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Les Fausses confidences de Marivaux / Etude linéaire acte II, scène 13 / La fausse lettre

Commentaire d'oeuvre : Les Fausses confidences de Marivaux / Etude linéaire acte II, scène 13 / La fausse lettre. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  13 Janvier 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 208 Mots (5 Pages)  •  1 027 Vues

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Etude linéaire 2 :         La fausse lettre : acte II, scène 13          Les Fausses confidences, Marivaux (1737)

Objectifs : l’accessoire au service d’un stratagème ; le stratagème comme moyen de faire émerger la vérité des sentiments de Dorante

Situation : Araminte décide de faire avouer ses sentiments à Dorante afin, dit-elle à Dubois, d’avoir un prétexte pour le renvoyer. Elle lui dicte donc une fausse lettre dans laquelle elle annonce au Comte son intention de l’épouser tout en épiant ses réactions.

  1. Un piège cruel
  2. Qui se retourne contre le piégeur

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ARAMINTE, poursuit.- Êtes-vous prêt à écrire ?

DORANTE.- Madame, je ne trouve point de papier.

ARAMINTE, allant elle-même.- Vous n’en trouvez point ! En voilà devant vous.

DORANTE.- Il est vrai.

ARAMINTE.- Écrivez. « Hâtez-vous de venir, Monsieur, votre mariage est sûr… » Avez-vous écrit ?

DORANTE.- Comment, Madame ?

ARAMINTE.- Vous ne m’écoutez donc pas ? « Votre mariage est sûr ; Madame veut que je vous l’écrive, et vous attend pour vous le dire. » (À part.) Il souffre, mais il ne dit mot. Est-ce qu’il ne parlera pas ? « N’attribuez point cette résolution à la crainte que madame pourrait avoir des suites d’un procès douteux. »

DORANTE.- Je vous ai assuré que vous le gagneriez, Madame. Douteux ! il ne l’est point.

ARAMINTE.- N’importe, achevez. « Non Monsieur, je suis chargé de sa part de vous assurer que la seule justice qu’elle rend à votre mérite la détermine. »

DORANTE.- Ciel ! Je suis perdu. Mais, Madame, vous n’aviez aucune inclination (1) pour lui.

ARAMINTE.- Achevez, vous dis-je. « …qu’elle rend à votre mérite la détermine… » Je crois que la main vous tremble !  vous paraissez changé. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous trouverez-vous mal ?

DORANTE.- Je ne me trouve pas bien, Madame.

ARAMINTE.- Quoi ! si subitement ! Cela est singulier. Pliez la lettre et mettez : « À Monsieur le Comte Dorimont. » Vous direz à Dubois qu’il la lui porte. (À part.) Le cœur me bat(2) ! Il n’y a pas encore là de quoi le convaincre.

DORANTE, à part.- Ne serait-ce point aussi pour m’éprouver (3) ? Dubois ne m’a averti de rien.

- « Êtes-vous prêt à écrire ? » : elle veut lui faire avouer ses sentiments, elle veut qu’il écrive absolument.

-« poursuit » : didascalie = Dorante ne fait pas ce qu’il lui demande, il a essayé de l’éviter 

-«  Madame, je ne trouve point de papier » : négation, il y a du papier devant lui, cela montre qu’il n‘a pas envie d’écrire cette lettre. Cela prouve également qu’il n’a pas envie que le mariage se produise et cela montre qu’il est troublé, perdu (ou de mauvaise foi).

- « allant elle-même.- Vous n’en trouvez point ! » : la phrase exclamative permet d’exprimer une forme d’impatience ou une forme de test (une fausse surprise, deuxième degré).

-« Écrivez. « Hâtez-vous de venir, Monsieur, votre mariage est sûr… » Avez-vous écrit ? » : elle lui ordonne d’écrire (impératif). Elle commence à lui dicter. Ce début de lettre est précipité, car elle annonce que le mariage se produira, c’est très rapide. Elle voit qu’il n’a pas écrit, cela peut-être une question rhétorique car elle sait qu’il n’a pas écrit, Elle veut qu’il se presse à copier. Elle pose cette question car elle veut une réaction de sa part.

-« Comment, Madame ? » : par sa question, il est toujours troublé. Il y a l’idée qu’il a perdu le fil de ce qu’elle lui a dit, elle répète.

-« Madame veut que je vous l’écrive, et vous attend pour vous le dire. » : c’est une annonce où Araminte se nomme à la 3ème personne. Cela insiste sur l’obligation d’écrire cela.

- « et vous attend pour vous le dire » : c’est une dernière chance de venir, c’est un délai.

- « Il souffre, mais il ne dit mot » : elle commence à douter des sentiments de Dorante. Elle voit quand même qu’il souffre physiquement.

-« N’attribuez point cette résolution à la crainte que madame pourrait avoir des suites d’un procès douteux. » : Elle aggrave la situation.  

-« Je vous ai assuré que vous le gagneriez, Madame. Douteux ! il ne l’est point. » : elle change d’opinion au sujet du procès. L’exclamation montre qu’il est vif, c’est une forme de colère, de révolte. Il veut la rassurer en lui prouvant qu’elle se trompe, il est convaincu qu’elle peut gagner le procès.

-«  N’importe, achevez » : verbe à l’impératif, c’est un ordre, elle ne veut pas savoir ce que dit Dorante.

- « Non Monsieur, je suis chargé de sa part de vous assurer que la seule justice qu’elle rend à votre mérite la détermine. » : Toujours à la 3ème personne, ce propos vient d’elle-même. Elle veut reconnaitre le mérite du conte, elle est prise d’affection pour lui (c’est implicite).

-«  Ciel ! Je suis perdu. Mais, Madame, vous n’aviez aucune inclination (1) pour lui. » : l’exclamation prouve qu’il est troublé, perdu. C’est la stupéfaction. Il s’oppose à l’idée.

-«  Achevez, vous dis-je. « …qu’elle rend à votre mérite la détermine… »: cela traduit son impatience, c’est une obligation qu’il continu à copier, l’implicite renforce l’idée de la répétition (c’est la deuxième fois). Elle le fait souffrir encore une fois.

-« Je crois que la main vous tremble !  vous paraissez changé. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous trouverez-vous mal ? » : Araminte remarque qu’il n’est pas bien, elle le prend en défaut. Elle le questionne pour qu’il révèle son amour pour elle. Elle lui fait part de sa réaction physique (didascalie interne). Elle pense qu’il va avouer mais ce dernier résiste, évasif.

-« Je ne me trouve pas bien, Madame » : il est troublé, il veut peut-être mettre fin à la dictée de cette lettre. Cela confirme qu’il est désespéré, c’est un malaise physique et moral.

-« Quoi ! si subitement ! Cela est singulier » : elle fait semblant d’être surprise, c’est du second degré. Elle n’attendait que cela.

-« Pliez la lettre et mettez : « À Monsieur le Comte Dorimont. » Vous direz à Dubois qu’il la lui porte. » : c’est le point final du stratagème, la lettre va être envoyée.

-« Le cœur me bat(2) ! Il n’y a pas encore là de quoi le convaincre » : Elle appréhende le fait qu’il ne se dévoile pas. Elle est déçue. Son cœur bat très vite car elle est amoureuse mais Dorante ne lui a pas encore avoué. Elle est émue voire troublée. Araminte n’est pas encore sur des sentiments de Dorante donc son stratagème a échoué.

-« Ne serait-ce point aussi pour m’éprouver (3) ? Dubois ne m’a averti de rien. » :Dorante part du principe que Dubois lui a tous dit mais il commence à douter de cela, il se demande si elle le met à l’épreuve. Cela veut dire que son piège est allé trop loin, il n’avait pas prévu qu’elle se marierait d’un coup de tête.  

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