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Question sur le corpus : Flaubert, Duras, Sauvageot, Ernaux

TD : Question sur le corpus : Flaubert, Duras, Sauvageot, Ernaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2017  •  TD  •  754 Mots (4 Pages)  •  1 093 Vues

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Deux des extraits de romans du corpus nous présentent des épouses : dans Madame Bovary (1857) l’auteur nous décrit l’exaspération d’Emma vis-à-vis du médiocre Charles; le passage de Moderato Cantabile, que publie M.Duras en 1958, nous raconte un repas mondain. Les deux autres extraits nous présentent des jeunes filles et leur regard sur la vie de femme mariée : dans Laissez-moi de M.Sauvageot (1933), la narratrice malade, abandonnée par son fiancé, observe les femmes qui l’entourent dans un sanatorium et dans La femme gelée d’Annie Ernaux (1981), une adolescente raconte sa découverte de l’importance des tâches ménagères dans le quotidien des femmes. Quelles images de la femme mariée ces textes donnent-ils à voir ?

D’emblée, elle apparaît comme une femme de devoirs : dans Madame Bovary, Emma accomplit parfois les tâches de l’épouse soucieuse de l’apparence de son mari, qu’elle énumère :“Emma, quelquefois lui rentrait dans son gilet la bordure rouge de ses tricots, rajustait sa cravate(…), jetait à l’écart les gants déteints” (l.19-20) Le parallélisme doublé d’un rythme ternaire montre qu’elle exécute des tâches attendues. Dans Moderato Cantabile, Anne doit adopter un masque pour ne pas déparer : ”un sourire fixe rend son visage acceptable” (l.6) Le narrateur résume ainsi les attentes de la société : ”Depuis dix ans, elle n’a pas fait parler d’elle.” (l.5). M.Sauvageot énumère, elle, les “principes moraux et sociaux” édictés par le mari, dont elle cite les paroles : “comme ceci et non comme cela”. La répétition des “il faut” signale la nécessité de ce conformisme. La narratrice de La Femme gelée définit les attentes de la société par un présent de vérité générale : “Pour une fille, ne savoir rien faire, c’est ….” Elle énonce ensuite une loi admise par tous, par un parallélisme doublé de l’hyperbole “Toutes les filles, toutes les femmes doivent s’occuper de leur intérieur”, constat qui la pousse à apprendre les tâches qui incombent à la femme mariée.

D’ailleurs, la femme est vue comme un faire-valoir, un prolongement du mari. Dans Moderato Cantabile, on relève les écarts que fait Anne par rapport au rôle qu’elle devrait jouer : elle doit être présentable -“Ses lèvres sont pâles. Elle oublia ce soir de les farder.” (l.12)-, polie -“ne s’excusa nullement” (l.2)-, attentive- “Madame Desbaresdes n’a pas de conversation.” (l.29). Les femmes ont une fonction sociale; elles sont évoquées comme des objets sans âme comme on le voit dans ces tournures passives : “Les hommes les couvrirent de bijoux au prorata de leurs bilans” (l.37) “elles furent choisies” (l.52), “Des hommes les regardent” (l.55). Les mariages sont arrangés et fruits de calculs. L’apparence des femmes reflète les certitudes immuables qui fondent cette société : on le note dans les hyperboles “au plus sûr de leur éclat”, “Leurs épaules nues ont la luisance et la fermeté”. Dans Laissez-moi, la narratrice nomme “un refrain incessant et fréquent” (l.19) la fréquence de la répétition du groupe nominal “mon mari” dans les conversations ; les paroles rapportées « je demanderai à mon mari » ou « mon mari m’a dit » (l.16-17) tendent à prouver que les épouses ne peuvent penser par elles-mêmes.

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