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Princesse de Clèves /Madame de Lafayette

Dissertation : Princesse de Clèves /Madame de Lafayette. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 353 Mots (6 Pages)  •  251 Vues

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Les romanciers tel que Madame de Lafayette peuvent utiliser leur roman exposer une conception négative des passions.

La Princesse de Clèves évoque notamment la passion comme une force irrésistible et qui peut conduire les personnages les plus vertueux à perdre le contrôle d’eux-mêmes. Dans ce roman en effet l’héroïne concède parfois ne plus maitriser ses passions, comme lorsque le Duc de Nemours est blessé et qu’elle laisse transparaître ses émotions plus qu’elle ne le voudrait : « Il est vrai que j’ai des raisons de m’éloigner de la cour et que je veux éviter les périls où se trouvent quelque fois les personnes de mon âge. ». Dans cet extrait la Princesse de Clèves nous fait part de sa faiblesse face à ses sentiments, elle qui était jusqu’alors si forte et vertueuse. Cet exemple prouve indéniablement que même les personnes les plus pures et les plus honnêtes peuvent se retrouver piégées par la force irrésistible et incontrôlable qu’est la passion.

La passion est également condamnable dans la mesure où elle est cause de souffrances infinies. Dans le roman de Madame de Lafayette, la douleur du Prince de Clèves, qui va mourir de chagrin parce que sa femme aime un autre homme, en est la preuve : « Je me trouve le plus malheureux homme qui ait jamais été. ». Le prince nous révèle ici à quel point la passion peut s’avérer destructrice. Ce sentiment est donc bien dangereux, dans la mesure où l’on ne choisit pas de qui l’on va tomber amoureux et que lorsque l’on s’éprend de la mauvaise personne, à savoir ici d’un autre que son mari, les dégâts peuvent être dévastaterus et irréversibles pour chacun des individus impliqués. La passion est alors condamnable.

Enfin, pour l’auteur de la Princesse de Clèves comme pour d’autres écrivains, il est impossible de lutter contre la passion et seules la retraite et la méditation solitaire permettent un retour à la sérénité. La retraite de la Princesse de Clèves dans les Pyrénées pour fuir le Duc de Nemours après la mort de son mari illustre parfaitement ce ressenti : « Elle passait une partie de l’année […] dans une retraite et dans des occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères. L’auteur révèle dans ce passage la volonté de la princesse de s’éloigner de toute forme de distraction et surtout de l’homme dont elle s’est éprise afin de retrouver une certaine tranquillité. Ainsi, Madame de Lafayette met en avant que mener une vie stricte et dénuée de frivolités est le seul remède pour tenter de s’éloigner du sentiment qu’est la passion.  

        Pour conclure, dans le roman de la Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, tout comme d’autres auteurs, exprime une conception négative des passions, qui sont sources de malheur pour tous les individus qui y sont confrontés.

Toutefois, il est impossible de condamner totalement les passions. D’une part, les passions sont inévitables, elles font partie intégrante de l’être humain. En effet, même en cherchant à les éviter par une conduite des plus vertueuses, les Hommes n’échappent jamais complètement à leurs propres émotions. La Princesse de Clèves en est un parfait exemple : bien que sa conduite soit admirable, ses sentiments pour le Duc de Nemours ne s’effacent pas. Cette notion est présente dès son plus jeune âge, dans son éducation. Madame de Chartres, même si elle est très austère, reconnaît l’existence des passions et leur accorde une place importante dans l’éducation de sa fille : « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner ; Madame de Chartres avait une opinion opposée, elle faisait souvent à sa fille des peintures de l’amour ; elle lui montrait ce qu’il a d’agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu’elle lui en apprenait de dangereux ». Il est donc impossible d’échapper aux passions inhérentes à notre condition.

        D’autre part, la passion est bénéfique car elle permet l’exploration de soi. En tant que premier roman psychologique, La Princesse de Clèves illustre pour la première fois l’intérêt des passions sur la compréhension de son être intime : le roman dépeint les avantages de la passion pour réussir à mieux se connaître. La jeune Mlle de Chartres, qui accepte dans la première partie du roman d’épouser un homme qu’elle n’aime pas (elle n’a, de son propre aveu, « aucune inclination particulière pour sa personne »), apparaît comme un personnage dénué de profondeur. Elle n’a pas connaissance de sa propre intériorité, et n’a pas eu l’occasion de se constituer véritablement en sujet. C’est la rencontre avec le Duc de Nemours et sa passion qui vont conduire la princesse à se découvrir elle-même. Le texte est parsemé de passages introspectifs qui reflètent les examens de conscience de la Princesse :  « Veux-je la souffrir ? Veux-je y répondre ? Veux-je m’engager dans une galanterie ? Veux-je me manquer à moi-même ? ». Au travers de sa passion, la Princesse se découvre et accède donc à une forme de maturation.

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