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Question de corpus féminisme

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Par   •  6 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 223 Mots (5 Pages)  •  4 838 Vues

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QUESTION DE CORPUS - BLAME DE LA GENTE MASCULINE


Loin de rester en marge du débat public, les auteurs mettent souvent leur plume au service de combats sociaux et politiques en recourant à des genres variés : l'essai, le pamphlet, le discours argumentatif....La littérature de contestation illustre cet engagement et se déploie dans une volonté de diffusion des idées. La revendication de l'égalité hommes-femmes a notamment donné lieu à une abondante production comme en témoignent les prises de position des auteurs des Lumières et s'est prolongée jusqu'à l' époque contemporaine. Il convient de souligner l'implication des femmes qui, avec courage et audace, se sont dressées contre l'oppression masculine en prônant un féminisme novateur et polémique au travers de blâmes virulents.

Dans son préambule de La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne publié en 1791,  Olympe de Gouges s'indigne de la condition réservée aux femmes.  Voltaire, dans son discours argumentatif intitulé Femmes, soyez soumises à vos maris  datant de 1768, s'inscrit  dans la même veine contestatrice du siècle des Lumières. Près de 200 ans plus tard, tandis que la place de la femme dans la société a fortement évolué, Simone de Beauvoir, figure de proue du féminisme continue de revendiquer les droits de la femme dans son essai Le Deuxième sexe paru en 1949. Enfin, à l'aube du 21ème siècle, Plantu, dessinateur de presse, offre une caricature des avancées en matière de d'égalité des sexes avec une note ironique.

1- LA CIBLE : LA GENTE MASCULINE

Les quatre documents du corpus prennent pour cible la gente masculine en fustigeant son emprise sur la femme.

  • Voltaire insère une citation de Molière : « Du côté de la barbe est la toute puissance »
  • Olympe de Gouges reproche à l'homme de « commander en despote » (l.20) émaillant son discours d'un lexique politique dénotant des formes de pouvoir contestables à l'époque des lumières.
  • Simone de Beauvoir accuse l'homme d'être « abominable » (l.20). Toutefois, elle reconnaît la responsabilité des femmes dans le maintien des traditions patriarcales et met en évidence la soumission du deuxième sexe, qui dans un « aveugle esclavage » ne se donne pas suffisamment les moyens de s'affranchir.
  • Enfin, en représentant une réunion d'affaire ou politique composée exclusivement d'hommes à l'exception d'une secrétaire, subalterne reléguée à l'arrière plan, Plantu met en exergue la primauté du pouvoir masculin.

2- DES PORTRAITS PEJORATIFS

Ce blâme s'accompagne d'un portrait péjoratif à l'égard des hommes.

  • Olympe de Gouges brosse un portrait peu reluisant de l'homme qualifié de « bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré […] dans l'ignorance la plus crasse ». L'antithèse entre l'expression « boursouflé de sciences » et les termes « dégénéré », « ignorance » stigmatise vivement l'obsolescence de la domination de la gente masculine  peu conforme à l'idéologie moderne des Lumières
  • Simone de Beauvoir déploie une argumentation avant tout centrée sur la critique de la reproduction du système patriarcal par le fait des femmes. Elle qualifie  le comportement de l'homme d' « abominable »,  toutefois atténué par l'adverbe de temps « jusqu'ici » et la présence des tirets. Aussi,  place-t-elle son discours sous le signe d'une amélioration en postulant que la condition de la femme loin d'être soumise à un destin tragique devra a contrario s'inscrire dans un processus historique guidé par le progrès.
  • Par le truchement de son personnage, Madame du Grancey, Voltaire use d'images connotées péjorativement pour dépeindre les hommes. Tout d'abord, l'homme est affublé « d'un vilain poil rude » et se différencie de la femme de par sa force physique : « ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué ». Ces deux traits caractéristiques renvoient la gente masculine à sa condition animale et lui enlève toute dignité.
  • Le document de Plantu s'apparente à une caricature, genre qui vise à dépeindre les caractéristiques d'une situation au moyen d'une exagération outrancière voire grotesque. Le dessinateur s'attache à blâmer l'exclusion de la gente féminine de la sphère socio-politique en représentant une réunion en haut-lieu. La place des femmes y est visiblement réduite : la secrétaire est seule face à un cercle composé de huit hommes dont la puissance est redoublée par les tableaux des prédécesseurs masculins.  Reléguée à l'arrière-plan et se fondant dans le décor de par sa silhouette claire, la jeune fille se cantonne à des tâches subalternes. Cette exagération renforcée par l'uniformisation de la tenue vestimentaire des personnages masculins confère une dimension satirique au dessin en mettant en évidence le conformisme et le conservatisme de la société.

3- LE REGISTRE SATIRIQUE ET L'IRONIE

Moyen efficace au service de la dénonciation, la satire est un. Grâce à l'ironie ou l'humour, les auteurs attaquent les travers de la société ou les vices de leurs contemporains tout en divertissant les lecteurs.

  • Voltaire recourt à cette arme dans le but de tourner en dérision la prétendue supériorité de l'homme qui reposerait sur sa « barbe » (l.15) . Elle qualifie ironiquement cette théorie de « plaisante raison » puis s'emploie à la réfuter en  raillant son absurdité. Tout en  conduisant un raisonnement appuyé par le connecteur logique «parce que », elle retourne  l'argument en sa faveur soulignant l'incongruité du lien entre « la barbe » et « la toute puissance ». Elle montre ainsi que la différence entre les deux sexes ne peut se réduire à la présence ou la l'absence de poils : l'homme possédant « un vilain poil rude »  tandis que la femme a le menton « rasé ». Le rapprochement humoristique entre les termes « poil » et « obéir » relève du ridicule et atteste l'irrecevabilité de l'argument.
  • C'est avec une ironie caustique que Plantu donne la parole à un des membres de la réunion à travers un propos en contraste frappant avec le contexte : « et comme dit le poète : « la femme est l'avenir de l'homme ». La formule, résonnant comme une maxime à valeur prophétique,  rapproche le discours féministe d' une représentation caricaturale de l'artiste, utopiste rêveur détaché de la réalité. Loin d'avoir conquis l'égalité des droits, le féminisme reste à l'état de doctrine qui devra encore son accomplissement au prix de bien des luttes.

4- LA VIRULENCE DU PROPOS    

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