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Une moralisation par le rire

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Par   •  26 Janvier 2016  •  Cours  •  2 703 Mots (11 Pages)  •  1 798 Vues

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Introduction

I- Une moralisation par le rire

1- Ridicule et disconvenance

2- La critique de la société

3- Une philosophie de la nature, théâtre et éthique

II- Une création autonome

1- Le primat du rire et du plaisir

2- Farce et carnaval

3- Le plaisir du spectacle

III- Une éthique du rire

1- Le théâtre médecin

2- Le théâtre du monde

3- La catharsis comique

Introduction

La dissertation sur œuvres fonctionne de la même manière que dissertation hors programme. Le seul changement est dans la gestion des exemples. Si l'oeuvre est une pièce, tout doit être tiré de là. Les exigences sont évidemment beaucoup plus grandes sur la précision des exemples qui, dans ce cas, doivent être des citations. S'il s'agit de plusieurs œuvres, il convient évidemment de chercher plus les ressemblances que les différences lors de l’élaboration du plan, mais sans nier les différences et tenter à tout prix de les réduire à un dénominateur commun. Ainsi, il faut aussi essayer de parler chaque fois des trois pièces, d’en évoquer deux vite et d’approfondir l’exemple d’une, ou alors de faire des parallèles. Si l’une des pièces ne rentre pas dans un moment du plan, le dire franchement et en faire éventuellement une transition, ou simplement un écueil que l’on va justifier, sans simplement se contenter de faire remarquer que cela ne correspond pas…

Commentez et discutez, à partir des trois pièces, ces affirmations de René Bray : « Molière nous dit qu’il veut corriger les hommes et la critique s’évertue à justifier cette affirmation de circonstance. En vérité, il ne pense qu’à nous faire rire. Le théâtre n’est pas un moyen, c’est un but. La comédie n’a pas sa fin hors d’elle-même, dans une moralisation par le rire à laquelle personne ne peut ajouter foi […] : elle est une création autonome qui se justifie par sa seule existence, par la force avec laquelle elle s’impose au spectateur ». (Molière, homme de théâtre, Paris, Mercure de France, 1992)

L'idée est celle d’un rire gratuit chez Molière, qui ne viendrait pas d’une moralisation ou d’une quelconque intention morale, mais du seul désir de faire rire. Il y a donc un refus de donner à l’œuvre de Molière une autre intention qu’elle-même : une comédie pour faire rire. Cela s’oppose à la fois à ce que dit Molière de ses œuvres et à ce que tout un pan de la critique a voulu voir dans l'oeuvre de Molière. On se place ainsi dans la dimension autotélique des œuvres de Molière.

C'est une opinion critique, qui le place dans les querelles critiques. D'où l'usage d'un ton péremptoire, polémique (personne ne peut ajouter foi, la critique, etc.).

« Molière nous dit qu’il veut corriger les hommes et la critique s’évertue à justifier cette affirmation de circonstance »: Le discours commence donc en parlant de Molière et de ses déclarations critiques. On peut penser à la préface apologétique du Tartuffe : « l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes » « rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts ». Premier placet présenté au roi sur la comédie du Tartuffe : « le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j’ai cru que, dans l’emploi où je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle ». Corriger : idée de moralisation, en même temps de punition, qui renvoie à la notion de catharsis comique même si ce n'est pas dans une vocation médicale. Or, l'affirmation est de circonstance, c-à-d par commodité, ponctuelle, mais non sérieuse ou réellement révélatrice de la manière de Molière. Or, l'attaque est non contre hypocrisie de Molière, bien sûr, mais contre la critique qui fait des efforts, « s’évertue », pour justifier une opinion apparemment absurde et dictée par les circonstances : censures, poursuites, etc. La critique scolaire a orienté l’interprétation du comique moliéresque dans le sens d’une visée morale, d’une catharsis comique purgeant les individus de leurs défauts et de leurs travers, cf. Bénichou : « le théâtre agit comme spectacle, et c’est par l’intermédiaire d’une mise ne œuvre spectaculaire qu’il peut exercer une action morale, et suggérer telle ou telle conduite ».

« En vérité, il ne pense qu’à nous faire rire. » : Affirmation de l'opposition à cette opinion et volonté de rétablir la « vérité ». La négation ne … que exclut tout autre moyen. Formule très péremptoire : le « il » désignant Molière, le critique se faisant l’interprète des idées du dramaturge.

« Le théâtre n’est pas un moyen, c’est un but » : ici, autotélisme du théâtre qui n’a pour but que lui-même, et qui ne serait pas le véhicule d’une idéologie. L'opposition asyndétique rend l'affirmation plus forte. La comédie renvoie à elle-même, elle n'est pas orientée vers un objectif, mais est à elle-même sa propre fin. Il y a donc le refus d’instrumentaliser le théâtre de Molière, qui n’est pas là pour faire passer des messages. La suite de la citation ne servira qu’à expliciter ces idées.

« La comédie n’a pas sa fin hors d’elle-même, dans une moralisation par le rire à laquelle personne ne peut ajouter foi […] » : encore une fois, le discours se fonde sur une négation pour contredire les propos des critiques contre lesquels il se place.

« Elle est une création autonome qui se justifie par sa seule existence, par la force avec laquelle elle s’impose au spectateur » : l'autonomie de la comédie est proclamée encore plus fort, en invoquant la véritable indépendance de l’œuvre qui est encore mieux

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