Le Personnage Banal Peut-il être héros De Roman ?

Un roman et un long récit qui met en scène des personnages de fiction emportés dans des aventures imaginaires, bien que parfois présentées comme réelles. Le personnage principal d'un roman est appelé héros de roman. C'est autour de lui que se déroule toute l'histoire. Le terme de héros a beaucoup évolué depuis l'antiquité, où il était considéré comme un demi-dieux, un homme extrêmement fort et courageux. Au fur et à mesure du temps, le héros devient de plus en plus commun. C'est alors qu'à partir du XVIIe siècle, le personnage de roman s'individualise. Le héros peut appartenir à des classes sociales diverses et le roman lui prête ainsi des traits de caractère particuliers, lui attribue des qualités mais aussi des faiblesses. Ainsi, aux XVIIIe siècle, il devient l'objet d'expériences, d'analyses et d'explorations comme avec Les Rougons Macquart de Zola. Puis, au XIXe siècle, le héros est confronté à une réalité impitoyable face à laquelle il doit déployer son énergie pour survivre ou pour s'élever, il devient alors un homme quelconque destiné à un destin tragique. Enfin au XXe siècle, le héros de roman connaît une crise majeure, les romanciers et les critiques lui reprochent son caractère artificiel. C'est pourquoi il sera privé de nom, deviendra une énigme pour les lecteurs et ira jusqu'à disparaître totalement, comme dans Les choses de Georges Perec. Ce changement de mentalité s'explique par la guerre. La population a perdu l'espoir d'un héros après tant de privation et de souffrance. Mais alors, est-ce qu'un simple personnage peut incarné le héros de roman ? Ce que nous entendons ici par simple personnage, c'est un personnage banal, un personnage dans lequel on peut d'identifier. Ainsi, son caractère commun nous permet de s'apparenter à lui et de le comprendre mieux que jamais. Nous verrons alors que le personnage banal n'est pas si éloigné du héros de roman.

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Le personnage aussi banal soit-il, peut devenir au fur et à mesure du roman, un personnage extraordinaire. Après avoir vécu de dures épreuves et quelques péripéties, il peut grandir et devenir un personnage admirer par sa grandeur d'esprit et par sa réussite flagrante. Nous établirons ici trois types de réussite : la réussite personnelle, en atteignant la sagesse, la réussite sociale, en arrivant au pouvoir, et la réussite de la grandeur d'esprit, en était bienveillant. Bien que quelconque aux prémices de l'histoire, le personnage devient alors unique à la fin, c'est tout ce que nous pourrions attendre d'un héros de roman.

La banalité du personnage est remplacée par le caractère spectaculaire de sa réussite. Au cours de sa vie, son future s'est modifié et lui garantie dès lors, une fin heureuse et même paisible. Dans L'Alchimiste de Paolo Coelho, Santiago le héros du roman, débute sa vie en étant berger espagnol. Un jour, il s'aperçoit que son rêve est ailleurs et qu'il désire au plus profond de lui-même aller jusqu'aux pyramides d’Égypte. C'est alors que commence son voyage vers sa Légende Personnelle. Il lui aura fallu du courage pour partir de son pays, vendre ses bêtes si précieuses à ses yeux et entamer sa quête vers son trésor. Petit à petit ce jeune homme grandit et apprend la sagesse en devenant lui-même un alchimiste: « Les alchimistes restaient plusieurs années dans leurs

laboratoires, à observer le feu qui purifiait les métaux.... Peu à peu, ils en venaient à abandonner toutes les vanités du monde. Alors, un beau jour, ils s'apercevaient que la purification des métaux, en fin de compte, les avaient purifiés eux-mêmes ». Nous pouvons donc affirmer que ce personnage ordinaire nous étonne et finit par nous impressionner, nous stupéfier. Il acquiert alors un caractère unique et toute notre admiration. Le héros du roman réussit donc sa vie en aboutissant sa légende personnelle.

Le caractère commun du personnage n'empêche pas inévitablement ce dernier à réussir sa vie et à arriver à la gloire. C'est une sorte de personnage quelconque qui affiche ses idées et finit par être aimé de tous. Ainsi, il perd sa banalité et il gagne l'originalité. Dans Les misérables de Victor Hugo, Jean Valjean, le héros du roman, est un simple émondeur qui perd ses parents très jeunes. C'est donc sa sœur qui l'élève seule. Il entre dans la vie en tant que Monsieur tout le monde, mais son profil psychologique évolue au fil du temps, des rencontres qu'il fait, constituant la preuve de la bonté universelle et de la capacité à s'améliorer que possède chaque être humain. Il grimpe les échelons de la société en étant d'abord ouvrier, directeur d'usine, inventeur de la gommelate à la résine, puis maire, sous le nom de Monsieur Madeleine, bien qu'il fit un séjour en prison avant son ascension. De plus il connaît l'amour avec Cosette, une jeune femme malheureuse et effondrée par tout ses malheurs. Après sa rencontre avec Jean Valjean, sa vie s'apaise et elle connaît alors le bonheur. C'est donc l'exemple même d'un homme partant de rien, mais arrivant au sommet de la société, bien que le chemin soit long et semé d’embûches.

La pauvreté et la non réussite d'un personnage ordinaire ne rompt pas obligatoirement l'admiration que nous pouvons lui porter. Un personnage dupé et candide bien qu'âgé, attire bien au contraire toute notre compassion et notre sympathie. Par exemple, Le Père Goriot de Balzac,

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