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Supervielle, Marseille, Débarcadères, 1927

Commentaire de texte : Supervielle, Marseille, Débarcadères, 1927. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  1 449 Mots (6 Pages)  •  5 847 Vues

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SUPERVIELLE, MARSEILLE, DEBARCADERES, 1927 surréaliste

Comment le poète donne à voir une nouvelle Marseille ?

I. La métaphore marine

1. De la ville à la divinité marine

– « sortie de la mer » : assimilation de Marseille et de la mer. Mer à l’origine de la vie sur terre. Accent mis sur « l’apparition » de la ville. Soudaineté du surgissement en deux mots. Phrase nominale.

a) Apparition de la ville, vue de la mer.

b) Allusion à l’Antiquité :

- Marseille fondée comme colonie grecque par des Phocéens (colons grecs d’Asie Mineure) en - 600 sous le nom de Massalia.

- surgissement, Aphrodite1/Vénus sortant de l’onde >Vénus anadyomène (Botticelli : 1485, Titien : 1520-1525, Ingres : 1808-1848).

- « avec ses poissons de roche, ses coquillages et l'iode » : rythme ternaire est-ce le mouvement de la houle, produits de la mer constitutifs de la ville. Les poissons et les coquillages ne sont pas seulement aux étalages du marché, ils sont en elle comme si elle était la mer.

- port : présence de marins, référence au voyage maritime : « baluchon d'un marin ». + voyage lointain « singe »

2. l’imprégnation du monde humain par le monde marin

a) le port :

- « l'iode » (air),

- « Et ses mâts », « en pleine ville » = illusion d’optique. Les mâts sont au centre de la ville, à peine distincts des passants (« disputent ») = hauteur des mâts/taille des passants. Concert de paroles.

- « toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer » : les ancres créées par les hommes qui ont équipé leurs navires se transforment en animaux carnassiers prenant possession de la ville qui est devenue mer. Allitération occlusives et fricative > le mordant et la douceur en même temps

- « Et la lune est un singe échappé au baluchon d'un marin ». Le marin a mis la lune au nombre de ces cadeaux exotiques en sa possession, et elle lui échappe.

b) la ville

- « Ses tramways avec leurs pattes de crustacés » : image dérivée du rapprochement entre une réalité, les perches des tramways, et l’image obsédante de la mer. Machine/animal. De plus, « sont luisants d'eau marine » ajoute une notation de matière aux impressions visuelles. Car les perches brillent au soleil

- « Et les cafés », « le trottoir » :

« un bruit de pieds et de chaises frétillantes» : chaises devenues poissons.  > Animalisations marines

« hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore » : transformation suffisamment profonde pour donner aux humains cette apparence mystérieuse d’une lumière venue d’ailleurs et du plus profond d’eux-mêmes : phosphorescence. Cf poissons phosphorescents. Animalisation marine

Tout ne fait qu’un : la mer et les hommes, les constructions…… se confondent

II. L’humanisation de la nature

1. un hymne à la vie

a) la vie exprimée par l’hyperbole

- «Le beau rendez vous de vivants » : rencontres humaines favorisées par la ville ; «  qui lèvent le bras » : pétanque /façon de parler

- l’amour : déesse de l’amour issue de la mer; sujet «Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles » : l’amour est montré sans pudeur, en pleine lumière ; les ancres « qui mordillent » la ville amoureusement. Evocation de la « gorge » = poitrine des femmes = sensualité.

- l’enfantement : « enfantent sur le trottoir » : acte public, montré sans pudeur ; puissance d’une vie qui naît d’un être inanimé (café) ; « hommes et femmes de maintenant » : actualité (≠ Antiquité). Atmosphère de découverte naïve du monde, comme si hommes et femmes venaient de naître. Vers le plus long du texte pour exprimer l’idée de naissance.

b) une impression de vitalité liée à

- l’abondance : vers en général longs ; nombreuses énumérations ; syntaxe utilisant beaucoup la coordination « et »

- le mouvement : impression d’heureux désordre. Agitation des cafés : « Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes. ». Bruit. Impression de foule grouillante «  qui disputent », un bruit de pieds et de chaises frétillantes » mais aussi mouvement fort et continu « les pousse sans un mot. Le mouvement connote la vie : « passants, « vivants », « nouveaux venus », « marin », « en partance ».

- la plénitude : partage du ciel complété par hyperbole et présentatif « c’est une grande lumière ». Sens comblés par la ville.

- la joie : « le beau rendez-vous », « réjouit ».

Et sur le plan formel… - l’éclatement de la syntaxe : phrase nominale (v 1 et 2) ; rupture

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