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Nuit rhénane

Commentaire de texte : Nuit rhénane. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 760 Mots (12 Pages)  •  249 Vues

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Résultats  de nos observations :

Le titre : pose un cadre : la nuit, l’Allemagne, le Rhin. Le titre évoque un cadre nocturne propice aux rêves, à l’étrange voire le fantastique.  Annonce aussi une figure féminine (voir plus bas)*

4 strophes : 3 quatrains et un vers isolé, détaché : monostiche.

13 alexandrins (vers de 12 syllabes)

Motif du batelier, de la chanson, de l’ivresse (cf. Titre du recueil Alcools)

Termes répétés : Mon verre, cheveux verts, batelier, le Rhin

Rimes croisées, alternance fém./masc. Qualité : suffisante ou riche

Anaphore vers 1 et 13 « mon verre », « comme une flamme »// comme un éclat de rire.

Champs lexicaux : l’eau  et le vin, la lumière, le chant, l’écriture poétique

Lexique : simple

Absence de ponctuation.

Présence de comparaison, personnification et métaphore.

Néologisme d’Apollinaire : « râle-mourir »  et le verbe « incanter »

Enonciation : 1ere personne : « je », « mon », « moi » < voix poétique, lyrisme ? le poète lui-même< inspiration biographique.

Vous ? : Destinataire d’une parole  « chantez », « mettez » : prière, supplique au mode impératif adressées à qui ? Mystère< Apollinaire et la poésie de la surprise, de l’étonnement qui inspire les Surréaliste.

Homonymie : verre/vers.  Poème qui évoque par métaphore l’écriture poétique, la fonction de la poésie.  Vision suscitée par l’ivresse qui inspire alimente  la création poétique ?

(voir en PJ les repérages correspondant)

Elément pour l’intro :

1901 : Apollinaire précepteur en Allemagne. Il voyage et découvre le pays. Poète fasciné par les mythes et légendes germaniques, par le décor et la géographie du paysage. Apollinaire y perçoit une atmosphère propice à l’irrationnel et à son « intrusion » dans le monde réel (cf. les Surréalistes + tard).
Rappel:   Mythe de la Loreley* et le monde des Ondins/ Ondines liés au fleuve Rhin et au milieu aquatique des rivières, fleuves, fontaines.  Le Rhin est le terrain de nombreuses légendes célèbres et largement diffusées par les Arts (Peinture, sculptures, poèmes) et appréciées par les Romantique au XIXe.  Ces légendes inspirent les rêveries d’Apollinaire et éveillent son imaginaire.

Nuit rhénane appartient à la section ou au cycle Rhénane (9 poèmes dont il est le 1er et le plus célèbre, avec Mai, le poème suivant) Publié une 1ere fois en 1911, il est fait mention d’une composition en 1902 à Honnef.

Il y a allusion à son aventure amoureuse avec Annie Playden* ; le poème appartient donc au « cycle ANNIE » comme Les Colchiques (cf. page 167 à 169+ 177 de votre édition Petit Classique). Motif de l’amoureux abandonné, du « Mal-Aimé » développé dans Alcools, comme un mythe « personnel » qu’il y crée.

Réalité et rêve mystérieux  ou apparitions se superposent au gré d’une chanson …

2 mouvements :

Les 3 premières strophes  composées de 4 alexandrins qui progressent crescendo  dans  lesquelles les thèmes du chant, de l’ivresse et du fleuve sont présents. La montée de l’ivresse du « sujet lyrique » ou de la voix poétique est parallèle au chant du batelier : les deux associés font naitre sensations réelles et visions (légendes et souvenirs, images variées et multiples de la femme).

Le dernier vers : lapidaire. Alexandrin isolé typographiquement des strophes qui précèdent.  Celui-ci clôt le poème comme il l’a démarré : sur le motif du verre : « mon verre ». A l’inverse, le verre n’est plus plein car il se brise. Le thème de la brisure correspond à la « chute » du poème.

Apparente opposition entre ces deux mouvements, on peut y lire une « continuité » : mise en place musicale d’une vision mêlant nuit, ivresse, légende, sensations et souvenirs, le dernier vers dissipe cette vision avec moquerie.

PB : Comment rêve et réalité s’entremêlent-ils  dans ce poème afin de mettre en lumière la fonction de l’écriture poétique ?

ou

Peut-on parler d’envoûtement dans ce poème ?

1er mouvement.

Strophe 1 :

 Vers 1 : « mon verre », « vin » : mise en place de la thématique de l’ivresse, motif récurrent dans le recueil dont le titre est Alcools  (rappels des titres antérieurs + fonction de l’ivresse dans la création poétique et la recherche de la nouveauté.) Le possessif marque la présence de la voix poétique ou lyrique. Il est acteur et spectateur.  Le vin dans le verre est « trembleur »  par personnification. La vision est déjà altérée par l’ivresse, ou alors c’est la main qui tremble.  La comparaison « comme une flamme » fait surgir la sensation de chaleur et accentue le trouble de la  vision. Le décor peut bouger, tanguer : l’alcool fait disparaitre les contours nets de la réalité.

Vers 2 et Vers 3 : il introduit le second thème : la chanson, la musique : motif propice à l’évocation de la musicalité et du lyrisme en poésie.  La chanson est qualifiée de « lente » : sa mélodie berce, comme une rengaine qui enchante. Elle peut faire apparaitre des visions.  Le vers invite à « écouter » cette chanson du batelier grâce au verbe à l’impératif. A qui s’adresse-t-il ? Mystère : aucune piste n’est laissée par le poète. Ce « dialogue » peut  se lire comme une sorte de dédoublement, de délire liée à l’ivresse ou comme une invitation au lecteur. Un « batelier » apparaît dans ce tableau nocturne par sa voix. La sensation auditive est éveillée, après celle de la vue du vin dans le verre au vers 1. Le mystère demeure : le déterminant « un » est imprécis.

Par enjambement, la proposition relative  explique sa fonction : il « raconte ». Le batelier s’approche de la figure du conteur, ou du poète. Mise en abyme qui  élargit le mystère, entrée dans la fiction de la légende : en effet le poète évoque la voix du batelier qui  raconte à son tour une histoire. « raconte avoir vu ».  La chanson du batelier fait apparaitre «  les sept femmes » : le nom « femme » se trouvant ainsi placé à la rime avec flamme< motif du danger, de la passion, de la destruction ? Le CCT ou CCL « sous la lune » crée le décor fantastique et mystérieux.  Symbole de la lune liée à la féminité et à la magie.  A cela, le choix du chiffre 7 complète la lecture symbolique de ce GN. Chiffre « magique» pour bcp de civilisations. Tonalité merveilleuse donc de cette strophe. L’envoûtement des sens est  lancé.

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