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Le personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ? 

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Par   •  26 Mars 2020  •  Dissertation  •  2 213 Mots (9 Pages)  •  1 595 Vues

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Dissertation




Le personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ? 

"Un personnage est comme un fleuve, avec ses rages et ses amours, sa force, son dieu hasard, ses maladies, sa faim d’aventures." Jean Giono (1895-1970).

Le roman est un genre littéraire, caractérisé essentiellement par une narration fictionnelle qui prend une très grande importance dans le XIX siècle avec des mouvements romantiques, naturalistes ou réalistes. Tout au long de l’histoire, le roman a connu plusieurs essors avec des différents types de roman comme le roman d’aventures, d’apprentissage ou de science-fiction. Et au XIXème siècle, la société devient le sujet du roman. Le roman recrée alors tout un univers, avec ses valeurs positives ou négatives, et est donc porteur d’une « vision du monde ». Cette vision, l’auteur la transmet à travers ses personnages, par le regard qu’il porte sur eux et par ses rapports avec eux. Les auteurs romantiques du XIXème privilégient les émotions du moi c’est à dire l’expression des sentiments. Le personnage romanesque n’est donc autre qu’un être  isolé, malheureux et incompris puisque l’auteur a pour but de le rendre le plus réel possible afin qu’il reflète les malaises d’une société ou d’une époque. Le héros romanesque du romantisme est caractérisé par ses tourments, ses souffrances et ses sentiments. C’est pourquoi on peut se demander si la souffrance et la désillusion sont des sentiments obligatoires à la conception d'un personnage de roman. Dans un première partie nous verrons que dans un roman, le personnage peut être conçu sans souffrance ni désillusion puisque celui-ci sera un être joyeux ou insensible. Néanmoins, dans une deuxième partie nous verrons que les romans peuvent présenter des personnages qui souffrent et subissent des désillusions. Cependant, les romans peuvent être, par le biais de personnages réalistes, un reflet de la société de l’époque et donc les personnages sont capables d’évoluer et surmonter leurs souffrances.

Tout d’abord, il existe de nombreux romans dans lesquels l’auteur veut nous présenter un personnage qui ne souffre pas ou qui ne présente aucune désillusion. L’auteur peut choisir de faire cela pour valoriser le personnage en question. Par exemple, dans Un roi sans divertissement de Giono, un des personnages : Mme Thim est valorisée par sa joie de vivre et sa gaîté. En effet, c’est un personnage épicurien qui est capable de vivre chaque instant avec satisfaction et joie. Au long du roman, elle organisera des fêtes et des jeux pour s’amuser. Ainsi, l’auteur peut faire un contraste entre elle est Langlois (qui lui au contraire souffre) pour valoriser Mme Thim. Mais aussi dans Bel-Ami de Maupassant. Ici, l’auteur retrace l’ascension sociale de Georges Duroy, un homme séducteur qui parvient au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et à son ambition. Maupassant idéalise ce personnage qui à sut évoluer émotionnellement et socialement et qui donc est heureux à la fin du roman. Dans ces deux exemples nous pouvons voir que les personnages non seulement  ne souffrent pas mais ils sont joyeux et heureux de vivre et l’auteur fait ainsi une valorisation de ses personnages.

Cependant, l’auteur peut aussi nous transmettre la joie des personnages en nous présentent des lieux utopiques avec des mondes merveilleux. Nous pouvons par exemple penser à Candide de Voltaire, quand le protagoniste arrive à Eldorado en Amérique du sud. Cette ville est l’exemple du luxe avec des maisons qui ressemblent à des palais, des vêtements dignes de rois : « draps d’or » et surtout l’abondance de nourriture, d’or, d’argent…  Cette ville utopique est un monde de plaisir et de bonheur et en arrivant, Candide et Cocambo vont ressentir la joie du « pays ou tout va bien ». Les sens des deux voyageurs sont satisfaits, accentuant le bonheur et le plaisir. « Éclatèrent de rire ». Donc encore une fois, l’auteur nous montre des personnages heureux dans un monde utopique parfait où la souffrance n’existe pas. 

Finalement, dans d’autres romans, l’auteur décide de donner à un de ses personnages une insensibilité qui va faire que celui-ci ne ressente aucune émotion. Nous pouvons par exemple parler de M.V. dans Un roi sans divertissement. Ce personnage est un assassin qui va enlever et tuer quelques-uns des habitants du village pendant l’hiver. Le lecteur n’a pas beaucoup d’information sur ce personnage puisque l’auteur veut que nous nous centrions plus sur les actions du personnage que sur le personnage lui-même et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous ne connaissons pas le nom exact de ce personnage. Grâce à ses actions au long du roman, nous pouvons en déduire que c’est un personnage qui ne ressent aucune émotion apparente. Il tut ses victimes au sang-froid par plaisir ce qui fait que M.V. soit un personnage qui ne souffre pas et qui ne présente pas de désillusion. D'autre part, dans L'étranger d’Albert Camus, le personnage principal : Meursault ne ressent aucune souffrance ni peine. Au début du roman, nous pouvons observer qu'il semble indifférent à la mort de sa mère comme nous pouvons voir dans la première phrase du récit : « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier je ne sais pas ». Le personnage semble insensible à une nouvelle tragique comme la mort de sa mère. Nous pouvons donc affirmer que ce personnage est conçu par l'auteur comme un être froid est insensible qui ne souffre pas.

Nous avons vu dans cette première partie que le personnage du roman n’est pas forcément soumis à une désillusion ni soufre dans l’histoire et pour cela, l’auteur présente des personnages joyeux et épicuriens et/ou des personnages qui présentent une absence de sentiments

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Cependant, dans une grande partie des romans l’auteur choisit de mettre en place un ou plusieurs personnages qui vont souffrir au long du récit et qui vont subir des désillusions qu’ils devront surmonter. Pour certains auteurs, la conception d'un personnage tragique qui va souffrir est essentiel pour la réalisation d'une histoire vibrante. En effet, tout d'abord lors de nombreux romans, les souffrance d'un ou de plusieurs personnages vont mener à des péripéties passionnantes qui vont amener le lecteur à aimer l'histoire. Par exemple dans Germinal, Zola nous montre les conditions de vie des familles minières en plein milieu du XIXème siècle. Celles-ci vivaient dans de très mauvaises condition et avec un travail très dure physiquement et psychiquement. Effectivement, pendant une grande partie du roman, l'auteur nous parle des mauvaises conditions de vie des mineurs et cela représenter les péripéties du roman. De plus, les problèmes et les souffrances des différents personnages vont soumettre ceux-ci à une évolution, ce qui va amener le lecteur à évoluer dans sa réflexion. Nous  pouvons exemple parler sur La peste d'Albert Camus. Dans ce roman, les personnes politiques qui se chargeaient de la ville vont évoluer au fur et à mesure que le nombre de morts augment. En effet, au début du roman ils voyaient la maladie comme une fièvre inoffensive, puis après quelques semaines ils commencent à prendre quelques mesure pour éviter la propagations du virus et ainsi de suite jusqu’à la fermeture complète de la ville. Les personnages ont donc évolués ce qui fait une histoire qui tient en tension le lecteur. 

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