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Le sommeil dans Ruy Blas

Analyse sectorielle : Le sommeil dans Ruy Blas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Janvier 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 059 Mots (5 Pages)  •  427 Vues

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LE SOMMEIL DANS RUY BLAS

A-t-on remarqué que Ruy Blas commence comme une scène de « sommeil » ? « Ils dorment encor tous ici, le jour va naître », dit Salluste dès le deuxième vers… Trop attentif à l’obéissance docile du valet aux ordres de son maître, le spectateur ou le lecteur ne prend pas garde à ce qui semble n’être qu’une indication chronologique sans importance. Pourtant on ne peut manquer d’être frappé par les nombreuses occurrences des mots « rêve » ou « rêver », « rêverie », « rêveur » ou « rêveuse », « songe » ou « songer », « dormir », « se réveiller » tout au long de la pièce. C’est qu’avec Ruy Blas Hugo entend ressusciter un XVII e siècle occulté par la tradition classique ; or le sommeil est l’un des thèmes majeurs de l’imaginaire des baroques et de leurs précurseurs du XVIe siècle : omniprésent dans l’opéra du siècle de Louis XIV (pensons à Atys de Lully par exemple), le sommeil est aussi un motif iconographique cher aux peintres les plus originaux de la Renaissance (pensons au Sommeil d’Antiope du Corrège), et un sujet récurrent dans la littérature du Siècle d’or ou dans le théâtre élisabéthain (pensons à La vie est un songe de Calderón, au Songe d’une nuit d’été ou à Macbeth de Shakespeare).

Mais le rêve est aussi un leitmotiv pour les artistes de l’époque romantique : le Cauchemar de Füssli, qui peindra d’ailleurs significativement une Lady Macbeth somnambule, est exposé pour la première fois en 1782, et chacun sait depuis Goya que Le sommeil de la raison engendre des monstres ; il n’est pas jusqu’au très sage Ingres lui-même qui ne se risque à explorer le Sommeil d’Ossian (1813), tandis que Courbet, dans les années 1840, peint jusqu’à l’obsession ses femmes endormies et ses somnambules au regard halluciné : l’une de ses toiles les plus puissantes, peinte vers 1843, le Désespoir, semble s’inspirer du récit que fait Nodier d’un curieux cas de cauchemar…

Rappelons la symbolique de ce salon : Danaé, personnage mythologique, fut enfermée dans une chambre souterraine, car, selon un oracle, si elle avait un fils, celui-ci tuerait son grand-père. Mais Zeus, sous la forme d’une pluie d’or, réussit à la séduire, et elle donna le jour à Persée. Comme Danaé, la Reine est véritablement recluse ! L’amour qu’elle portera à Ruy Blas constituera aussi un danger pour le trône…

COMPOSITION DE LA PIECE

La pièce est composée de cinq actes, comme une pièce de théâtre classique. Qu’est-ce qui Caractérise sa structure ? Quelles sont les différences d’avec les conceptions classiques du théâtre? On pourra distribuer aux élèves le tableau de la page précédente, mais vide, et le compléter avec eux en utilisant leurs résumés.

Qu’en est-il du respect des unités ? On sait que Boileau (l’Art poétique) définissait ainsi les « trois unités » du théâtre classique : « Qu’en un lieu, qu’en un jour un seul fait accompli/Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. »

Ici l’unité de temps n’est pas respectée : sept mois s’écoulent du début à la fin.

L’unité de lieu ne l’est pas davantage : si les trois premiers actes se déroulent dans le palais royal de Madrid, les deux derniers, en revanche, s’en écartent. On remarquera d’ailleurs le Mouvement qui s’opère : on passe d’un lieu officiel à un lieu secret, propice au dénouement du drame romantique.

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