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Le mariage de figaro: Acte 3 scène 5.

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Par   •  2 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 105 Mots (5 Pages)  •  6 697 Vues

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Acte III, scène V : Le maitre et son valet

Dans quelle mesure cette scène de conflit sentimental est-elle également une scène de conflit social ?

Beaumarchais est un écrivain français. Figure emblématique du siècle des Lumières, il est considéré comme un précurseur de la Révolution Française et de la liberté d'opinion qui transparait nettement dans le  Mariage de Figaro.  C’est est une œuvre comique séparée en cinq actes. Dans cette pièce Figaro doit se marier avec Suzanne, la femme de chambre puis la confidente de la Comtesse après avoir aidé le Compte Almaviva à réaliser son mariage dans la pièce Le Barbier de Séville. Dans cette scène, le Comte essaie de découvrir si Figaro sait qu’il courtise Suzanne, alors que Figaro, informé des projets du Compte va tout faire pour déjouer ses plans. On assiste à un jeu de manipulation à travers un conflit ouvert entre maitre et valet.

Dans quelle mesure cette scène de conflit sentimental est-elle également une scène de conflit social ?

Nous verrons tout d’abord que le conflit qui oppose le Comte Almaviva et Figaro est un conflit sentimental mais qu’il reflète en réalité un conflit social plus profond.

I) Conflit sentimental

  1. Les 2 apartés

  • Dans cette scène, le Comte et Figaro tente chacun de manipuler l’autre afin de savoir ce que l’autre sait et prennent le public à témoin via des apartés. Les deux personnages : Figaro et Le Comte, semblent parler dans le vide car ils ne répondent aux questions posées comme s’ils veulent gagner du temps : « le Comte à part : (…) Voici la fortune ». Ainsi le public devient le confident du Comte et de Figaro et bénéficie d’un avantage sur eux et sur l’intrigue.
  • Le public devient alors comme un troisième partenaire et les apartés résonnent comme une déclaration de guerre entre le Comte et Figaro. Les deux personnages cherchent à entrainer le public chacun de leur côté. Le public ne peut que favoriser l’un de ses personnages.
  • La supériorité de Figaro s’annonce car il a entendu les dernières phrases du Comte au début de la scène. C’est une joute verbale qui s’annonce.

       

  1. Une violence verbale
  • Les deux protagonistes ont un volume de parole équivalent et vont utiliser la rhétorique pour se battre.
  • Les didascalies traduisent les mouvements des personnages et leur jeu de scène. Elles mettent en évidence la violence de l’échange.  
  • Les réponses sont très rapides, courtes et cinglantes : les personnages se répondent rapidement :

Le comte : « Une réputation détestable ! » 

Figaro : « Et si je vaux mieux qu’elle ? »

  • Figaro contre les attaques du Comte en les retournant parfois contre ce dernier. Il marque ainsi son ascendance dans cette joute verbale :

 Le Comte : « Combien la comtesse t’a-t-elle donné pour cette belle association ? »

Figaro : « combien me donnâtes –vous pour la tirer des mains du docteur ? »

  • Figaro retourne à son avantage les accusations de corruption de Comte en les lui retournant. Il est très adroit en rhétorique et manie efficacement l’ironie et utilise de nombreux procédés comme le parallélisme ; il a réponse à tout et les attaques du Comte ne semblent pas le déstabiliser.
  • Figaro prend l’avantage sur le Comte en faisant ressortir la colère de ce dernier. Cette technique permet à Beaumarchais de parfaire la satire du conflit social.

II ) Un Conflit social

  1. Du conflit amoureux à la critique de la société

  • C’est bien le conflit amoureux qui oppose Figaro au Comte, mais le débat dérive plus largement vers une critiques des réalités sociales et des valeurs du 18ème. Cette confrontation d’homme à homme : « combien me donnates – vous ? » permet à Figaro de déplacer progressivement le débat  vers une satire de la société dans laquelle il vit.
  • Si Figaro se met lui met en cause au départ en s’opposant au Comte, il élargit ses propos aux gens de sa conditions, les valets : « n’humilions pas l’homme qui nous sert bien, crainte d’en faire un mauvais valet ».
  • Finalement ses propos vont s’étendre jusqu’au peuple : « la foule est là ».
  • L’usage du pronom personnel « je » va progressivement laisser sa place à « nous », plus impersonnelle mais plus englobante. Il devient ainsi le porte-parole du peuple et aussi des gens de sa conditions en s’opposant au maitre : « Et si je vaux mieux qu’elle ? y a-t-il beaucoup de seigneur qui puisse en dire autant ? ». Il critique ouvertement les valeurs des seigneurs de son époque et rejette ainsi la politique des hommes de pouvoir.
  1. La condition sociale ne détermine pas la valeur de l’homme
  • Figaro en contrant le Comte arrive à démontrer que ce n’est pas la condition ou le rang social qui fonde l’homme mais sa valeur. A travers les paroles de Figaro, Beaumarchais véhicule ses idéaux humanistes : distinguer l’homme de sa condition sociale.
  • La réputation d’un homme ne fait pas sa valeur et Figaro le démontre en insistant sur le fait qu’un mauvais valet n’est pas nécessairement un mauvais homme :

Le comte : « une réputation détestable »

Figaro : « Et si je vaux mieux qu’elle ? y a-t-il beaucoup de seigneur qui puisse en dire autant ? ». Ainsi en opposant sa propre valeur à celle du Comte, Figaro démontre que ce n’est pas la naissance qui fonde les valeurs de l’homme.

  • Enfin, à travers l’affrontement politique Beaumarchais va plus loin. Si le Comte laisse sous-entendre que Figaro a besoin de lui en politique, ce dernier lui souligne un paradoxe de la société : l’esprit et le mérite ne permette pas de progresser socialement. A contrario, c’est la naissance qui permet à un homme d’évoluer et d’être bien placé socialement et non sa valeur : Figaro : «  De l’esprit pour s’avancer ? Monseigneur se rit du mien. Médiocre et rampant ; et l’on arrive à tout ». Ainsi Figaro indique clairement que la politique compte beaucoup d’idiot et d’incompétent, intégré socialement uniquement grâce à leur naissance et non leur valeur.

Conclusion

Cette scène fait progresser l’intrigue et met à jour un nouvel aspect de la relation maitre – valet. Mais à travers cette relation particulière c’est tout un pan de la société française que Beaumarchais critique. Dans cette scène, c’est l’opposition de deux catégories sociales, le peuple et le noble, que Beaumarchais entend démontrer à travers le discours de Figaro. Il en profite ainsi pour réaffirmer ses idéaux humanistes et démontrer que la valeur d’un individu n’est pas liée à sa naissance ou à son rang social.

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