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Selon vous, la lenteur est-elle la solution pour échapper aux maux de notre époque très marqué par la vitesse ?

Synthèse : Selon vous, la lenteur est-elle la solution pour échapper aux maux de notre époque très marqué par la vitesse ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2020  •  Synthèse  •  962 Mots (4 Pages)  •  956 Vues

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Thème : Goûter la lenteur

Sujet : Selon vous, la lenteur est-elle la solution pour échapper aux maux de notre époque très marqué par la vitesse ?

Dans une société en constant rapport avec la vitesse, il est devenu difficile de s'en échapper au quotidien, au point où la lenteur peut être considérée comme un luxe. En effet d'après le modèle de la globalisation, le monde actuel s'organise autour de l'idée de vitesse, que ce soit de plaisir, de consommation; une vitesse de connexion entre les choses, les objets et les gens, dans une politique de surconsommation, parfois, et dont le but est le haut rendement. D'après ce modèle, il est clair que la vitesse marque notre époque. Cependant celle-ci peut être aliénante lorsque l'on colle ce modèle à notre vie. La lenteur, au delà du luxe que l’on peut lui accorder, paraît être une solution non sans a priori. Il s'agira de tenter d'expliquer l'efficacité de la lenteur. La lenteur est-elle véritablement efficace pour éviter aux humains les effets néfastes de la société moderne toute en vitesse ? Nous allons voir dans un premier temps l'a priori lié à la lenteur ainsi que ses effets néfastes, puis dans un deuxième temps, il s'agira de montrer que la lenteur peut être la clef vers de meilleurs rapports au monde.

La lenteur souffre d'à priori et tend à obstruer les possibles, elle est mise en avant par exemple avec la dépression qu’elle peut occasionner, si l’on  ne s’accorde pas à ce monde où tout va vite. Dans le livre de George Perec, Un homme qui dort, 1967 le personnage est totalement déconnecté du monde, voire coupé du temps. Une dépression lié à la lenteur où l'homme n'a plus qu'à se laisser mourir, sur son lit. Ceci représente la société actuelle, où ne rien vouloir faire, et même repousser à plus tard est le maître d'ordre. L’un des écueils de la lenteur est aussi la procrastination, dont on traite dans un article du Figaro: « Procrastination : 85% des Français sont concernés par ce fléau » de Léa Lucas mettant en garde face au fait de reporter ses tâches. Le fait de toujours reporter à plus tard, pour gagner du temps et par conséquent être plus libre, ne produit finalement que l'effet inverse. Cette « lenteur » dans les actions est donc contre-productive ; faire les choses rapidement permet de se sentir mieux, plus serein, motivé et productif. L'idée de vitesse est souvent associée à la ville, aux déplacements rapides, à la proximité ,  et par conséquent la lenteur s’associe à la campagne, aux espaces ruraux. Dans Madame Bovary, 1857 et Gustave Flaubert, cette lenteur présente à la campagne est vite associée à de l'ennui. En effet Emma Bovary décrit le paysage de la campagne comme répétitif, immuable ; rien ne s'y passe, rien ne change, la lenteur est désignée par la répétition, l'inertie. Par conséquent elle est le reflet de la vie d'Emma qui s’échappe et se rêve en lecture.

Dans cette société moderne où les maux que la vitesse peut infliger sont évidents et conséquents, la lenteur semble également comporter un risque. Toutefois, il faut dépasser ces préjugés selon lesquels la lenteur et la passivité ou l’inaction fonctionneraient nécessairement ensemble. La lenteur, du point de vue de l’équilibre par exemple, serait une la solution pour parvenir à être épanoui.

Et si cette lenteur était finalement utile dans le monde du travail et dans notre vie de tout les jours, et ainsi synonyme de réussite ? En effet dans le monde du travail, le fait de faire une sieste pour reposer son esprit permet de gagner en efficacité, comme l'atteste l'article de Eve Ysern « Tout va trop vite ! Et si on ralentissait ? » Prisma media publié en 2013. Une sieste de 20 minutes permet de gagner en vingt pour-cent d’efficacité. Mais également une meilleure sociabilité au sein de l'entreprise, une communication entre collaborateurs plus efficace et une plus grande place accordée à l'intuition et à la créativité. Mais cette lenteur est souvent stigmatisé comme honteuse, comme évoqué dans l'article de Frédérique Doyon, « Eloge de la lenteur » ledevoir.com, la vitesse est gratifiée alors qu'elle dissimule souvent un mal de vivre, et une fuite devant le sens de l'existence. La lenteur souffre de préjugés liés au travail, comme la paresse, l'ennui ou encore l'atrophie des facultés intellectuelles. Frédérique Doyon met en avant le fait de prendre son temps tout comme Eve Ysern, avec le mouvement du slow food qui ramène au mouvement du slow ; se sont ajoutés le slow sexe, citta slow. C'est alors un art de vivre, où le temps serait une « gourmandise qui exige un gourmet et non un bâfreur » dit Thierry Paquot. Cet art de vivre peut aussi être assimilé à une pratique : Le yoga. Comme démontré dans la photographie d'Eric Bouloumié Personne pratiquant du yoga dans un jardin public de Bordeaux (24 Mai 2012), la lenteur représenté par le Yoga exprime la recherche d'une vie antérieure, tout comme Sylvain Tesson, Sur les chemins Noirs, 2016 mais alors que Sylvain Tesson prône la rupture avec le monde moderne, Eric Bouloumié nous montre la recherche d'équilibre entre la lenteur et la monde moderne : il ne s’agit pas de s’ériger contre la vitesse. Cette recherche d'équilibre est également présente chez Frédérique Doyon. Une vie uniquement vécue exclusivement en vitesse ou exclusivement en lenteur ne peut donc pas fonctionner, il s’agit de « doser » cela avec parcimonie.

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