La vision de l’amour et l’évolution de la société

Séquence sur le roman :

La vision de l’amour et l’évolution de la société

XVIIe siècle :

La Princesse de Clèves, qui appartient au courant du Classicisme, évoque une rencontre

amoureuse idéalisée et très codifiée. Les héros, qui appartiennent à la noblesse, sont décrits

dans toute leur perfection, grâce à un vocabulaire hyperbolique. Evoluant dans le milieu

aristocratique de la cour du roi Henri II, les personnages sont avant tout respectueux des

bienséances et se plient à certains codes sociaux : le duc de Nemours se montre galant et

chevaleresque, tandis que la princesse de Clèves est vertueuse et réservée.

XVIIIe siècle :

Manon Lescaut reflète l’émancipation des mœurs qui se propage à l’époque des Lumières. Le

chevalier Des Grieux, frappé par un coup de foudre qui le transforme en un jeune homme

entreprenant, se sent capable de transgresser les interdits de son époque par amour pour

Manon. Cette dernière est quant à elle une jeune fille pleine de spontanéité et en quête de

plaisirs. La passion qui naît entre les personnages leur permet de se libérer des carcans

sociaux et moraux de la société, malgré la fin tragique qui les attend.

XIXe siècle :

Le Rouge et le Noir, publié en pleine période de Romantisme, décrit un coup de foudre

amoureux reprenant les motifs traditionnels de la littérature sentimentale. L’amour, qui naît au

premier regard, opère une véritable transformation chez les personnages, qui renaissent

symboliquement. On voit par ailleurs que la naissance de l’amour est liée à la psychologie des

personnages : Stendhal décrit en effet le phénomène de « la cristallisation amoureuse », qui

correspond à l’idéalisation de l’être aimé, sur lequel on projette ses attentes et ses rêves.

Enfin, les personnages se caractérisent par une sensibilité exacerbée, propre au héros

romantique du début du XIXe siècle.

L’Education sentimentale relate également le coup de foudre d’un personnage romantique qui

idéalise la femme aimée, mais sous le regard ironique de Gustave Flaubert qui se moque de

son héros. Fidèle au courant du Réalisme, l’auteur démystifie les clichés de la littérature

amoureuse de la génération précédente.

Bel-Ami, qui appartient au Naturalisme, va encore plus loin dans la désacralisation, en faisant

le portrait

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