors de cette prise de conscience.

Ainsi le public ne cherche pas à comprendre la pièce car il est bercé par l’histoire, il ressent la pièce à travers les émotions qu’éprouvent les personnages.

3. Théâtre reflet de la société = les spectateurs se retrouvent dans les personnages

(Ensuite) En regardant une pièce de théâtre, le spectateur s’identifie immédiatement à l’un des personnages de la pièce. De ce fait, il ressentira plus intensément les sentiments qu’éprouve ce personnage.

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