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Mise en scène Dom Juan

Compte rendu : Mise en scène Dom Juan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2022  •  Compte rendu  •  1 473 Mots (6 Pages)  •  369 Vues

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Juliette Frugier 2nde B

Comparaison mise en scène de Daniel Mesguich et celle de Marcel Bluwal.

En premier lieu, Marcel Bluwal a décidé de représenter Dom Juan sous forme de téléfilm tandis que Daniel Mesguich a conservé la représentation théâtrale d’origine. L’adaptation de Dom Juan par Mesguich est particulièrement originale. On peut constater que les tonalités dans la pièce de Mesguich et dans le téléfilm de Bluwal sont très différentes. D’une part, la mise en scène de Mesguich met en évidence une tonalité plutôt comique voire parfois absurde. D’autre part, la tonalité du téléfilm de Bluwal donne un côté plus grave à la pièce en faisant ressortir le tragique plus que le comique. En outre, la représentation de Bluwal est tournée en décors naturels, cela permet de rendre la représentation d’autant plus vraie tout en gardant la logique de la pièce. Ainsi, la scène du commandeur se déroule dans un monument funéraire et l’acte II sur une plage. Mesguich quant à lui utilise des décors symboliques qui occupent tout l’espace de la scène pour représenter les lieux dramaturgiques. La série de statues femmes nues apportées sur scène par des déménageur et le lit illustrant les multiples conquêtes de Dom Juan ou encore le tombeau du commandeur représentant la menace qui court sur Dom Juan en sont de bons exemples. Les espaces variés sont créés par des changements de couleurs. Le fond est tantôt noir, bleu, rose, beige clair. Les livres présents sur la scène durant l’acte I représentent quant à eux l’impiété de Dom Juan et son grand esprit cartésien.

De plus les costumes utilisés par Mesguich sont aussi très distincts de ceux choisis par Bluwal. Effectivement, Mesguich se sert de costumes très hétéroclites les uns des autres et assez contemporains, en décalage avec le temps historique de l’histoire. A titre d’exemple, les costumes bourgeois des frères d’Elvire, la tenue bleue des déménageurs ou encore l’accoutrement de Dom Juan dans l’acte I scène 2. Il est entièrement vêtu de noir et maquillé, il porte un long manteau de cuir, un pantalon de cuir et une chemise dont le col et les manchettes sont ornés de dentelles. Même si la dentelle peut renvoyer aux siècles passés, elle montre surtout le raffinement de la classe social de Dom Juan. Le choix de vêtements de cuir est à la fois un symbole de virilité mais aussi de révolte. Daniel Mesguich n’hésite pas à faire des choix audacieux dans les costumes notamment dans l’acte III où il choisira de vêtir l’impie avec un habit de prêtre, ce qui montre la visée provocatrice de la décision. Dans le même acte, l’interprète s’est aussi permis de remplacer le costume de médecin de Sganarelle par une tenue d’infirmière assez osé (blouse blanche courte, perruque blonde, talons hauts, imposante poitrine). Bluwal quant à lui, a choisi des costumes beaucoup plus classiques même s’ils restent en décalage avec le temps historique de l’histoire. Dom juan est habillé tel un homme du XIXe siècle par exemple. Les costumes portés par Done Elvire et la statue du commandeur dans les deux mises en scène suffisent à montrer ce qui sépare ces deux interprétations. Done Elvire porte une robe classique et sombre du coté de Marcel Bluwal (acte IV, scène VI) et de l’autre côté une robe blanche et légère chez Daniel Mesguich(acte I, scène III). Par ailleurs, Bluwal a représenté la statue du commandeur comme l’indique la pièce originale, une grande statue massive, majestueuse vêtue tel un empereur romain tandis que Mesguich a fait le choix surprenant de placer cette statue sous le signe des femmes. La statue qui s’anime est en effet celle de trois femmes dénudées et armées qui sont apparues sur un socle dès le début de l’acte III. Bluwal nous offre donc une interprétation beaucoup plus réaliste et crue de l’histoire et des costumes.

S’ajoute à cela, les sons et les lumières utilisés par les deux interprètes. Mesguich, utilise un son qui ponctue de manière récurrente la mise en scène : un souffle grave qui suggère une menace. Il utilise beaucoup de sons pour animer son interprétation, par exemple lorsque Dom Juan arrive dans l’acte I, une musique festive, de type fanfare et un enregistrement de pas de chevaux se font entendre. On peut aussi remarquer un anachronisme avec Louis XIV lorsque Dom Juan lance un disque de Mozart avec un phonographe. Force est de constater que Mesguich bouscule les époques. De surcroît, la lumière suit les personnages, nous pouvons citer la scène du Pauvre. Il s’avère que l’éclairage de la scène ne tourne qu’autour de l’ermite et créer un chemin de lumière sur la scène. Bluwal a lui aussi penser à Mozart pour son interprétation, tout au long du film, le requiem de Mozart ne cesse de revenir comme pour annoncer le destin funèbre de Dom Juan. Tout comme Mesguich, les lumières et les caméras se centrent principalement sur le personnage en action. Finalement, on peut tout de même rapprocher les deux interprétations par rapport aux sons choisis et aux lumières utilisées.

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