LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les obsèques de la Lionne, Jean de La Fontaine

Commentaire de texte : Les obsèques de la Lionne, Jean de La Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 933 Mots (8 Pages)  •  1 260 Vues

Page 1 sur 8

Fables : "Les obsèques de la Lionne "

Introduction

L'auteur dans son siècle : XVIII ème siècle. Louis XIV. Classicisme. La Fontaine, opposant, vit loin de Versailles. L'extrait dans l'oeuvre : Livre VIII des Fables.

1- genre et registres

genre : la fable appartient à deux genres : le récit et la poésie. récit : la fable appartient au sous-genre de l'apologue*, à visée argumentative : il s'agit de convaincre le lecteur. poésie : succession d'octosyllabes et d'alexandrins. Les quatre derniers vers constituent une "morale", ou clausule. registres* : comique/satirique

2 - l'énonciation

Qui parle ? à qui ? Le narrateur nous raconte une histoire, bien sûr, mais s'adresse aussi très souvent en personne à son lecteur, de différentes façons, pour l'amuser mais surtout pour le mettre de son côté, pour créer une connivence. Les propos des différents personnages sont rapportés de différentes façons : voir ci-dessous les discours rapportés. En faisant quoi (actes de parole) ? Le narrateur ne se contente pas de narrer : il critique aussi (le roi, la cour, les grands...). Le roi Lion, dans la même réplique v.33 à 38, accuse et condamne en même temps, contrairement à la justice la plus élémentaire - et peu s'en faut qu'il n'exécute sur le champ le Cerf ! Le Cerf rapporte les paroles de la Reine, entendues dans un rêve. Il ne dit rien par lui-même, il ne cherche pas à se défendre ( il sait que ce serait inutile). Discours rapportés - Le roi Lion et le Cerf s'expriment au discours* direct : leurs paroles sont donc reproduitent avec exactitude. Les autres propos (du roi v.7 à 9, du courtisan flatteur v. 28-29) sont résumés par le discours* indirect. Le Cerf rapporte, au discours* direct (donc avec précision), les paroles qu'il aurait entendues de la reine, v.44 à 49. Il s'agit donc d'un discours dans le discours, d'un discours relayé. Ces paroles relayées sont importantes : elles constituent le coup de théâtre qui va inverser le dénouement prévu et transformer la tragédie attendue en comédie. On trouve de nombreux discours* narrativisés : "certains compliments de consolation" v.4, "aux cris s'abandonna", v.12, "rugir en leur patois" v.16. Enfin, le v.50 ("Miracle ! Apothéose ! ") ne propose pas un véritable discours direct, mais un résumé approximatif de ce qui est dit par un "on" incluant tous les courtisans, et le roi lui-même. C'est bien la vérification qu' "un esprit anime mille corps " v.22. Cette grande variété des disocurs rapportés ajoute beaucoup à l'intérêt du récit en évitant la monotonie dans cette longue fable.

3- La présence du narrateur

Le narrateur est ici présent de bien des façons :

- par des réflexions personnelles, présentées comme des évidences, par lesquelles le narrateur (ou plutôt l'auteur lui-même) cherche une connivence, un accord avec son lecteur. Ainsi, v.4-5 : "certains compliments de consolation, / qui sont surcroît d'affliction". L'auteur partage avec son lecteur l'idée que les condoléances, qui veulent consoler, ne font en réalité qu'augmenter la douleur ;

-par des clins d'oeil au lecteur, qui dispensent le narrateur de raconter en détail : "Jugez si chacun s'y trouva", v.11 ;

-par des commentaires "hors-texte" ironiques : "Les Lions n'ont point d'autre temple" v.14, "Comment eût-il pu faire ?" v.25;

-par une remarque ironique v.32 : "ce Cerf n'avait pas accoutumé de lire". C'est amusant parce que d'une part l'auteur feint de croire que les autres cerfs savent lire, et que d'autre part l'histoire du roi Salomon, dans la Bible, n'aurait pas pu aider beaucoup le Cerf à anticiper la colère du Roi;

-par une longue disgression v.17 à 23, où l'auteur exprime directement son avis ("Je") sur la cour - non celle du Lion, mais celle de Louis XIV ! Cette expression directe est rare chez La Fontaine, qui préfrère presque toujours le masque de la fable;

-par des tournures qu'on attendrait plus à l'oral qu'à l'écrit, comme si La Fontaine nous parlait en tête à tête : "Pour revenir à notre affaire" v.24 .

Cette présence de l'auteur-narrateur vient régulièrement relancer l'intérêt de la narration.

4- la satire

...

Télécharger au format  txt (8.9 Kb)   pdf (51.2 Kb)   docx (12.6 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com