Travail sur l'adversaire

TRAVAIL SUR L’ADVERSAIRE

1- Quel sens donnez-vous au titre qu’Emmanuel Carrère a donné à son livre?

Je crois que le titre L’Adversaire, signifie une sorte de dualité entre le bien et le mal qui se cache à l’intérieur de Jean-Claude Romand. Dans le livre, on en fait une représentation religieuse : « Ils auraient dû voir Dieu et à sa place ils avaient vu, prenant les traits de leur fils bien-aimé, celui que la bible appelle Satan, c’est-à-dire l’Adversaire. » (p.28) Ici, l’auteur souligne qu’au moment de la mort de ses parents, à défaut de finir leur vie en contemplant le film entier de leur vie et des choses accomplies, ils ont plutôt vu le triomphe du mensonge et du mal ; Satan. J’ai l’impression que sous ses allusions religieuses, se cache une explication plus simple. Romand menait un combat quotidien entre ses mensonges et la vérité. L’Adversaire, c’est l’être qu’il prétendait être, il est le mensonge incarné. Cet Adversaire c’est ce qui ment en Romand, c’est ce refuge pour se masquer de la réalité. Le roman témoignera de cette dualité entre son soi réel et cet Adversaire qui, malheureusement, l’emportera et finira par remplacer l’homme qu’il est réellement.

2- Expliquez et commentez cette citation tirée du livre (pp. 99-100) : « Sous le faux docteur Romand, il n'y avait pas de vrai Jean-Claude Romand. »

Je crois que ce que l’auteur veut démontrer dans cet extrait, c’est qu’à force de se laisser emporter dans ses mensonges, Jean-Claude Romand est devenu un simple masque sous lequel ne se cachait plus rien. En effet, nulle part dans le roman le meurtrier ne semble vouloir prendre le dessus sur ses mensonges. Au contraire, il les laisse diriger sa vie jusqu’à y perdre sa propre identité. À force de prétendre d’être quelqu’un d’autre, il s’est perdu, à ne plus savoir qui il était réellement. C’est à croire qu’il ne ment pas seulement pour tromper, mais pour y croire lui-même. Il échappe au monde réel en était pas capable de toujours faire la différence entre son imaginaire et la réalité. Dans le roman, il avouera d’ailleurs aux psychiatres qu’il se devait de croire à ses propres mensonges, jusqu’à ne plus pouvoir distinguer la vérité du mensonge: « Mais après, je ne savais plus si c’était vrai ou faux. Je n’ai bien sûr pas le souvenir de l’agression réelle, je sais qu’elle n’a pas eu lieu… » (p.70) À mon avis, le meurtrier à tellement bâti sa vie sur des faits mensongers, qu’il ne laissait plus rien à son identité réelle. Ce qui, au final, nous laisse un homme vide de sens sous ses mensonges.

3- Avez-vous aimé ce livre? Pourquoi? Qu’est-ce que ce livre vous a appris sur la vie et les rapports humains à notre époque?

J’ai beaucoup aimé cette œuvre littéraire de Emmanuel Carrère, pour plusieurs raisons, mais majoritairement pour ses réflexions sur la psychologie humaine. En effet, de constater que pour Jean-Claude Romand, c’était plus facile d’éliminer tout son entourage que de faire face à son mensonge ça m’a vraiment fait réfléchir à l’importance qu’on donne au masque social dans notre société. L’évolution psychologique du personnage principal nous témoigne de cette pression incroyable

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