LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Notre Dame de Paris

Commentaire de texte : Notre Dame de Paris. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  616 Mots (3 Pages)  •  1 469 Vues

Page 1 sur 3

Une exécution sous tous les regards

1. Le champ lexical de la vue sature le texte : « visible- ment » (l. 3), « les yeux invariablement fixés » (l. 4), « son rayon visuel» (l. 8), «le regard» (l. 9), «il vit» et «regardait» (l. 10), «ne vit pas bien» (l. 14), «œil unique» et « longue portée » (l. 15), « distinguer » (l. 16), etc. Dans la scène, Quasimodo observe Frollo qui regarde la scène et le peuple qui est lui-même en position de spectateur, puis observe la scène proprement dite en épousant le regard du prêtre, avant de regarder à nouveau le prêtre qui contemple le corps d’Esméralda. On a donc une circulation des regards. En outre, on constate que le regard de Quasimodo passe par le truchement de celui de Frollo, ce qui indique que l’exécution ne se situe qu’au second plan de la scène.

2. Le narrateur adopte un point de vue interne sur la scène, puisqu’il nous la présente à travers le regard de Quasimodo. On ne découvre en effet la scène qu’au fur et à mesure que le personnage la comprend. Le narrateur sait exactement les mêmes choses que le personnage.

3. La vision est troublée par la distance qui sépare le personnage qui regarde, Quasimodo, de la scène observée. Ainsi, à la ligne 14, la vision est troublée par la dis- tance. Au paragraphe précédent, le substantif « chose », utilisé deux fois, traduit l’imprécision du regard. Aux lignes 15-16, la vision de Quasimodo est gênée par un groupe de « soldats » qui lui font obstacle. Enfin, à la fin du paragraphe 3, la lumière du soleil provoque un brutal aveuglement du personnage, créant un effet proche du mirage : « on eût dit que toutes les pointes de Paris, flèches, cheminées, pignons, prenaient feu à la fois». On a donc une vue comme empêchée de la scène.

L’ange et la bête

4. Esméralda est d’abord réifiée (ligne 12), puisqu’elle est une « chose blanche à laquelle une chose noire était accrochée ». Lorsque le champ de vision de Quasimodo se précise, il reconnaît « une femme » (l. 21), puis, par ajustements successifs, « une jeune fille vêtue de blanc », «cette jeune fille avait un nœud au cou», et enfin « Quasimodo la reconnut. C’était elle ». La jeune femme retrouve donc progressivement son humanité et son identité. Au moment de la pendaison, elle est désignée par les périphrases «la malheureuse enfant» et «l’Égyptienne», puis «la jeune fille», avant d’être comparée à une « mouche » capturée par une « araignée » (l. 33). Cette dernière comparaison, violente, déshumanise la jeune femme dont la faiblesse et la perte sont soulignées. On a donc un double mouvement vers l’humanisation et vers la déshumanisation, qui dénonce implicitement la cruauté de la peine capitale, thème cher à Hugo (voir Le Dernier Jour d’un condamné et Claude Gueux).

5. L’habit blanc (l. 12, puis 21-22) évoque un vêtement virginal, une robe de mariée, ce qui souligne la pureté de la condamnée à mort. Le vêtement associe également Esméralda à la figure d’un ange.

6. Le « rire de démon » dont est pris Frollo renverse les valeurs morales, puisque c’est un homme d’Église qui est possédé par le diable. L’exclamation « damnation ! » qu’il profère au moment de sa chute redouble ce motif, puisqu’il semble prononcer sa condamnation éternelle (le fait que sa mort soit due à une chute dans le vide renforce la prégnance du thème de l’Enfer). À la fin du texte, les rôles semblent s’être inversés, puisque Quasimodo apparaît comme le bras de Dieu, alors que le prêtre est châtié et associé au diable.

...

Télécharger au format  txt (3.6 Kb)   pdf (44.4 Kb)   docx (9.2 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com