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Une charogne, Baudelaire

Commentaire de texte : Une charogne, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 562 Mots (11 Pages)  •  248 Vues

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Séquence 1, séance 12

Lecture linéaire du texte 4 (œuvre intégrale)

Texte 4 de l’œuvre intégrale : « Une charogne » (extrait, vers 1à 16 puis 37 à 48 ) , Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, XXVII, Charles Baudelaire (1857). Strophes 4 à 8.

Introduction

Eléments de contexte

        

« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » écrit Baudelaire dans le projet d’épilogue aux Fleurs du Mal. « Une charogne » est  le poème XXVII du recueil des Fleurs du Mal  de 1857 section Spleen et Idéal, de Charles Baudelaire. Il se situe entre les poèmes « Le serpent qui danse » et « De profundis clamavi » tous inspirés par Jeanne Duval. Le poème est composé de douze quatrains alternant alexandrins et octosyllabes en rimes croisées. Le poème a pour thème un cadavre en décomposition qui étrangement permet au lecteur d’assister à la naissance d’une « fleur du mal », et de comprendre les étapes de l’activité poétique, leur sens et leur importance. Baudelaire, poète inclassable, fait le choix avec ce poème d’un thème nouveau : l’horrible, le répugnant pour déclarer son amour. Le titre « Une charogne »  a averti le lecteur : il s’agit de la description d’un cadavre en décomposition. Le thème est à la fois novateur et provoquant, annonçant horreur et laideur mais aussi destruction causée par la fuite du temps.

Problématique

Comment le poète remet-il en question une conception de l’art qui ne devrait s’intéresser qu’à la Beauté ?

Comment, de cette « boue » fait-il de l’« or » ?

En quoi ce poème peut-il être lu comme un véritable manifeste poétique / Art poétique ?

Annonce des mouvements du texte

Dans les trois premières strophes du poème (qui en compte 12), le poète s’adresse à la femme aimée : au détour d’une promenade, ils découvrent le cadavre d’une femme. Nous verrons deux mouvements dans ce poème, d’abord des vers 1 à 16, le cadavre en décomposition puis des vers 37 à 48, la comparaison à la femme aimée.

Lecture expressive

Lecture linéaire

Strophe 1

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,

        Ce beau matin d’été si doux :

Au détour d’un sentier une charogne infâme

        Sur un lit semé de cailloux,

  • Dans la première strophe dès le premier vers, le poète s’adresse à une personne à travers l’apostrophe et l’emploi de la deuxième personne du pluriel, qui a ici une valeur de politesse, rappelant la poésie galante (qui va être subvertie ! ) . Le lecteur comprend qu’il s’agit de la femme aimée avec l’adresse « mon âme ». le cadre présenté est plutôt bucolique avec les expressions « beau matin si doux » « sentier » ou le mot « cailloux » (amorce du champ lexical de la nature). Le poète évoque un souvenir comme le confirment les temps du récit, le passé simple « nous vîmes » ou l’imparfait « ouvrait ». Il s’adresse à la femme aimée avec un souvenir commun par le pronom personnel « nous ». Pourtant à ce cadre idyllique s’ajoutent des éléments différents puisque le substantif « charogne » apparaît dès le vers 3. En outre, l’adjectif qualificatif qui le suit « infâme » vient rimer (rime suffisante) avec « âme », le poète ainsi manie l’ironie dans son poème comme on le voit au vers 2 par les expressions hyperboliques « si doux ». (adjectif mélioratif renforcé par l’adverbe d’intensité « si ») La promenade romantique, en amoureux, va être sans cesse contrebalancée par la description de la carcasse en décomposition. Et cet entrecroisement est rendu évident par le schéma des rimes.
  • « Lit » : de rivière mais aussi connotations amoureuses.
  • A la fin de la première strophe et au début de la deuxième, débute la description de la charogne qui est comparée à « une femme lubrique », le cadavre est personnifié avec le mot « jambe » ainsi que les mots « suant » et « ventre », la charogne est présentée comme un modèle qui pose pour l’artiste. On remarque les indices à connotation sexuelle tels que l’adjectif « lubrique »et « brûlante », le participe présent « suant » et la pose du cadavre « jambe en l’air », « ventre » qui fait référence à l’intimité. Enfin le terme « exhalaisons » rappelle le parfum de la femme mais il prend ici une connotation négative et se transforme en « puanteur ». Baudelaire établit un lien entre la femme aimée et le cadavre décomposé. On peut même dire que la femme disparaît au profit de la charogne à partir de la deuxième strophe et ne revint qu’à la dixième. A travers cette description, Baudelaire vise la précision par la comparaison et il fait aussi intervenir les sens de la vue, du toucher et de l’odorat : par les synesthésies, il donne vie à ce qu’il décrit.

Strophe 2

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,

        Brûlante et suant les poisons,

Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique

        Son ventre plein d’exhalaisons.

  • A la fin de la première strophe et au début de la deuxième, débute la description de la charogne qui est comparée à « une femme lubrique », le cadavre est personnifié avec le mot « jambe » ainsi que les mots « suant » et « ventre », la charogne est présentée comme un modèle qui pose pour l’artiste au travers de ce champ lexical du corps. On remarque les indices à connotation sexuelle tels que l’adjectif « lubrique »et « brûlante », le participe présent « suant » et la pose du cadavre « jambe en l’air », « ventre » qui fait référence à l’intimité. Enfin le terme « exhalaisons » rappelle le parfum de la femme mais il prend ici une connotation négative et se transforme en « puanteur ». Baudelaire établit un lien entre la femme aimée et le cadavre décomposé. On peut même dire que la femme disparaît au profit de la charogne à partir de la deuxième strophe et ne revint qu’à la dixième. A travers cette description, Baudelaire vise la précision par la comparaison et il fait aussi intervenir les sens de la vue, du toucher et de l’odorat : par les synesthésies, il donne vie à ce qu’il décrit. Le cadavre reprend vie, avec une posture suggestive et qui semble délibérément impudique (commenter « cynique »)
  • « Comme » comparaison
  • Assonance en « an »

Strophe 3

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

        Comme afin de la cuire à point,

Et de rendre au centuple à la grande Nature

...

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