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Sur les Cannibales de Montaigne, 1595

Commentaire de texte : Sur les Cannibales de Montaigne, 1595. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 686 Mots (7 Pages)  •  791 Vues

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Lecture analytique n°1 : Sur les Cannibales de Montaigne 1595

INTRODUCTION :

Le XVIème siècle est le siècle des Lumières mais aussi le siècle de la découverte (santé).

Montaigne est un auteur du XVIème siècle. En 1570 il se désintéresse de sa fonction de magistrat et décide de commencer à écrire les Essais. « Je suis moi-même la matière de mon livre » raconte-il. Les Essais sont des textes portant sur des réflexions le concernant et sur les sujets de la vie quotidienne. Ils sont constamment renouvelés ( tout au long de sa vie, Montaigne apporte de nouvelles choses). Montaigne présente ses textes comme un « journal » d’un « homme » à la recherche de la sagesse. En 1562, l’auteur se rend à Rouen pour voir les « cannibales ». Il n’a pas encore commencé à écrire et exerce toujours sa fonction dans le droit. Son texte Sur les Cannibales apparaîtra dans les Essais Livre I. Nous allons étudier un extrait de ce texte portant sur la façon dont sont comparés les Indiens d’Amérique aux Européens et ce que Montaigne en pense. Nous répondrons à la question suivante : Quel regard Montaigne pose-t-il sur les cannibales ? Tout d’abord Montaigne décrit les cannibales et pour finir il fait une critique implicite des Européens.

PLAN :

  1. Une description objective des Sauvages de leurs mœurs et coutumes.
  1. Un peuple étonnant qui force l’admiration.

Efficacité de l’argumentation de Montaigne qui force l’admiration du lecteur. (Il connait les sauvages que grâce à des récits et à la rencontre de 2 d’entre eux à Rouen).

MISE EN AVANT DES QUALITES DES INDIENS D’AMERIQUE

PHYSIQUES :

L’extrait commence sur l’évocation des combats (présent) des cannibales qui font la guerre loin,

  • «  font des guerres (…) au-delà de leurs montagnes, plus loin sur la terre ferme » (l.1 /2)

Montaigne trouve qu’ils sont très robustes, forts.

Sur leurs armes de guerre

  • «  n’ayant d’autres armes que des arcs ou des épées de bois, aiguisées par un bout, à la façon des fers de nos épieux » (l.3)

Tournure restrictive qui souligne la singularité de leurs armes ; défense rudimentaire et fragile.

Et sur leur nudité pendant leurs combats

  • «  guerres où ils vont tout nus » (l.2)

Antithèse qui renforce le caractère vulnérable de ces Indiens (adverbe « tout » qui signifie entièrement modifiant l’adjectif « nus » et accentuant leur fragilité apparente) / contraste avec  la dureté des combats = renouveaux.

INTELLECTUELLES :

Grâce à leur technique de combats :

  • «  C’est une chose étonnante que la dureté de leur combats » (l.4)

Contraste avec le portrait qu’il a fait précédemment. Structure empathique : c’est + que (soulignement) « dureté de leur combats» vise à forcer l’admiration du lecteur.

Montaigne insiste sur le caractère déroutant de la guerre entre les cannibales → regard admiratif de leur force. Avis perso. de Montaigne exprimé sous la forme de l’évaluatif «  étonnant », c’est aussi un modalisateur, un indice de la subjectivité de l’auteur.

Et à leurs stratégies guerrières :

  • «  car, pour ce qui est des déroutes et de l’effroi, ils ne savent pas ce que c’est » (l.5)

Ignorance de ces techniques euro. Toutefois (car = explicatif) ils disposent de leur force pour leur stratégie de guerre, elle est d’une violence extrême. Chez eux, ce qui se substitue à la stratégie c’est justement leur force extrême.

SOCIALES :

  • «  celui qui en est le maître fait une grande assemblée des gens de sa connaissance » (l. 8/9)
  •  «  il donne au plus cher de ses amis l’autre bras » (l.11/12)
  • «  puis en deux, en présence de toute l’assemblée, l’assomment à coups d’épée. » (l.12/13)
  • «  en mangent en commun ; ils en envoient aussi des morceaux à ceux de leurs amis qui sont absents » (l.13/15)

A travers la description du rituel est mise en avant la notion de partage, de convivialité, de rassemblement, de réunions qui président à l’acte d’anthropophagie (cannibalisme) chez les Indiens et semble constituer une marque d’amitié forte, de reconnaissance, de distinction et relever de l’honneur. Cet aspect révèle clairement que cet acte est culturel et non animal.

  1. Un peuple qui ne manque pas de susciter l’effroi (terreur).

Après avoir présenté les combats et donc les qualités des sauvages, Montaigne choisit de décrire avec détail le déroulement de la capture des ennemis et la façon dont ils sont traités et le rituel cannibale.

  • « Après avoir longtemps bien traité leurs prisonniers et avec tous les agréments auxquels ils se peuvent penser » (l.7)

Ironie = antiphrase ou double interprétation ? On peut comprendre différentes choses : soit que les cannibales prennent infiniment soin de leurs prisonniers avant de les manger ou bien qu’ils font preuve de cruauté envers eux.

  • « Cela fait, ils le rôtissent et en mangent en commun » (l.13)
  • « Ce n’est pas comme on pense, pour s’en nourrir, ainsi que faisaient anciennement les Scythes : c’est pour manifester une très grande vengeance. » (l.15/16)
  • « Ils commencèrent à abandonner leurs manière ancienne, pour suivre celle-ci. Je ne suis pas fâché que nous soulignions l’horreur barbare qu’il y a dans une telle action. » (l.25/27)

Balancement formé par le présentatif c’est et le parallélisme de construction qui vise à rétablir une vérité, à déconstruire des idées reçues ; contraste paradoxal qui confère aux Indien cannibales d’une dimension symbolique et morale  (refus de l’auteur de les réduire à des barbares).

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