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Libertinage Dom Juan

Commentaire de texte : Libertinage Dom Juan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 171 Mots (5 Pages)  •  865 Vues

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SEQUENCE 2. Dom Juan, Molière (OI) – Texte 9 (I, 2)

Dans une première partie, nous verrons que Don Juan expose dans sa tirade la conception de l’amour du libertin et fait ainsi un éloge de l’inconstance.

D’abord, Don Juan déclare que la fidélité est un emprisonnement. En effet, Don Juan se présente comme un homme libre qui n’admet aucun obstacle à sa liberté. C’est pourquoi la fidélité lui paraît le pire ennemi de l’amour. La fidélité est un emprisonnement volontaire : « tu veux qu’on se lie à demeurer au premier qui nous prend » (lignes 40-41). Ici, le verbe « lier » se charge d’une connotation négative puisqu’il désigne un esclavage. De la même façon, la constance est la mort de la passion amoureuse car la possession enlève au désir sa force et son attrait ; le champ lexical de la mort prouve cette idée : « qu’on renonce au monde » (41), « s'ensevelir pour toujours »(43-44), « être mort »(44). Et même, la description de l’amour fidèle comme un long sommeil est péjorative : « nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs » (l.69-71). Ainsi, Don Juan montre les méfaits de la fidélité.

        A la fidélité, Don Juan oppose le plaisir procuré par l'inconstance. Il fait dans cette tirade le procès de la fidélité et de la constance : « Non, non, la constance n’est bonne que pour des ridicules » (46). La répétition de la négation « non, non » en début de phrase et accentuée par l’apposition traduit la fermeté de sa position contre la fidélité amoureuse, ce que confirme la phrase qui résonne comme une maxime « tout le plaisir de l'amour est dans le changement » (59-60). Le présent fonctionne ici comme un présent de vérité générale. Par ailleurs, il montre qu’il préfère la multiplicité des rencontres. Dans sa tirade, on remarque l'opposition est constante entre le singulier des termes « la première » (l.48), « une belle » (l.52), « une jeune beauté » (l.61), « une passion » (l.44), « un beau visage » (l.57) et le pluriel « toutes les autres beautés » (45), « toutes les belles » (47), « toutes » (54), « dix mille » (57). Ici, la répétition de « toutes » ainsi que l’hyperbole accentue l’idée que la fidélité est appauvrissante. Dans cette même perspective, le champ lexical du plaisir est récurrent : « plaisir » (59), « charmes » (59), « douceur extrême » (60), « désirs » (77), « rien de si doux ». On remarque une polyptote mettant en valeur le plaisir recherché : « douce » (51), « douceur » (60), « doux » (72). Le plaisir est encore accentué par l’adverbe d’intensité « si » dans l’affirmation : « il n’est rien de si doux » (72). On voit donc que l’inconstance est source de plaisir pour Don Juan.

        Enfin, le plaisir de séduction prend la forme d’un combat amoureux : cette métaphore filée décrit l’amour comme un combat militaire. En effet, le champ lexical du combat, de la guerre est récurrent : « vaincre » (65), « combattre » (62), « rendre les armes » (64), « victoire » (75), « conquérants » (74). La femme est présentée comme un ennemi dont l’amant libertin veut triompher. C’est une entreprise laborieuse : « petits progrès » (62), « les petites résistances » (65), « qui a peine à » ainsi que l’adverbe « doucement » (66) montrent la lutte difficile entreprise par le séducteur. Il explique la satisfaction que procure la résistance dans la conquête : « Il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne. »(71-72). Ici, on voit que la négation « ne rien » ainsi que le comparatif « si » suggère le plus haut degré de douceur. Par ailleurs, Don Juan se compare à un conquérant militaire : « comme Alexandre » (78). Ainsi la conquête amoureuse est-elle décrite comme un combat, une lutte d’autant plus satisfaisante qu’elle rencontre la résistance de la femme.

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