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Lecture analytique, A une passante, Les fleurs du mal, Baudelaire

Commentaire de texte : Lecture analytique, A une passante, Les fleurs du mal, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  2 141 Mots (9 Pages)  •  1 806 Vues

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Titre de l’œuvre Les fleurs du mal

    de l’extrait : A une passante

Nom de l’auteur : Baudelaire

Date de publication :1857

Siècle : XIX

Mouvement :

Genre littéraire : poème

Objet d’étude : Ecrire poétique et quête du sens, du Moyen Age à nos jours

Séquence : IV

Problématique de la séquence : Lyrisme et modernité : en quoi l’œuvre de Baudelaire exprime-t-elle un lyrisme résolument moderne

Présentation de l’auteur : vie familliale difficile, enfance difficile

          de l’œuvre dont est tiré le texte : Les Fleurs du mal est un recueil de poésie. Cet ouvrage est un symbole du mouvement moderniste dans lequel Baudelaire était engagé. Les thèmes de ces poèmes sont basés sur la décadence et l’érotisme.

          de l’extrait : Le sujet de ce poème est simple : c’est le passage, devant le poète certainement assis à une table de café d’une femme élégante qui retient son attention. Sujet urbain donc qui fait partie, de manière logique, à la section intitulée « Tableaux parisiens » du seul recueil de vers de Charles Baudelaire, les Fleurs du Mal 

FICHE n°4PROBLEMATIQUE :

En quoi l’évocation d’un coup de foudre devient celle d’une angoisse métaphysique ?

PLAN :

  1. Une anecdote
  2. Une angoisse métaphysique

EXPLICATIONS :

  1.  Une anecdote

  1. Une peinture de la ville
     

Ce « tableau parisien » est, comme le titre de la section l’indique, d’abord la peinture d’un décor urbain.

C’est dans un milieu urbain très marqué que s’inscrit l’anecdote, et ce milieu se définit d’abord par son hostilité.

Ainsi, dès le premier vers, le poète insiste sur le bruit et le chaos de la rue : « La rue assourdissante autour de moi hurlait ». À un vocabulaire péjoratif (« assourdissante », et « hurlait ») s’ajoutent des jeux de sonorités mimétiques (allitération en « r » et deux hiatus aux deux extrémités du vers avec « rue assourdissante » et « moi hurlait ») qui donnent à entendre les sensations, plutôt négatives, du poète.

Le poète semble appartenir à ce décor : il se positionne du côté hostile, presque inhumain de la ville. « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant / Dans son œil (…) / La douceur (…) et le plaisir » : il s’agit d’un autoportrait, qui laisse penser que le poète est assis à une terrasse de café par exemple (« je buvais »), avant de prendre à contre-pied, un vers plus tard, l’attente du lecteur (il boit… dans l’œil de la passante, et non pas un verre…). Cet autoportrait est plutôt péjoratif : il est « crispé comme un extravagant ». « Crispé » renvoie à l’immobilité mais aussi à l’inconfort (à la tension du corps) : c’est ainsi qu’il s’assimile à la rue, en opposition à la mobilité, à la souplesse de la femme. « Extravagant » renvoie enfin à sa position marginale, en tant que poète, dans la société dans laquelle il s’inscrit.
 

  1. Un coup de foudre
     

À dessein, le poète crée un contraste entre la rue (et lui) et la beauté de la femme.

Le décor est dressé en un seul vers (ce qui rajoute à la nervosité du poème), auquel succède l’apparition en quatre vers, rejetant assez étrangement le dernier dans la strophe suivante (ce qui rompt l’unité strophique) : « Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse / Une femme passa, d’une mains fastueuse, / Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ; // Agile et noble avec sa jambe de statue. »

Cette amplitude de la grâce féminine contraste avec la « crispation » du poète et l’hurlement de la rue. Un vocabulaire mélioratif vient décrire cette apparition : « longue », « mince », « majestueuse », « main fastueuse », « agile et noble », « jambe de statue ». La cadence rythmique crée une impression de lenteur et d’amplitude : le vers 2 s’ouvre sur deux adjectifs (« longue », « mince ») qui viennent reculer l’action (le verbe), le vers 4 reprend la même structure avec deux participes présents désignant un mouvement de danse (« soulevant, balançant »). C’est une opposition entre la légèreté de la femme (son « agilité » nous dit le poète), et l’inadéquation du poète.

Il y a aussi une valeur universelle à cette apparition. Non seulement parce que la situation est commune (aussi bien pour un homme que pour une femme), mais aussi parce que cette femme n’est caractérisée que par son apparence éphémère et par des généralités : le titre du poème est « à une passante », avec l’utilisation du pronom indéfini, et elle n’est désignée dans le poème qu’une seule fois, comme « une femme ». Même si, certainement, il arrive plusieurs fois au poète de croiser des inconnues qui retiennent son regard, il concentre cette expérience plurielle en un seul poème.
 

  1. Un poème en deux temps
     

Le poème est construit en deux parties, selon la tradition du sonnet : les deux quatrains sont consacrés à la description de la situation, à la « mise en scène », et les deux tercets, eux, sont dédiés à une réflexion plus générale.

La réflexion, qui est une forme de méditation tourmentée (il y a une concentration d’exclamatives et une longue interrogation), se concentre sur la question du temps.

La thématique du temps est centrale dans ce poème : « Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être ! » L’espace de la ville est délimité par le temps : celui des rencontres, celui des distances réelles et abstraites. Le temps sépare les êtres (« Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté » : l’« éclair » est instantané autant que la « beauté »), qui vont chacun à leur rythme (la femme « fui[t] », le poète « va » – « je vais »).

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