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Lecture linéaire, La scène du bal, La Princesse de Clèves.

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Par   •  6 Novembre 2022  •  Synthèse  •  1 776 Mots (8 Pages)  •  209 Vues

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Lecture linéaire, La scène du bal, La Princesse de Clèves.

Depuis « Elle passa tout le jour des fiançailles à se parer… » jusqu’à « … il ne put admirer que Madame de Clèves. »

Introduction :

[Présentation de l’extrait, situation dans le récit, importance de ce passage, organisation]

Problématique : voir à travers cet extrait comment le récit suggère l’importance de la Cour dans la naissance de la passion amoureuse de Mme de Clèves avec le duc de Nemours,

Remarques :

1ère partie (Lignes 816 à 842)

« Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer … » 🡺 l’Histoire factuelle (mariage royal de la seconde fille du Roi, Madame Claude de France avec le Duc de Lorraine) est mise au second plan derrière l’histoire individuelle et fictionnelle de Madame de Clèves. L’évènement historique est seulement désigné ici par la périphrase « le jour des fiançailles », il n’est plus question des mariés qui ne sont pas nommés et dont on ne reparlera plus : l’évènement historique n’est plus que la toile de fond du récit fictif qui prend ici le premier plan, avec la rencontre du Duc de Nemours.

Aussi, le récit dans la première phrase de cet extrait situe le cadre de cette rencontre amoureuse : cadre extraordinaire et lieu de spectacle : « le bal et le festin royal qui se faisait au Louvre. »

« Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer, pour se trouver le soir au bal et au festin royal qui se faisait au Louvre. Lorsqu’elle arriva, l’on admira sa beauté et sa parure. »

Importance du vocabulaire lié au soin de l’apparence : « se parer », « sa beauté », « sa parure » (souligner l’effet de répétition « parer » / « parure » qui sont des dérivés) => le bal (et plus généralement la Cour) est le lieu de l’apparence, de l’image. Le champ lexical du regard, lié à celui de l’apparence, se trouve sur tout le premier paragraphe (à relever dans le texte).

Développement de la remarque : il pourrait donc être possible de penser que la Cour est ici désignée comme un lieu de vanité (suggérée dans la première phrase par l’occupation de Madame de Clèves : « elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer » avec le complément circonstanciel de temps « tout le jour des fiançailles »), des apparences vaines et trompeuses (il faut penser également à la remarque de Mme de Chartres qui désigne la Cour comme l’endroit des fausses apparences.)

A noter également que la rencontre se fait lors d’un bal => penser à Molière, au genre de la comédie-ballet, le bal Royal est un divertissement qui est déjà un spectacle. On y va sachant que l’on y sera vu, regardé, d’où le soin apporté à la parure, (qui est partagé autant par les hommes que les femmes, cf. l.831)

« … le bal commença et, comme elle dansait avec Monsieur de Guise, il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait, et à qui on faisait place. »

Remarque sentimentale : ayons une petite pensée pour ce pauvre Monsieur de Guise, dont le rôle est si tragique et tragiquement secondaire dans ce récit – voyez son aveu et sa mort p.150-151 – et qui n’occupe ici qu’une place secondaire : relégué dans une courte proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de temps (concomitance de deux actions : elle danse avec M. de Guise, M. de Nemours arrive), il n’est mentionné que comme figurant, il appartient au décor de l’action principale : l’arrivée de M. de Nemours 🡺 cruauté de la Cour : certaines personnes sont irrémédiablement éclipsées par d’autres…

M. de Nemours qui fait une entrée éclatante (pour reprendre le terme que Madame de La Fayette emploie souvent quand elle parle de la Cour : « éclat », cf. p75, première phrase du roman) : il fait « un assez grand bruit ».

L’entrée de M. de Nemours est travaillée, et la disposition du récit mime la scène : emploi d’une tournure d’abord impersonnelle « Il se fit un assez grand bruit », puis emploi d’un pronom indéterminé « comme de quelqu’un qui entrait », et enfin, dans la phrase suivante, pronom personnel « celui qui », complété par la prop. sub. relative « qui arrivait ». Ce n’est qu’en dernier lieu que le récit nomme ce nouveau personnage : « Elle se tourna et vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que Monsieur de Nemours ». A noter que c’est à travers le regard du personnage de Mme de Clèves (focalisation interne), que le duc de Nemours est désigné.

« … qui passait par-dessus quelque siège pour arriver où l’on dansait »

Cette dernière indication (proposition subordonnée relative, qui complète le GN « Monsieur de Nemours ») est un qualificatif intéressant : au nom de Nemours est associé ce geste assez étrange de « passer par-dessus quelque siège ». Geste symbolique peut-être ? un personnage qui ne s’encombre pas à contourner les obstacles ? ; geste d’un personnage qui n’a que peu de soin pour les convenances : ce geste lui donne une attitude désinvolte, cavalière ? (au sens figuré, comme au sens propre : il enjambe un siège, à moins qu’il ne saute par-dessus pieds joints ?) ; donc un geste qui lui donnerait aussi un aspect extravagant (il ne fait pas comme les autres), et qui le rendrait un peu ridicule ?

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