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Les caractères, La Bruyère, chapitre IX

Commentaire de texte : Les caractères, La Bruyère, chapitre IX. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 345 Mots (6 Pages)  •  737 Vues

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LES CARACTERES   LA BRUYERE

CHAPITRE IX « DE L'HOMME » : PORTRAIT DE CLINTON

La Bruyère est avec Pascal et La Rochefoucault est un des trois plus grands moralistes français du classissisme du 17ème siècle.

C'est un partisan des Anciens cad qu'il puise les sources de son écrit dans l'Antiquité qui est pour lui un modèle esthétique littéraire.

Il est principalement connu pour son œuvre « Les Caractères » publiés en 1688 qu'il  présente comme la continuité des caractères de Théophraste (auteur grec).

La Bruyère dresse une série de portraits satiriques (caricatures) de contemporains vivant sous Louis XIV cad décrits dans leurs travers quotidiens. Ainsi il met en avant un monde délaissé par l'esprit, une société qui s'étourdit dans le divertissement et qui s 'oublie : c'est la perte de l'honnête homme (honnête dans le sens «qualités de l'esprit» (clairvoyance / discernement) et «sérénité du coeur» (droiture / élégance / politesse) cad des valeurs de la morale classique.

L' extrait que nous allons analysé est le portrait de Cliton, il fait parti du Chapitre 9 «De l'homme» : il s'agit d'un autre mangeur  « Des Caractères », un mangeur  à temps plein, de manière obsessionnelle.

Après avoir lu cet extrait, nous allons nous demander comment La Bruyère montre aux lecteurs un personnage qui incarne la gourmandise de manière éxagérée.

« Clinton n'a jamais eu en toute sa vie que 2 affaires, qui sont de dîner le matin et de souper le soir, il ne semble né que pour la digestion »

La Bruyère, dans ce portrait commence par une phrase qui cerne les caractéristiques de son personnage : la tournure restrictive en «ne...que» montre un caractère obsessionnel et réduit le champ des intérêts de Cliton.

«en toute sa vie» fait imaginer que notre personnage a au départ un projet important, construit, mais ensuite on découvre qu'il s'agit de la fonction naturelle de base qui est de «dîner le matin et de souper le soir» cad manger.

Cela dresse le portait d'un homme oisif ,ridicule et rendu obsessionnel par son goût immoséeé pour la nourriture : on peut parler de gastromanie (passion de manger).

L'emploi du présent de l'indicatif qui a une valeur d'habitude et qui est renforcé par les 2 indications temporelles «le matin / le soir» montre une continuité répétitive. De même les verbes qui qualifient ses occupations sont liées à la nourriture («dînet et souper») et sont eux-mêmes approfondi par le terme «digestion» et sa tournure restrictive «il ne semble né que pour».

« Il n'a de même qu'un entretien: il dit les entrées qui ont été servies au dernier repas où il s'est trouvé ; il dit combien il y a eu de potages, et quelspotages ; il place ensuite le rôt et les entremets ; il se souvient exactement de quels plats on a relevé le premier service ; il n'oublie pas les hors-d'oeuvre, le fruit et les assiettes ; il nomme tous les vins et toutes les liqueurs dont il a bu ; il possède le langage des cuisines autant qu'il peut s'étendre »

La Bruyère utilise à nouveau la restriction «ne que» qui insiste sur l'aspect limité de sa conversation qui est donc centrée sur ce qu 'il mange.

La longueur de la phrase, l'utilisation de la juxtaposition associée à la répétition du sujet «il» montre que Cliton ne fait pas les conversations: ses discours sont centrés sur ses activités et ses goûts (il est égocentrique et monomaniaque)  il passe son temps à penser à manger et à parler de ce qu'il mange ou à mangé.

L' effet d'accumulation est du à l'utilisation du champ lexical de la nourriture et du vovabulaire culinaire : « entrée / repas / potages / rôt / entremets / plats / 1er service / hors-d'oeuvre / fruit / assiettes / vins / liqueurs / langage des cuisines ».

Cela nous apprend que cliton mange beaucoup, que ses repas sont variés, complets et riches.

« Et il me fait envie de manger à une bonne table où il ne soit point »

Cette accumulation de mots provoque une indigestion littérale pour le lecteur.

Ici le narrateur lui-même intervient explicitement dans ce portrait avec cette métalepse à finalité comique : il veut dire qu'il ne souhaite pas entendre les commentaires détaillés perpétuels et détaillés pendant le repas, ce qui lui gacheraît la dégustation.

Cela à valeur de morale cad que La Bruyère montre un personnage excessif à l'opposé de «l'honnête homme» qui sait s' effacer dans la conversation et ne fait pas étalage de son savoir, lui ne cesse de vanter ses connaissances culinaires  c'est un savoir trop précis et inutile à la société qui est dénoncé ici.

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